Ajouter un extrait
Liste des extraits
La fiancée de Raphael Alvarez Par A.S Syla :
Sur le sol poreux et humide, Zola comptait chaque minute en essayant de se raccrocher à la petite voix qui lui ordonnait de résister à cette envie d'abandonner et de tout simplement se laisser mourir lentement.
Rouvrant les yeux faiblement, elle sentit contre sa joue que le sol vibrait, mais aucun son ne parvenait à ses oreilles. Comme si tout était silencieux.
Elle se recroquevilla, ne supportant plus la douleur des cordes autour de ses poignets. De nouveau, ses larmes jaillirent, incontrôlables. Ce bourdonnement sourd qui ne la quittait plus se transforma en un grondement à résonance. La vision brouillée, Zola eut un soubresaut quand la porte, qu'elle redoutait de voir s'ouvrir, explosa en millions d'éclats. Son geôlier s'écroula juste à côté d'elle, en sang. Elle s'aida de ses jambes pour reculer alors qu'elle ne s'entendait pas le supplier. Pétrifiée, Zola se retrouva enveloppée dans une sorte de brouillard sombre. Une ombre noire se projeta contre le mur en brique. Zola tenta de lever les yeux, mais ne trouva pas la force de les ouvrir totalement. Elle ne vit que des jambes, des longues jambes vêtues de noir.
Elle supplia encore sans parvenir à s'entendre tant son ouïe était défectueuse. Son geôlier, tourna sa tête vers elle, livide, le regard ensanglanté. Zola s'écarta et dut subir son regard pendant une dizaine de secondes avant que l'inconnu ne lui bande les yeux. Était-ce son sauveur ? Ou au contraire son nouveau geôlier ? Zola pleura dès l'instant où elle sentit contre son visage ses mains.
Une rafale de coup de feu retentit, Zola parvint difficilement à respirer alors qu'une odeur de soufre la paralysa.
Plongée dans l'obscurité, elle se recroquevilla en ramenant ses genoux à son menton, croyant que sa dernière heure était arrivée. Seulement, un infime espoir se raviva en elle lorsqu'elle sentit des bras venir se glisser sous ses genoux et son dos afin de la soulever. Elle gémit faiblement, quand son dos rentra en contact avec ce bras. Comme des lames tranchantes qui transpercent la chaire, Zola serra les dents et ses poings, alors que l'inconnu enfonça la naissance de ses doigts contre sa cuisse nue. Elle n'avait aucune prise pour se retenir, elle était privée de ses sens, privée de tout...
Elle inspira douloureusement le visage étiré par les plaies qui le couvraient. Une brise d'air accentua l'odeur musquée de l'inconnu qui à chaque pas, semblait esquiver des obstacles, comme un champ de bataille. Ce périple dura des minutes, puis des heures. Allait-elle mourir ? Cette question l'a hanté. La voiture stoppa, Zola fut soulevée une seconde fois et selon le souffle glacial du vent qu'elle pouvait enfin ressentir contre visage, Zola devinait qu'il faisait nuit.
Afficher en entier