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Extrait ajouté par Azula 2013-08-09T19:46:58+02:00

— L’incarnation même du sexe, chuchotaient les hommes et les femmes autour d’elle.

— Mi-homme, mi-incube.

Aislinn ne savait pas si c’était vrai, mais elle pouvait reconnaître un homme unseelie dans une cour seelie.

Puisqu’il s’agissait d’un phénomène plutôt rare, elle fit comme tous les autres et le dévisagea tandis qu’il traversait le couloir.

Vêtu de noir de la tête aux pieds, il était chaussé de Doc Martens et portait un jean délavé et un long pardessus, superposé à un pull ras du cou qui définissait sa poitrine musclée. On aurait dit qu’il possédait chaque centimètre du couloir qu’il traversait. Sa démarche dégageait une telle confiance, qu’il donnait l’impression de prendre plus de place que ce qui était physiquement possible. Les nobles de la Cour Seelie se recroquevillaient dans son sillage, malgré leur volonté de se tenir fièrement et solidement.

Même les plus puissants d’entre eux ne restaient pas insensibles à sa présence. D’autres se raidissaient pour avoir l’air plus grands que nature, posant un défi à une menace imaginaire qu’ils croyaient avoir rencontrée. Quant aux gardes Impériaux, décorés de rose et d’or, ils semblaient perdre leur aplomb à son passage, comme s’ils sentaient qu’un maraudeur était arrivé parmi eux.

Et qui sait si cet homme n’était pas un maraudeur ?

Personne ne savait quoi que ce soit à son sujet, sinon que la magie noire qui coulait dans ses veines unseelie était de nature sexuelle et pourtant meurtrière. La cour bourdonnait depuis l’annonce de son arrivée et de sa rencontre imminente avec la reine Été, souveraine des Tuatha Dé Danann Seelie.

À en croire le bruit qui courait, Gabriel Cionaodh Marcus Mac Braire avait été accueilli au sein de l’étincelante tour de quartz rose de la Cour Seelie, car il venait présenter une demande de résidence permanente à la reine Été, un événement qui recevait la plus grande attention des nobles de la cour. Tel que l’on pouvait s’y attendre, la plupart de ceux s’opposant à cette demande étaient des hommes.

Gabriel, disait-on, avait du sang seelie dans les veines, mais la partie incube unseelie de son être le dominait. Si l’on se fiait à la rumeur, il était comme de l’herbe à chat pour les femmes et, lorsque sa magie spéciale était brandie entre les draps, il avait le pouvoir de les asservir. La victime envoûtée par sa magie devenait alors dépendante de lui.

Elle cessait de manger et de dormir, ne vivant que pour ses caresses, et finissait par se négliger complètement et se laisser mourir de désir.

Juste à y penser, Aislinn frémissait d’horreur, pourtant, l’idée ne semblait pas repousser les admiratrices de Gabriel. Peut-être était-ce parce que personne n’avait jamais entendu parler de femmes ayant succombé à ce sort. Si cet homme pouvait utiliser le sexe comme une arme fatale, apparemment il ne l’avait jamais fait.

Toutefois, on avait l’impression qu’une magie sexuelle émanait de lui. Quelque chose d’intangible ; subtil, mais séduisant.

En l’observant, si sûr de lui et beau comme un dieu grec, Aislinn devait admettre qu’il avait du charme. Son long pardessus noir se mêlait à sa chevelure foncée qui tombait derrière ses épaules, si bien qu’elle ne savait plus où l’un commençait et où l’autre se terminait. Un ange déchu, beau à croquer, dont chaque mouvement portait la promesse d’une nuit remplie des plaisirs charnels les plus sombres et les plus dangereux ? Il va sans dire, cet homme n’avait rien d’ordinaire. Même Aislinn, blasée, la fierté blessée par l’« amour », pouvait reconnaître l’attrait de cet homme mystérieux.

Cet attrait constituait bien sûr la spécialité d’un incube, et, si on se fiait aux ouï-dire de la cour, Gabriel l’était à moitié. Pourtant, malgré sa beauté ténébreuse, son charme fatal et cette magie aussi obscure qu’intrigante, il ne faisait aucun effet à Aislinn. À ses yeux, il était le danger incarné.

Peut-être était-ce dû à la rupture publique qu’elle venait de vivre et à l’humiliation qu’elle avait subie, mais elle avait maintenant l’impression que tous les hommes représentaient une menace, particulièrement les hommes séduisants.

— Ouah, dit son amie Carina en faisant halte à côté d’elle. Je vois ce dont tout le monde se plaît à parler. Il est vraiment…

Elle laissa son idée en suspens, ses sourcils s’élevant vers la naissance de ses cheveux ébène.

— Il est vraiment quoi ? grogna le mari de Carina, s’approchant d’elle par derrière pour enlacer la taille de sa femme de ses bras.

— Très viril, répondit Carina. La magie de cet homme est si puissante que juste à le regarder passer, une femme se sent un peu grisée, mais c’est illusoire.

Carina se retourna pour enrouler ses bras autour du cou de Drem.

— Mon attirance envers toi est complètement réelle, confia-t- elle.

Sa voix basse, douce comme le miel, convainquit quiconque pouvant l’entendre qu’elle disait la vérité.

— Et toi, Aislinn, crois-tu qu’il est viril ? demanda Drem, retroussant ses lèvres minces en un sourire narquois.

Aislinn observa l’homme disparaître par les portes doubles décorées de rose et de doré, au bout du couloir aboutissant sur la salle du trône. La dernière chose qu’elle vit fut le rebord ondulant de son pardessus passer entre les portes.

Derrière lui se hâtaient un caméraman et une présentatrice élégante et manifestement aisée de Faelébrités, l’émission agaçante d’« actualités » en direct qui couvrait jour et nuit les activités de la Cour Seelie, et que la reine Été trouvait si amusante.

— Il faudrait être morte pour ne pas voir sa virilité, mais s’il possède une magie sexuelle spéciale, elle n’a aucun effet sur moi.

Le regard de Drem glissa au bout du couloir, où l’homme avait disparu.

— Il te laisse vraiment de glace, Aislinn ?

Elle haussa les épaules.

— Il ne m’échauffe pas les sens.

— Tu es bien la seule, murmura Carina

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Bons dieux, il était un salopard de la pire espèce. Parfois, il arrivait même à se surprendre.

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Extrait ajouté par nala_76 2014-04-20T19:00:50+02:00

- Je t'aime aussi.

Les mots avaient été prononcés nettement et clairement et elle ne pouvait plus les effacer; Gabriel les avait entendus.

Pour le meilleur ou pour le pire, ils étaient vrais.

Il traversa le seuil de la porte et la prit dans ses bras,la soulevant contre lui et enfouissant le nez dans ses cheveux,puis il referma la porte d'un coup de pied.

- Je ne vais pas te faire mal Aislinn. Tout ce que je veux, c'est t'aimer, murmura-t-il dans le creux de son épaule.

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Extrait ajouté par Azula 2013-09-13T15:18:53+02:00

—  Le roi des Ténèbres exige votre présence sans tarder.

—  Oui, je l’aurais deviné, répondit l’incube d’une voix traînante.

—  Il est d’une humeur épouvantable.

Gabriel emprunta le couloir menant à la chambre de son roi, Hinkley sur les talons.

—  Il n’est pas le seul.

Le roi était vraiment de mauvais poil, ce qui n’augurait rien de bon pour Gabriel.

Il était assis à son bureau, un énorme meuble en chêne aux pattes gravées d’images de satyres. Le roi des Ténèbres ne siégeait pas sur un trône entouré de centaines de gardes décorés de rose et de doré, comme le faisait la reine Été, mais il n’en était pas moins imposant. Sa réputation ne laissait personne indifférent.

La reine Été n’était pas la seule à avoir crié «  Qu’on lui coupe la tête  !  » de temps à autre.

Barthe rôdait dans un coin, près du bâton de combat de son maître, que ce dernier avait posé contre le mur. Deux gobelins montaient la garde dans l’autre coin. Ils étaient beaucoup plus redoutables qu’un joli Tuatha Dé Seelie armé d’un sabre. Alors qu’un garde Tuatha Dé Seelie vous décapiterait, un gobelin vous digérerait. Ni l’une ni l’autre de ces morts ne faisaient envie à Gabriel, mais quelque chose lui disait qu’il aurait risqué les deux d’ici la fin de la journée.

—  Où est-elle  ? gronda le roi en se levant derrière son bureau.

Sa chevelure multicolore était retenue sur sa nuque ce jour-là, les pointes rouges touchant le milieu de son dos.

L’ossature de son visage était dégagée,ce qui mettait en évidence ses traits durs. Le tatouage du médaillon enfoncé sous sa peau était visible par l’ouverture du col de sa chemise.

—  Je n’ai pas réussi à attirer Aislinn Christiana Guenièvre Finvarra vers la Noire, mon seigneur.

Il n’y aurait pas d’échange détendu cette fois, et Gabriel ne pourrait pas se vautrer dans un fauteuil, les pieds posés sur le bureau. Il devait faire preuve de respect envers son roi, car il lui apportait une grande déception.

Le roi des Ténèbres garda le silence un instant, et la température de la pièce s’abaissa de plusieurs degrés. On ne l’appelait pas «  Ténèbres  » sans raison. Cette chute de température annonçait dangereusement sa colère.

—  Comment est-ce possible que vous ayez échoué, Gabriel  ? Aidez-moi à comprendre.

—  Elle était immunisée contre mes charmes, mon seigneur.

Inutile de lui dire qu’à un certain moment, elle avait faibli, mais qu’il n’avait simplement pas voulu la manipuler.

—  J’ai obtenu un renseignement secret à son sujet et j’ai tenté de l’utiliser à mon avantage, en essayant de la convaincre qu’elle améliorerait sa vie si elle développait sa magie noire, mais — 

—  Magie noire  ? Elle sait qu’elle a un don  ?

Le roi pâlit et se figea.

Gabriel fronça les sourcils, ignorant en quoi ce fait était un problème.

—  Elle m’a dit être en contact avec des âmes qui sont sur le point de partir, et elle croit qu’elle en a accidentellement fait venir une vers elle, une fois. Elle croit qu’elle pourrait être une nécromancienne, mais rien ne me confirme cette possibilité. Elle désire développer son habileté, donc je l’ai encouragée à venir ici si elle le pouvait. Puisque mon pouvoir d’incube n’opérait pas sur elle, j’ai utilisé cette stratégie. J’ai échoué.

Le roi tourna le dos à Gabriel, et son corps se tendit.

—  J’ai besoin qu’elle soit ici, Gabriel. Sa présence m’est essentielle pour conserver mon trône. Ce n’est pas qu’un est une nécromancienne. C’est une question de vie ou de mort pour moi.

Sa voix dégageait une note lugubre qui rendit Gabriel nerveux, pas pour lui-même… mais pour Aislinn.

—  Que voulez-vous dire  ?

—  Ce que je veux dire, c’est que cette femme doit venir ici de plein gré pour que je puisse assurer ma place sur le trône. Il est vital qu’on me la livre. Encore plus maintenant qu’elle a conscience de ce qu’elle est.

Le roi des Ténèbres se retourna.

—  Si vous ne pouvez me l’amener, je trouverai quelqu’un d’autre qui en sera capable.

Ses mots étaient sinistres, et le ton sur lequel il les avait prononcés, encore plus funèbre.

—  Qu’elle vienne de plein gré… ou non.

La peur explosa en Gabriel et se manifesta par une grande colère. Il craignait pour Aislinn, mais était soudainement soulagé d’avoir failli à la tâche. Soulagé de la savoir en sécurité derrière ses murs de quartz rose.

Le roi continua :

—  Si elle ne vient pas vers moi volontairement, je risquerai simplement une guerre contre la reine Été et je forcerai Aislinn à quitter sa tour. J’utiliserai l’armée de gobelins s’il le faut.

Gabriel fit un pas menaçant vers son roi et rugit :

—  Que lui voulez-vous  

Les deux gobelins se raidirent devant l’agressivité de Gabriel et Barthe émit un grognement. Personne ne parlait au roi des Ténèbres de cette manière, pas même Gabriel.

Le monarque unseelie l’examina d’un regard perçant.

—  Vous seriez-vous entiché d’elle, incube  ? gronda-t-il.

Manifestement, vous êtes devenu un obstacle à mon projet, plutôt qu’un appui.

Il secoua la tête en signe de réprobation.

—  Je suis déçu de vous, Gabriel.

L’incube fit un autre pas vers son seigneur, posa les mains sur le bureau de chêne et se pencha vers l’avant.

—  Vous comptez lui faire du mal, n’est-ce pas  ?

Le roi des Ténèbres fit claquer son poignet à l’intention de Barthe et des gobelins.

—  Je sais que vous allez contrecarrer mon plan.

Les gobelins gris filiformes flanquèrent Gabriel, grognant et montrant les dents. Barthe arriva derrière lui.

—  Je croyais que vous, entre tous les hommes, ne vous laisseriez pas envoûter par ses charmes.

Il agita la tête de gauche à droite.

—  Quel dommage.

Gabriel s’écarta des gobelins à reculons, mais ceux-ci l’arrêtèrent de leur prise infrangible en une fraction de seconde, leurs griffes s’enfonçant dans sa chair. Il lutta contre eux, et les créatures resserrèrent leur prise, lui infligeant ainsi une douleur lancinante le long des bras. Encore un peu et ils lui casseraient les os en deux. Ce qui ne serait pas difficile pour les gobelins ; ils étaient grands et minces, mais forts comme des bœufs.

—  Levez la main sur elle et je jure devant les dieux que je…

—  Que ferez-vous, joli garçon  ? se moqua le roi. Vous n’êtes pas en position de faire des menaces, incube. Votre magie ne vous sert à rien d’autre que baiser.

Erreur. Il était le seigneur de la Chasse sauvage. Il avait plus de pouvoir que n’importe quel fae de la Cour Unseelie, sauf s’il y avait eu une nécromancienne. Il avait le pouvoir de faire venir les sluagh, l’armée de morts non pardonnés… il ne lui manquait que l’habileté de les diriger. Alors qu’Aislinn en était capable. Dieux.

Tout s’éclaira dans son esprit.

Danu, mais qu’est-ce qu’il avait fait  ?

—  Vous avez tué votre mère, n’est-ce pas  ? cria Gabriel.

Ce n’est pas son compagnon qui l’a assassinée. C’est son fils  !

Vous avez tué votre propre mère dans son lit pour accéder au trône unseelie, avant de faire passer le seigneur de la Chasse sauvage pour le coupable et de l’exécuter.

Le roi des Ténèbres ignora son accusation.

—  Emmenez-le ; retenez-le avec du fer enchanté jusqu'à ce que ce soit terminé. Je ne veux pas vous perdre, Gabriel.

- Je vous veux simplement hors de mon chemin pendant quelque temps. Vous finirez par comprendre que ce que je fais est pour le mieux.

Barthe l’amena vers la porte avec l’aide des gobelins.

Gabriel se débattit aussi fort qu’il le put, tous les muscles de son corps se tendant vers l’avant, vers le roi des Ténèbres.

Gabriel voulait lui arracher la tête.

—  Si vous faites du mal à Aislinn, rugit Gabriel en combattant de toutes ses forces, je trouverai le moyen de vous démolir. Si vous…

—  Oh, Gabriel. Arrêtez. Je vais lui faire du mal, dit le roi des Ténèbres en souriant, révélant des dents blanches et tranchantes.

—  Mais juste un peu.

Gabriel s’arracha de la prise des gobelins et réussit à leur porter un coup. En pivotant de l’autre côté, il frappa de nouveau. Les deux gobelins titubèrent vers l’arrière en poussant un cri strident.

Barthe empoigna Gabriel par les épaules en rugissant de colère et lui administra un coup de tête. La douleur explosa dans la tête de l’incube, suivie de la noirceur totale.

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chapitre 2

Aislinn se balançait nerveusement d’un pied à l’autre en observant Gabriel qui s’avançait vers elle dans la salle de bal. Une centaine d’autres hommes dans la pièce portaient le même modèle de smoking en laine noire, mais aucun d’eux ne le portait comme l’incube. Ses cheveux étaient tirés sur sa nuque, révélant l’ossature presque brutalement parfaite de son visage et rehaussant le bleu profond de ses yeux.

— Douce Danu, murmura Aislinn, portant sa flute de champagne à ses lèvres.

Elle sursauta au moment où Carina fit halte à côté d’elle.

— Ah, grande Déesse, souffla son amie, dévorant goulûment l’incube des yeux pardessus le rebord de sa flûte à champagne. Regarde, il vient par ici.

Carina émit un petit grognement sourd, puis ajouta :

— Il y a un je-ne-sais-quoi chez un homme qui vient du côté noir, non ?

— Non, pas du tout.

— Je t’envie tant d’être son guide.

— Tu n’es pas la seule. Mais pense à Drem.

— Drem ne cherche pas du tout à savoir si je bave pour un autre homme, pour autant que je rentre le retrouver chaque soir.

Gabriel fendait la foule, et les gens semblaient s’écarter de son chemin par pur instinct. C’était étrange de voir les hommes faire un pas de côté, comme pour lui ouvrir le passage. Même les femmes se tassaient pour le laisser passer, tout en profitant de l’occasion pour le jauger. Était-ce parce qu’il était unseelie ? Ou était-ce plutôt parce qu’il était incube ? Selon Aislinn, ni l’une ni l’autre de ces hypothèses ne répondait à la question, mais elle ne pouvait mettre le doigt sur la menace qu’il paraissait exhaler inconsciemment.

Quelque part au fond d’elle-même, Aislinn se sentit, elle aussi, mue par l’impulsion subtile de s’écarter du chemin de Gabriel, malgré l’attrait qu’il dégageait. Toutefois, cette impulsion ne venait pas de sa réticence du moment envers les hommes. Elle regarda ostensiblement ailleurs alors qu’il s’approchait.

— Aislinn, Carina, salua Gabriel, en s’arrêtant devant les deux femmes. Vous êtes toutes les deux ravissantes ce soir.

— Merci, répondit Carina en arborant un sourire affecté.

Aislinn leva les yeux au ciel.

Il tendit le bras pour montrer la foule.

— Alors, s’agit-il d’un événement spécial ?

— Vous savez bien qu’il s’agit d’une soirée ordinaire, répliqua Aislinn, nous en avons parlé cet après-midi.

— Ah, oui, c’est bien vrai. Hebdomadaire, n’est-ce pas ?

— Périodique.

Gabriel y allait encore de ses petites moqueries.

— Aimeriez-vous danser, Aislinn ?

Elle hésita, les mâchoires serrées.

— Elle aimerait bien, répondit Carina, dérobant adroitement le verre de champagne de son amie et la poussant délicatement pour l’« aider » à avancer.

Gabriel glissa une main autour de la taille d’Aislinn et la mena vers le plancher de danse de la salle scintillante, où des couples tournoyaient déjà sur la musique tradition-nelle des Tuatha Dé Sídhe Seelie. Ils avaient tous dansé sur les mêmes mélodies un millénaire plus tôt, mais elles s’étaient, depuis, un tant soit peu raffinées.

Sa main était grande, remarquablement grande, possessive même, sur la taille de sa partenaire, tandis qu’il la gui-dait au milieu de la cohue. Il lui prit la main et l’attira beaucoup plus près qu’elle ne l’aurait souhaité, même si cette proximité faisait partie de la danse. Ses seins débor-daient du corsage de sa robe gris tourterelle, et elle se sentit soudainement nue.

Elle se racla la gorge et s’efforça de se détendre entre les bras de Gabriel. Le problème, justement, c’était qu’elle était tout à fait à l’aise dans ses bras. Elle s’y sentait en sécurité, d’une manière qu’elle n’avait pas envie d’examiner de trop près.

— Comment vous plaisez-vous à la Tour Rose jusqu’à maintenant ?

C’était une question candide, posée gentiment, et Aislinn avait même emprunté un ton parfaitement poli. Un point gagné pour elle.

— C’est un endroit agréable et les femmes y sont amicales. Pas les hommes, par contre.

Aislinn laissa échapper un petit gloussement.

— J’imagine que vous en avez l’habitude, en tant qu’incube. Les hommes se sentent menacés.

— Pas à la Tour Noire.

Feignant de tousser, elle répliqua :

— C’est difficile à croire.

— Vous m’avez manqué aujourd’hui, lui confia-t-il à l’oreille, de sa douce voix grave.

Elle s’était absentée tout l’après-midi.

— Je faisais du bénévolat dans le ceantar láir. Il y a un centre pour…

— Les fae sans-abris. Oui, je le connais.

Il sourit gentiment.

— Fermez la bouche.

Elle réalisa qu’elle était bouche bée et referma vite la bouche.

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Quel homme naïf et stupide il faisait. C’était sa faute si Aislinn était tombée dans la gueule du loup ; sa faute si l’une des étoiles les plus brillantes de Piefferburg s’était éteinte pour toujours...

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