Extraits

J'aime les livres qu'on peut mettre dans les poches, trimballer, aimer, prêter, corner, donner, racheter pour relire ses passages préférés. C'est un acte important pour moi d'échanger un livre qu'on aime, c'est comme prêter ses chaussures. Alors... Je ne te prête pas mes chaussures, parce que j'ai un mal fou à en trouver à ma taille, et puis à part dormir dedans, je ne vois pas ce que tu pourrais en faire, mais voici quelques livres.

Il y a bien les souvenirs, mais quelqu'un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu'on y pense on a les yeux qui brûlent.

Un cimetière de plus, de la nuit, du froid et encore une nouvelle couche de nuit. Nous on voit rien, on te voit plus, on n'y voit rien, on ne sait plus grand chose. On marche dans la nuit et on ne te trouve pas, faut dire qu'on les confond toutes ces nuits, noires épaisses comme du tissu, pas beaucoup d'étoiles, tout se ressemble.

Il y a bien les souvenirs, mais quelqu'un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu'on y pense on a les yeux qui brûlent.

Nous sommes dévissés. Comme des alpinistes à qui on vient d'enlever la paroi de montagne à laquelle ils sont accrochés. Même si on s'y prépare, c'est toujours un coup sec, le moment précis où ça lâche.

« C'est fini. »

Les ongles plantés dans la glace, on peut souffrir et penser crever de froid. Mais on est toujours dans la vie, l'espoir soulève encore. Quand la montagne se dérobe et que ça y est, on part à la renverse sans pouvoir se rattraper à rien, c'est le temps des choses qui s'éteignent. On se perd tout de suite. La nuit surgit en plein jour, en pleine gueule, et rien ne sera plus jamais comme avant.

C'est un acte important pour moi d'échanger un livre qu'on aime, c'est comme prêter ses chaussures.

Pour vous aider à combattre la mort;Giant Jack, passeur entre les mondes,médecine par les ombres, spécialiste des problèmes de vie malgré la mort.

Je suis Jack-le-Géant, docteur en ombrologie,médecine par les ombrrrllles. Je soigne les gens atteints de deuil en leur administrant plâtres et cataplasmes pour le cœur, fabriqués à partir de mon ombre.

On marche dans la nuit et on ne te trouve pas, faut dire qu'on les confond toutes ces nuits, noires, épaisses comme du tissu, pas beaucoup d'étoiles, tout se ressemble.

Il y a bien les souvenirs, mais quelqu'un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu'on y pense on a les yeux qui brulent.

Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.

l'oiseau attend que j'arrête mes cris, puis recommence à becqueter les graviers. Je replace la petite horloge au fond du sac et je sens à nouveau cette sensation de Coca-Cola trop froid autour de mes yeux. Comme juste après une colère, quand la pression se relâche et que les paupières n'éclusent plus. On s'énerve, on palpite, et pile au moment où on croit que la crise se termine, on craque, liquide.

Je me rappelle que quand tu me lisais tes petits textes, tu lisais à toute vitesse parce que ton coeur battait plus vite à l'idée d'une mère qui lit ses écrits à son fils.