Maître des Djinns

Une uchronie brillante en s'emparant de sujets sociétaux importants (colonialisme, appropriation culturelle, féminisme, religion, différences de classe) tout en offrant une belle évasion à travers la dimension fantastique et steampunk du roman. Ainsi, le worldbuilding est incroyable en faisant la part belle aux djinns. Ensuite, l'ouvrage est richement documenté et cela fait plaisir à lire. D'un autre côté, les personnages sont bien développés et ont des dynamiques relationnelles entre eux très intéressantes. Toutefois, si la plume est fluide et que tous les éléments s'enchaînent bien ; le fil de l'intrigue principal en lui-même est assez prévisible et prend un peu trop de temps à se dénouer.

Ce fut donc une très bonne lecture mais pas un coup de coeur pour cette raison.

J'ai beaucoup aimé ce roman ! L'univers développé est ultra intéressant, et avec des éléments très originaux, à la fois semblable à la fantasy moyenâgeuse européenne mais en même temps très éloignée, avec ses djinns égyptiens/arabes. Ça change agréablement de la plupart de mes autres lectures.

Je ne pense pas pouvoir point un seul truc que je n'ai pas aimé... Les personnages sont très appréciables, leurs relations aussi (La réaction de Fatma face à sa coéquipière est criante de réalisme), et le scénario est très bien ficelé.

(Bon j'avais deviné un peu avant le gros "twist", mais ça veut principalement dire qu'il est très bien amené !)

Les djinns était passionnant à découvrir, dans leur humanité comme dans toute l'étendue de leur puissance.

L'uchronie et son univers créés par P. Djeli Clark se confirme dans ce tome.

C'est très bien fait. Et il aborde en douceur des sujets clé comme le féminisme,...

Les interactions entre les personnages sont excellentes et très bien construites.

J'ai d'ailleurs beaucoup aimé l'introduction d'une nouvelle collègue auprès de Fatma.

Très bonne lecture !

Dans cette Egypte du début du XXème siècle, les djinns sont de retour grâce au mystique (depuis disparu) al-Jahiz, ce qui a permis au pays de se libérer de la domination britannique et de devenir une puissance sur la scène politique mondiale. C'est dans ce contexte, alors que se prépare un sommet pour la paix qui doit dissuader les pays européens d'entrer en guerre (nous sommes en 1912...), que les membres d'une société secrète sont assassinés, et qu'un inconnu qui prétend être al-Jahiz lui-même est vu fuyant la scène du crime. Un trio de femmes hautes en couleurs va mener l'enquête, interrogeant créatures mythiques comme aristocrates anglais afin de confondre cet "imposteur".

L'univers créé par l'auteur est d'une richesse folle, des mythes égyptiens à l'architecture, des plats typiques aux vêtements choisis avec soin par l'héroïne. Je n'ai pas lu les nouvelles qui précèdent ce roman et cela n'a pas gêné mon immersion (en revanche, l'une d'entre elles est tout de même à lire avant car son intrigue est rappelée dans le roman). L'histoire est également très divertissante, pleine de rebondissements qui font pardonner une fin légèrement prévisible.

Tout n'est pas rose dans cette uchronie, loin de là. Les femmes ont récemment obtenu le droit de vote, mais Fatma est l'une des rares agentes de son ministère. Beaucoup de personnes ont vu leur qualité de vie s'améliorer avec l'émancipation de l'Egypte mais la misère est tout près, dans les bas quartiers du Caire. Certains habitants affichent ostensiblement leur racisme et regrettent l'esclavage... C'est l'aspect que j'ai préféré dans ce roman : l'uchronie n'est pas uniquement une vision de ce que serait le monde avec des djinns, mais dénonce des maux universels et toujours d'actualité : colonialisme, sexisme... Bravo !

Une future référence du genre steampunk?

Ça y ressemble fortement, un récit emmené original additif et très bien documenté.

Très bonne découverte ! J'ai aimé découvrir ce nouvel univers, où la magie est de retour, l'Égypte fait jeu égal avec les puissances occidentales. Non vraiment très bien !

On ne s'ennuie pas tout au long de l'enquête de Fatma, qui est le personnage de ce récit !

Et puis concernant l'objet livre, la version reliée est vraiment belle !

J'étais déjà conquise par l'auteur, et c'était un plaisir de retrouver sa plume dans ce court roman qui se passe au Caire. J'ai beaucoup aimé voir développer cet univers que j'avais déjà croisé dans une autre nouvelle de l'auteur, et notamment l'héroïne que j'ai beaucoup apprécié ! Les règles qui régissent les Djinns sont très intéressantes, et j'ai trouvé vraiment bien de les découvrir en même temps que l'héroïne.

Si le dénouement était légèrement prévisible, ça n'enlève rien à la qualité de l'histoire en tant que telle.

Ce n'est pas pour moi un vrai coup de coeur, comme Ring Shout a pu l'être, mais on s'en rapproche fortement !

Joli livre pour lequel j'ai apprécié avoir la signature de l'auteur apposée dessus, sans parler de sa rencontre qui fût brève vu mon accent pitoyable en anglais.... mais sympathique.

Je ne l'ai pas fait traîner et franchement, j'ai apprécié sa lecture. On retrouve l'inspectrice chevronnée, Fatma, des Tambours du dieu noir dans une nouvelle intrigue dans laquelle les membres d'une société secrète se font tous cramer magiquement par Al Jahiz, qu'ils vénéraient, mais Fatma n'en croit pas un mot et souhaite dévoiler l'imposteur. Pas de surprise pour la résolution, j'ai vite deviné qui est qui, par contre, l'échappée au Caire parmi les djinns, est une belle réussite. L'auteur sait nous faire voyager au gré des pages sans alourdir son texte par des descriptions mais savamment, avec les accents, décors et les mets qui nous donnent tout simplement envie d'y goûter. J'espère qu'un prochain tome nous permettra de retrouver Fatma, Hamed, Onsi et Siti pour une nouvelle aventure, surtout qu'il y a matière pour en faire une belle série.

Maître des djinns est mon quatrième ouvrage de l’auteur et il confirme mon intuition que P. Djèli Clark est l'auteur à suivre en ce moment. Son écriture est au top, ces personnages sont construits avec une finesse rare qui crée une ambiance criante de vérité d’autant plus qu’il ose les mettre dans des situations un poil risqué pour éviter de tomber dans la caricature. Maître des djinns est le premier roman de l’auteur, ces textes précédents sont des nouvelles/novellas. Attention avant de lire le roman, il faut au moins avoir lu la novella L'Étrange Affaire du djinn du Caire qui est incluse dans les Tambours du dieu noir. Cette novella pose les bases du système de magie, de l'univers et du fonctionnement du pays. Tout est présenté dedans. La deuxième novella qui se passe dans le même univers est le mystère du tramway hanté. Même si elle se déroule avant l’histoire du roman, on peut se permettre de la lire après.

On est au Caire début 1900, un Caire alternatif où l’Egypte a renoué avec les djinns et toutes les créatures mythologiques historiques. Cette collaboration êtres surnaturels et hommes a pour conséquence le fait que l'Égypte a une place prédominante dans le monde et l’Europe une place plus insignifiante. On va suivre une enquêtrice aux petits oignons à qui on va mettre dans les pâtes seconde enquêtrice à l’aspect plus traditionnel. Là où Fatma est très avant-gardiste, Hadia est musulmane pratiquante. Comment ce duo va s’entendre et fonctionner ? La finesse et la justesse de ce duo est juste dingue. Le coeur de l’histoire tourne autour de l'enquête au sujet d’une tuerie de masse sous fond de société secrète et de mysticisme. Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui a été relâché dans le monde ? Quels sont les liens avec les reliques ? L’enquête est une excuse pour découvrir le cœur de la société de l'époque, pour se familiariser de plus en plus avec toutes les catégories surnaturelles qui cohabitent et surtout pour questionner sur la position et les droits des femmes. En effet, tout se passe avec en bruit de fond le manifestation pour obtenir le droit de vote… C’est hyper agréable à lire, addictif, difficile à poser, plein de sujets de société traité avec une finesse dingue. Le récit est bien construit, l’univers est hop et les personnages sont tout en nuances, il faut découvrir cet auteur et ce roman. J’ai hâte de pouvoir me replonger dans ce Caire début 20ème siècle.

Lire bien écrit et dépaysant, j'ai eu un peu de mal à accrocher aux personnages. C'était un plaisir de voyager en Egypte.