Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 483
Membres
1 012 430

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Maman.



Description ajoutée par poetesse77 2011-02-12T16:42:39+01:00

Résumé

Ce matin, j'ai tapé " maman est morte " sur Google. En un dixième de seconde, le moteur de recherche affiche un million trois cent mille réponses. Sort commun, banalité presque rassurante. Et alors ? Alors rien. On se sent moins seule ? Même pas. Ce n'est pas seule que je me sens. C'est malade. Comme dans la chanson de Lama. " Je suis malade, comme quand ma mère sortait le soir et qu'elle me laissait seul avec mon désespoir... ". Pour sortir, elle est sortie. Définitivement. Mais ça reste une abstraction." Avec humour et tendresse, la narratrice se souvient de sa mère, récemment décédée. Proche du ton de Fille de rouge et de L'Exil est mon pays, ce texte évite les écueils de la complaisance et du sentimental. Par le rire, Isabelle Alonso tord le cou au larmoyant, pour en être que plus poignante. Un récit bouleversant entre rire et larme.

Afficher en entier

Classement en biblio - 6 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par angele 2011-01-09T20:25:38+01:00

Dans la vraie vie, rien ne répond aux codes de la littérature et du cinéma, les seuls dont on dispose.

Nous voilà déconnectés de ce que nous avons toujours été. Un nouvel exil, loin de la mère partie.

Ce dont maman a mis un soin rigoureux à nous protéger comme elle-même n'avait pas pu l'être est arrivé. Je ne concevais ce moment que comme une plongée dans une épouvante sans fond. Il faudrait toujours affronter ce dont on a le plus peur. C'est alors qu'on s'aperçoit qu'il n'y avait pas de quoi ressentir une telle terreur.

Ne plus voir quelqu'un, perdre son regard, c'est ça la mort.

Que dire lorsque disparaît quelqu'un qui nous a connus toute notre vie ? Qu'elle emporte avec elle un petit peu de chacun d'entre nous.

Le plaisir se partage, la douleur s'additionne.

L'impuissance pousse à prendre des décisions totalement irréalistes.

Ce qui change quand on est vieux, c'est que si un matin on a mal quelque part, on sait que c'est pour toujours, que cette douleur-là ne partira plus jamais.

La vieillesse se paye cash, au quotidien.

C'est bête, hein, l'émotion, ça vient vous cueillir au moment inattendu, quand l'esprit est ailleurs, dans les dates, les plannings et tout ça…

Au nom de quoi ai-je refusé ? Elle, elle m'a donné sans compter quand j'avais besoin. Parce qu'elle est ma mère. Moi pas. Parce que je suis la fille. Et que la vie est comme ça; Ley de vida. Un brin dégueulasse, et je n'ai pas le beau rôle.

La petite étincelle que nous tentons de préserver comme si elle pouvait durer n'est plus que le pâle reflet du feu d'artifice qu'elle a été pour nous.

Ces jours-là, on ne peut que penser à sa disparition. En retrouvant l'extérieur, la circulation, les boutiques, les gens, on se demande comment il possible que la vie normale continue pour les autres gens. Que nous soyons les seuls à ressentir cet écroulement permanent.

Les thérapeutes pleines de bonne volonté, qui commencent par lui poser des questions anodines, ont-elles conscience une seule seconde que les interrogatoires de police ne commencent pas différemment.

Comment être sûrs que nous faisons le mieux pour elle ? Il n'y a pas de bonne solution. Seulement le choix entre deux cauchemars.

(Dans les hôpitaux) Quand on pose des questions, les uns ne savent pas, les autres ne sont pas disponibles. Le jour où le cursus universitaire de la gent médicale sera doté d'une formation à l'échange entre humains appelé parole, la vie des hôpitaux se couvrira de pétales roses.

Article I : "Toute personne âgée dépendante garde la liberté de choisir son mode de vie". Son mode de vie, oui, mais dans des limites décentes. Pas ses horaires de repas, ni l'endroit où elle les prend. En volapük, ça s'appelle de la socialisation. En français, du cynisme.

Tout est en train de changer. L'enfance meurt avec ceux qui en furent les témoins.

Une fois encore les aiguilles, les hématomes, les pilules, les moniteurs, l'angoisse, la solitude. Une fois encore brinquebalée, analysée, bombardée sans aucune certitude quant au résultat, juste l'acharnement qu'aujourd'hui on considère comme la seule réponse à l'angoisse ultime. Que convient-il de faire ? Se donner bonne conscience en essayant tout jusqu'à ce qu'elle implose de souffrance ? La garder respirante et amoindrie pour le seul soulagement de pouvoir dire : oui, j'ai encore ma mère ?

Grignoter quoi ? Quel répit ? Pour qui ? Dans quelles conditions ? Assumer que quoi que nous fassions, nous allons la perdre et qu'au point où nous en sommes, tout sursis implique plus de douleur que de bonheur ?

Devons-nous la forcer à vivre ou l'aider à mourir ? L'amour véritable ne consiste-t-il pas à faire passer les besoins de l'autre avant les siens propres ? La situation implique beaucoup plus de questions que de réponses. Des réponses, il n'y en a pas.

Maman, je pense à toi et ça me fait souffrir. Je ne pense pas à toi et j'ai l'impression de te trahir.

Six ans de douleur, de chutes, de rémissions et de rechutes. Ce calvaire n'avait peut-être pour but que de nous habituer à l'idée, nous la faire accepter, et même, parfois, de nous pousser à souhaiter la fin de l'histoire, comme on souhaite, sans doute, une fois les choses devenues irrémédiables, la hache du bourreau ou la salve du peloton, pour en finir, enfin, avec la torture de l'attente.

Tu as fini par nous quitter. Et je m'en veux d'avoir pu parfois penser, même si c'était vrai, que le plus tôt serait le mieux. Epuisée, impuissante, à bout de force de te voir ainsi tirer sur la corde.

On devient adulte, paraît-il, quand on comprend que ses parents ne sont ni des héros, ni des géants, mais des humains émouvants par leur banalité même.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents

Commentaire ajouté par Joyeux-Drille 2015-02-13T19:15:38+01:00
Lu aussi

Un livre bouleversant, même si Isabelle Alonso y met un grain d'humour et un style allègre et enlevé. Bouleversant, parce qu'il raconte la perte de l'être le plus indispensable à nos vie : la mère. Perte inéluctable et pourtant à laquelle il est impossible de se préparer et peut-être de se remettre.

http://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr/2011/08/une-mere-veille.html

Afficher en entier
Commentaire ajouté par angele 2011-01-09T20:34:52+01:00
Or

J'ai trouvé ce livre magnifique. Isabelle Alonso nous parle d'un vécu si intime, sans jamais être ni larmoyante, ni exhibitionniste. En ne faisant l'impasse ni sur son chagrin, ni sur sa déroute, ni sur l'embarras que peut susciter cette approche si intime de nos mères. Elle parle de toutes les contradictions qui surgissent dans ces situations. Les nôtres, qu'il nous faut gérer, en plus du reste. Et tout cela sans aucune lourdeur, parce qu'elle n'occulte pas non plus qu'il y a encore encore moyen de bien rire, malgré tout.

Un livre bouleversant, qui ne me lâche plus depuis que je l'ai lu, il y a quelques jours. Certainement un de ceux que je retiendrai de cette année. Pouvait-elle mieux commencer ?

La musique qui m'a accompagnée pendant cette lecture :

Lhasa - The living Road et Lhasa (le disque éponyme).

Chopin - Nocturnes

Mozart - Requiem

Marc Moulin - I am you (Jazz lounge)

Afficher en entier

Date de sortie

Maman.

  • France : 2012-04-05 - Poche (Français)

Les chiffres

lecteurs 6
Commentaires 2
extraits 1
Evaluations 1
Note globale 7 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode