Commentaires de livres faits par Mamschat
Extraits de livres par Mamschat
Commentaires de livres appréciés par Mamschat
Extraits de livres appréciés par Mamschat
Je m’appuyai contre sa main tout en gardant les yeux fermés. Leur perte était trop douloureuse, la souffrance que j’avais évitée depuis des mois trop insurmontable pour y faire face. Si je m’autorisais à ressentir l’immensité de la douleur, elle m’anéantirait.
Je déglutis difficilement et tentai d’enfouir mes sentiments avant qu’ils n’explosent. Si jamais je les laissais me submerger, je me briserais en mille morceaux. Je serais dévastée.
Elle passa à côté de moi et monta dans le lit en haussant les épaules.
— Tu as déjà établi que tu ne voulais pas que je meure, donc ça ne pouvait pas être du poison. Et j’imagine que tu préfères que je ne meure pas d’une infection. Donc j’ai pris les antibiotiques.
— C’est très raisonnable de ta part, la félicitai-je.
Je la rejoignis dans le lit et la positionnai comme je le souhaitais. J’aimais la sentir blottie contre moi. Elle était parfaitement à sa place ici.
Yuri s'installa sur un fauteuil juste à mes côtés.
-- Amuse-toi. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où j'ai eu un jour de congé.
-- Tu veux dire comme ce week-end à Cabo où tu ne pouvais pas arrêter de jacasser ?
Contrairement à moi, Yuri avait le droit de vivre sa vie. Il se plaignait d'être traité comme un bébé parmi les gars, mais ils ne le renvoyaient jamais pour sa propre sécurité. Il pouvait sortir, avoir des amis, et boire toute la nuit s'il le désirait.
Il sourit.
-- J'avais presque oublié.
-- Pas moi.
Je m’approche d’elle pour qu’elle voie mieux mon visage dur et sans pitié.
—Pour avouer ce que tu as fait il y a dix-sept ans, Chantal.
—Mais, bredouille-t-elle. Je n’ai rien fait.
—Tu es sûre de toi ? Si je te dis « Aloïs », ça ne te dit rien ?
Son visage devient blanc comme un linge. Ses yeux me passent au scanner, elle détaille chaque partie de mes traits.
—Ce n’est pas possible, murmure-t-elle avec surprise. Aloïs chéri, c’est bien toi ?
- Elle est pourrie, votre caisse.
- Tes baskets aussi.
Je vois rouge.
- Hé, vous dites rien sur mes pompes, OK ? Vous connaissez pas ma vie, alors me critiquez pas sinon j’appelle Rémi pour lui dire que vous m’insultez. Ma mère, elle est pas riche ! Elle a pas assez de fric pour m’offrir des baskets à 300 euros.
- Figure-toi que moi non plus, j’ai pas assez de fric pour acheter une voiture à 35 000 euros. Tu parles mal de ma voiture, je parle mal de tes chaussures.
Elle conclut sur un clin d’œil :
- Jab and Grab, mon gars.
Alors là, je suis scotché. Je rêve ou elle vient de me mettre 1-0 ? Wow !
Ses yeux me perforent. Ma belle, tu vas céder, sinon je vais devenir infernal. Elle se lève de nouveau et pose sa tasse dans l'évier. Son fessier de malade affole mes synapses. Bordel ! Je vais passer de flic à délinquant sexuel si elle continue à se balader à poil.
— Véline, fais-toi livrer une pute ou appelle Sine. Si ça peut t'aider, ça ne me dérange pas, lance-t-elle en sortant.
Un grognement sourd s'échappe de ma gorge. Je vais te démonter et foutre tous tes organes en post-trauma, tu vas comprendre ce que je vis…
J’hésite quelques secondes avant de me rappeler qu’elle est tenue au secret professionnel, même si Delon la paye pour obtenir toutes les sales cachotteries de la ville. Malgré tout cela, une demi-vérité devrait suffire.
— Suite à l’attaque d’un rival.
Elle reproduit encore ce petit mouvement du chef qui m’agace.
— Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?
Fureur, haine, soif de sang. Peur, crainte et ce sentiment d’impuissance qui ne m’avait jamais habité. L’écho de la tonalité de Lake alors que tout était noir autour de moi.
— Impuissance, me contenté-je d’énoncer.
Je ne me suis jamais réellement intéressée aux affaires du club, mon cabaret étant tout ce qu’il y a de plus clean, je ne souhaite pas le perdre.
J’y ai dépensé trop de temps et d’argent dedans pour voir mon travail réduit à néant.
Je décide malgré mon attachement pour cette peluche de la laisser sur le lit, elle sera toujours là le jour où je reviendrai.
Petit un : l’escorter de chez elle au Sweet, où le prés’ lui a filé un poste de serveuse.
Petit deux : rester le temps de son service.
Petit trois : mettre en place un système de surveillance à sa porte d’entrée, qu’on puisse voir s’il se trame un truc louche.
Ah oui, option bonus, et le meilleur pour la fin : me tenir à disposition de la mioche pour tout et n’importe quoi, sous peine de « me prendre une balle dans le cul si elle fout un pied dehors sans surveillance », dixit Fire. De son côté, mon président va faire les recherches nécessaires pour mettre la main sur le connard qui menace sa princesse retrouvée.
Comme elle ne commence son service que la nuit du lendemain, ça me laisse ma soirée et la journée suivante pour décompresser et m’organiser avec les gars
— Je vais te préparer un bain froid, je crois que ça va te faire du bien.
« T’es pas un peu trop vieux pour jouer à la poupée, Zachary ? »
J’ignore la voix de Zach, mon alter ego.
Je grimpe les marches pour aller à l’étage, et prépare le bain de Nora. Son corps, sur le canapé, tombe sur le côté. Je reviens sur mes pas et essaie de la redresser. Je replace un peu ses cheveux qui recouvrent son visage. Ses épaules sont molles. Sa posture avachie. Sa peau est rigide et grisâtre.
« Hum… Si tu continues à la tripoter, je vais encore avoir envie d’elle. »
— Non, tu ne feras pas ça. Tu en as déjà bien assez fait.
« Je vais attendre que tu dormes pour faire ça, c’est pas un souci.
Mes derniers mots restent suspendus dans l’air alors que tout le monde à table retient son souffle. Michael me fixe, la colère grandissante dansant derrière son regard. Je sais que j’en demande beaucoup. Il est né avec un nom qu’il pensait porter toute sa vie. Il n’a pas à changer le sien.
Mais je ne changerai pas le mien. Michael et moi sommes dans une voie sans issue mais aucun de nous n’en dit davantage, probablement parce que personne ne sait quoi dire. Soit il veut crier et ne veut pas le faire ici, soit il veut m’étrangler.
On quitta nos fringues civiles pour enfiler la tenue réglementaire des mineurs : costume de bure brune, la même matière que les deux couvertures fournies avec deux draps découpés dans le même coton que les chemises. Une paire de godillots, une serviette, un torchon, un verre, un bol et une assiette en Pyrex. Un couvert et un gros savon de Marseille complétaient le paquetage que nous devions nouer pour le transporter jusqu’à nos cellules
– Euh, bien joué ! je réponds, en grimpant un peu plus haut. On devrait vérifier que tout va bien à Paris ! On refait une patrouille ?
– Tu ne veux pas me dire ce qui cloche plutôt ? me demande-t-il. Tu n’as même pas réagi quand je t’ai appelée Buguinette.
– Mais que veux-tu que je te dise ? je réplique d’un ton faussement enjoué. Ça va super bien… Je n’ai juste pas très envie de parler
— Mon amante, me salue-t-il, comme si j’étais toujours sa maîtresse et que les deux dernières années n’avaient pas existé.
Incapable de bouger, je me tiens silencieusement face à lui. Seulement une vingtaine de centimètres nous séparent – mais ces quelques centimètres me semblent déjà être trop longs. Je souris au sol en marbre du hall d’entrée tout en clarifiant mes pensées. Que peut-il bien faire ici
Je repose les deux verres sur la table en verre pour le libérer de ses entraves. Je détache d’abord les poignets qui étaient fixés aux barreaux métalliques du lit. Mais une fois libre, il retrousse ma robe. Que s’imagine-t-il ?
— Je veux vous voir nue.
— La prochaine fois.
Il pendouille à l’hameçon.
Je hausse un sourcil d’un air moqueur, repousse sa main d’une petite tape, me relève et l’embrasse une dernière fois. Il me mange dans la main, et je suis sûre qu’il va prendre un autre rendez-vous demain à la première heure. C’est aussi sûr que deux et deux font quatre.
800 euros pour moi
Je me retourne et découvre Gideon assis à côté de moi sur le lit, en train de boutonner sa chemise. Et je sens également une douleur sur mon derrière.
Je me redresse, et ce simple geste m’arrache un sifflement de douleur. Gideon porte instantanément son regard sur moi.
— Avons-nous passé cette nuit… ?
— Ensemble dans ce lit ? complète-t-il ma phrase en ricanant. Oui. Tu étais épuisée une fois que j’en ai eu fini avec toi. Je t’ai passé de la pommade sur ton petit cul sexy mais tu ne t’en es même pas aperçu.
Je peux lire dans ses yeux verts qu’il en a bien profité pendant que je m’endormais.
Et pourtant, c’est lui qui avait trop bu, pas moi
Un homme attrape une clé et verrouille la grille d’entrée, laissant l’aigle avec de la chair fraîche. Il va n’en faire qu’une bouchée et je vais être contrainte d’assister à ce massacre. Regarder Nick souffrir est tout ce que j’ai toujours souhaité. Sauf que le penser et le visualiser sont deux choses totalement différentes. D’autant plus qu’à l’heure qu’il est, je ne suis pas sûre de celui que j’aimerais voir gagner…
J’aurai à peine seize ans le mois prochain et face à elle, je reste choquée de ce qu’elle ose me demander. Comment peut-elle vouloir me faire porter un habit scandant la provocation