Une fois de plus, Bill Denbrough se trouva donc en train de courir pour être plus fort que le diable, sauf que cette fois-ci le diable se présentait sous la forme d'un clown au ricanement hideux, dont la figure dégoulinait de fond de teint, dont les lèvres se retroussaient sur un sourire ignoble de vampire et dont les yeux étaient deux pièces d'argent brillantes. Un clown qui, pour quelque invraisemblable raison, portait une veste aux couleurs du lycée de Derry par dessus son costume argenté aux pompons orange.

Oui! je l'aime! La mer est tout! Elle couvre les sept dixième du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C'est l'immense désert où l'homme n'est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n'est que le véhicule d'une surnaturelle et prodigieuse existence ; elle n'est que mouvement et amour ; c'est l'infini vivant, comme l'a dit un de vos poètes. Et en effet, monsieur le professeur, la nature s'y manifeste par trois règnes, minéral, végétal, animal. [...] La mer est le vaste réservoir de la nature. C'est par la mer que le globe a pour ainsi dire commencé, et qui sait s'il ne finira pas par elle ! Là est la suprême tranquillité.

Je crois que de ma vie je n'avais jamais lu la peur aussi nettement dans les yeux d'un homme

Que se passerait-il si quelqu'un, si des Blancs apprenaient que j'étais ici un samedi soir entrain de parler avec Aibileen et qu'elle ne portait pas sa tenue de domestique? Appelleraient-ils la police pour signaler une rencontre suspecte? J'en ai soudain la certitude. On nous arrêterait, parce que c'est ce qu'il font dans ces cas-là. On nous accuserait d'avoir violé la loi sur l'immigration - je lis cela tous les jours dans le journal. On méprise les Blancs qui se réunissent avec les Noirs pour soutenir le mouvement en faveur des droits civiques.

La liberté est une chose merveilleuse, même si la responsabilité qui l'accompagne peut sembler un fardeau pénible.

Quand tu es dépendant des autres pour le moindre geste, il faut être pote avec la grande aiguille de l'horloge. La patience est un art qui s'apprend patiemment.

Le premier degré de la folie est de croire que l'on est sain d'esprit.

J'ai moi même commencé à vivre pleinement quand j'ai décidé d'arrêter de vivre dans le regard des autres

" Assis au bord du canot, Hooker mangeait une barre de céréales. Il me regarda, écarquilla les yeux et ouvrit la bouche en grand.
- Quoi? fis-je. [...]
- Chérie, je ne veux pas te faire paniquer mais tu as quelque chose dans les cheveux.
Je levai les yeux, essayai d'apercevoir mon crâne et osai la main sur la tête.
- Non! Ne touche pas! s'écria Hooker. Ne bouge pas! Reste complètement immobile!
- Qu'est-ce que c'est?
- Si tu savais !
- Que vas-tu faire avec la rame?
- Je vais l'enlever d'un coup.
- Pourquoi tu ne te sers pas simplement de ta main?
- Tu es cinglée ou quoi? C'est la plus grosse putain d'araignée que j'aie jamais vu! Cette saloperie est aussi grosse qu'une grande assiette. Je me demande même comment elle peut tenir sur ta tête!
- Araignée! (Et je me mis à hurler et à effectuer la danse de Miss-j'ai-la-gerbe)"

La différence est une force. Depuis toujours, on essaie de nous faire entrer dans un même moule, mais c'est justement les fruits et les légumes difformes, irréguliers, qui sont les meilleurs.

- C'est quoi le mot magique?
Je poussait un bruyant soupir.
-S'il te plaît?
- Le mot magique, c'est ''s'il te plaît''? Moi qui croyais que c'était ''abracadabra''!

Ils étaient là, tous les quatre comme des naufragés, incrédules devant le drame qui se jouait dans leur vie. Serrés les uns contre les autres. Patrick tenait d'une main Henri et de l'autre Laure, qui elle-même portait Charlotte endormie sur son épaule. Habillés de guenilles, sales, maigres, ils faisaient pitié, mais ils étaient encore tous les quatre unis et c'est tout ce qu'ils voulaient, ne pas se lâcher, ne pas se perdre.

C'est drôle, quand j'étais toute petite, ma famille me paraissait terriblement banale, limite ennuyeuse. J'étais une petite fille sage et obéissante, ma mère savait toujours ce qu'elle disait, mon père était un puits de savoir et de force et mon grand-père, un papy gâteau. Ce n'est qu'à l'âge de dix ans que je me suis rendu compte que quelque chose clochait.