Extraits

— Tu es méchant.

En réponse, Noah sourit et leva son doigt pour toucher délicatement le bout de mon nez.

— Et tu es à moi, dit-il avant de s’éloigner.

La porte était fermée. L’idée d’entrer en retard ne me plaisait guère, et même pas du tout. Mais j’avais déjà raté un cours, et j’étais là ; je n’avais pas vraiment le choix. J’ouvris la porte et entrai.

Des fissures apparurent sur les murs de la classe alors qu’une vingtaine de têtes se tournaient dans ma direction. Les crevasses se propageaient vers le haut, de plus en plus, jusqu’à ce que le plafond commence à s’effriter. Ma gorge se serra. Personne ne dit un mot, même lorsque la poussière emplit la pièce, même lorsque j’eus l’impression que j’allais étouffer.

Parce que cela n’arrivait à personne d’autre. Juste à moi.

Un rayon de lumière tombait devant le professeur, renvoyant comme des étincelles dans ma direction. Pas réelles. Mais en tentant tout de même de les éviter, je tombai.

J’entendis le bruit que fit mon visage lorsqu’il s’écrasa sur le sol en linoléum épais. Puis la douleur me saisit entre les deux yeux. Du sang chaud jaillit de mes narines et coula sur ma bouche et le long de mon menton. Mes yeux étaient ouverts, mais je ne voyais toujours rien à travers cet épais nuage de poussière. Par contre, je pouvais entendre. Toute la classe retenait son souffle alors que le professeur essayait de déterminer à quel point j’étais blessée. Bizarrement, je restai étendue sur le sol froid et ignorai les voix assourdies autour de moi. Je préférais ma bulle de douleur à l’humiliation à laquelle je devrais sûrement faire face en me levant.

Jamie et Mara p.267

Jamie était déjà installé à son bureau et je m'assis près de lui, en laissant tomber mon sac par terre.

-Beaucoup de choses ont changé depuis la dernière fois que je t'ai vu, dit-il sans me regarder.

Je décidai de faire comme si de rien n'était.

-Je sais, dis-je avec un soupir théâtrale et exaspéré. Je ne te raconte même pas comme je redoute les exams.

-De cela, je ne parlas pas.

-Pourquoi tu parles comme Yoda ce matin ?

-Pourquoi évites tu le sujet brûlant du moment ? demanda Jamie, en noircissant des carrés sur son papier millimétré jusqu'à former un dessin bizarre représentant un dragon cracheur de feu avec un bras humain.

-Je ne l'évite pas, il n'y a juste rien à en dire.

-Rien à en dire. La petite nouvelle solitaire traîne avec le plus joli petit cul de tout Croyden, et il y un carnet de dessin pornos qui depeint cette relation improbable ?

"Rien à en dire", mon cul.

Jamie refusait toujours de me regarder dans les yeux.

Je me penchai pour lui chuchoter a l'oreille :

-Il n'y pas de dessins pornos. C'était une ruse.

Jamie finit par me regarder en haussant un sourcil.

-Tout ça n'est que bobards ?

Je me morillait la lèvre et dis :

-Pas exactement.

Je ne savais pas trop comment expliquer ce qui s'était passé entre Noah et moi la veille, etje n'étais pas sûr d'en avoir envie.

“You want me as much as I want you. And all I want is you."

My tongue warred with my mind. "Today," I whispered.

Noah stood slowly, his body skimming mine as he rose. "Today. Tonight. Tomorrow. Forever.”

“What happened to them?” I asked. Noah looked bemused. “My clothes, I mean?”

“They’re in the wash.”

“How did I—” I blushed deeper. Did I take them off in front of him?

Did he take them off?

“Nothing I haven’t seen before.”

I buried my face in my hands. God help me.

« J’ouvris les yeux et les plongeai dans les siens.

— Je serais plus heureuse sans toi, mentis-je en essayant d’être aussi convaincante que possible.

— Tant pis.

Noah afficha le demi-sourire que j’adorais et détestais tout autant, à seulement quelques centimètres de mon nombril.

Mon esprit était embrumé.

— Normalement, tu devrais dire : "Tout ce que je veux, c’est ton bonheur. Je ferai tout ce qu’il faut, même si cela signifie vivre sans toi."

— Désolé, dit Noah. Ce n’est pas mon genre. »

Je me demandais ce que "quelques ecchymoses" voulait dire lorsqu'on s'était pris un bâtiment sur la tête.

Soudain, il s’accroupit.

— Qu’est-ce que tu…

Dans la précipitation, je n’avais pas lacé mes chaussures.

Noah était en train de les nouer. Il leva les yeux vers moi à travers ses cils noirs et sourit.

L’expression sur son visage me fit complètement fondre. Je savais que j’arborais le plus niais des sourires, mais je m’en fichais.

— Voilà, dit-il après avoir terminé de faire le lacet de ma chaussure gauche. Comme ça, tu ne tomberas pas.

Trop tard.

- Privé de sortie veut aussi dire pas de téléphone ni d'ordinateur, dit Jamie. Mais si je croise un hibou, j'essaierai de transmettre un message vers le monde extérieur, d'accord ?

« Mara Dyer n’est pas mon nom, mais mon avocat m’a dit que je devais en prendre un autre. Un pseudonyme. Un "nom de plume", comme le disent ceux qui se préparent aux examens d’entrée à l’université comme moi. Je sais qu’avoir un faux nom est étrange, mais croyez-moi, c’est la chose la plus normale dans ma vie actuelle. Même le fait de vous raconter tout ça n’est sûrement pas très malin. Mais sans ma grande gueule, personne ne saurait qu’une jeune femme de dix-sept ans, fan du groupe de rock Death Cab for Cutie, a commis des meurtres. Personne ne saurait que, quelque part, une lycéenne plutôt douée compte les morts. Et il est important que vous le sachiez, pour ne pas être le prochain.Tout a commencé le jour de l’anniversaire de Rachel. Voici ce dont je me souviens. »