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Spoiler(cliquez pour révéler)« Il ne reste pas beaucoup d'entre nous non plus, Garraty. Les mousquettaires. Toi et moi, et puis Baker Abrahal, Collin Parker. Et Stebbins. Si tu veux le compter. Pourquoi pas ? Hein, pourquoi pas, merde ? Compton Stebbins. Six Mousquetaires et vingt hallebardiers.
-Tu crois toujours que je vais gagner ?
-Est-ce que tu crois qu'il y a toujours autant de brouillard par ici, au printemps ?
-Qu'est ce que ça veut dire, ça ?
-Non, je ne crois pas que tu gagneras. Ce sera Stebbins, Ray. Rien ne peut l'user, il est comme les diamants. Il paraît que Vegas le donne à neuf contre un, maintenant que Scramm n'est plus dans le coup. Merde, il a exactement la même allure à présent qu'au départ.
Garraty hocha la tête, comme s'il s'y attendait. »
Afficher en entier« Garraty regarda sa montre. 15H20.
-Merci, dit-il.
-Pour t'avoir encore sauvé la vie ? Demanda McVries avec un rire joyeux.
-Oui, exactement.
-Est-ce que tu es tellement sûr que ce soit une fleur ?
-Je ne sais pas... Mais je m'en vais te dire une bonne chose. Ça ne va plus jamais être pareil. Pour moi. L'histoire de limite de temps. Même quand nous marchons sans avertissement, il n'y a jamais que deux minutes entre nous et le cimetière. Ça ne fais pas beaucoup de temps.
Comme pour lui donner la réplique, les fusils tonnèrent. »
Afficher en entier« Ma jambe, ma jambe, ma jambe ! Hurla t-il malgré lui.
-Mon dieu, Garraty !
Ce fut tout ce que Baker eut le temps de dire, sans rien dans la voix qu'un vague étonnement, et puis ils le dépassèrent tous, il lui sembla qu'il défilaient tous devant lui alors qu'il était la debout avec sa jambe gauche transformée en un bloc de marbre effroyablement douloureux, ils le déoassaient, ils l'abandonnaient.
-Avertissement ! Avertissement 47 !
Pas de panique. Si tu cède à la panique maintenant, tu es cuit. Il s'assit par terre, sa jambe gauche raidie allongée devant lui. Il se massa les muscles, s'efforça de la pétrir. Il avait l'impression de pétrir de l'ivoire.
-Garraty ! Cria McVries d'une voix qui lui parut affolée, mais ce ne pouvait être qu'une illusion. Qu'est-ce que c'est ? Une crampe ?
-Ouais, je crois. Continue. Ça va passer.
Le temps. Le temps jouait contre lui, le temps galopais mais tout le monde avait l'air de se traîner, comme une rediffusion au ralenti d'un but réussi. […] »
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)« Je suppose que je vous reverrai plus, les copains, dit Scramm avec une très simple dignité. Adieu.
McVries fut le premier à réagir.
-Adieu, mon vieux. Bon voyage.
-Ouais, bonne chance, dit Pearson et il se détourna.
Abraham voulu parler mais en fut incapable. Il se détourna aussi, pâle, les lèvres frémissantes.
-Vas-y mollo, dit Baker, la mine grave.
-Adieu, dit Garraty. Adieu, Scramm, bon voyage, bon repos.
Scramm sourit un peu.
-Bon repos ? La véritable marche ne fait peut-être que commencer. »
Afficher en entier« Ray Garraty ! Dit Stebbins. Joyeux 3 mai, Garraty !
-Même chose pour toi.
-Je comptais mes doigts de pieds, plaisanta amicalement Stebbins. Ils sont toujours en compagnie fabuleuse, parce que je compte est toujours rond. Qu'est ce que tu voulais ? »
Afficher en entier« Dans vingt-trois minutes, il se débarrasserait d'un avertissement, mais pour l'instant il marchait encore avec trois. Cela lui faisait moins peur qu'il l'aurait cru. Il y avait toujours l'inébranlable certitude aveugle que cet organisme Ray Garraty ne pouvais pas mourir. Les autres, oui, ils étaient des figurants dans le film de sa vie, mais pas Ray Garraty, la vedette de ce filme-fleuve. The Ray Garraty Story. Il finirait peut-être par comprendre la non-vérité, émotionnellement et intellectuellement... C'était peut-être cela, le fond du fond dont parlait Stebbins. Et ça fessait froid dans le dos. »
Afficher en entier« Pete... ?
-Ouais.
-Si tu pouvais tout recommencer... Si tu savais que tu arriverais aussi loin que ça et marcherais encore... Est que tu le ferais?
McVries laissa tomber ses mains et dévisagea Garraty.
-Tu rigoles ? C'est pas possible, tu rigoles !
-Non, je parle très sérieusement.
-Ray, je ne crois pas que je recommencerais même si le commandant me collait son pistolet contre les joyeuses. C'est ce qui se rapproche le plus du suicide, cette connerie, sauf que le vrai suicide, c'est plus rapide.
-C'est vrai, dit Olson. Très vrai.
Il souriait, d'un sourire de camp de concentration qui donna la chair de poule à Garraty. »
Afficher en entier« Il pensa à Jan. Il avait besoin d'elle. Je t'aime, Jan, pensa t-il. Il n'était pas dupe, il savait qu'elle était devenue plus importante pour lui qu'elle l'était en réalité. Elle s'était transformée en symbole de vie. Un bouclier contre la mort subite venant du half-track. Il la désirait de plus en plus parce qu'elle symbolisait le moment où il aurait une paire de fesses... Bien à lui. »
Afficher en entier« Comment tu t'appelles, hein ? Comment tu t'appelles ? Comment tu t'appelles ? Comment.... Comment...
-Ray.
McVries le tirait par la manche.
-Il ne veut pas me le dire, Pete, fais le lui dire, fais-lui dire son nom...
-Fiche lui la paix, dix McVries. Il est en train de mourir, laisse le tranquille. »
Afficher en entier« Garraty avait maintenant vivement conscience des petits bruits ; quelqu'un se racla la gorge et cracha, un autre éternua, un troisième, en avant sur la gauche, mâchait bruyamment. Un garçon demanda à mi-voix à son voisin comment il allait. La réponse ne fut qu'un murmure. Yannick chantait très bas, tout doucement et absolument faux. La conscience. Mais... Mais pas éternellement.
-Pourquoi je me suis engagé là-dedans ? Demanda soudain Olson, sans espoirs, se faisant écho des pensées de Garraty, quelques minutes auparavant. Qu'est ce qui m'a pris de me fourrer là-dedans ?
Personne ne lui répondit. Il y avait bien longtemps que personne ne lui répondait plus. C'était comme si Olson était déjà mort. »
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