Extrait

— C’est tellement masculin de penser que ça suffit. Je n’ai pas raison, Sarabeth ? dit Lindy en roulant des yeux de conspiratrice. Alors, tu te montres et hop, ça y est, tu es tiré d’affaire. Je peux m’accommoder de cette attitude au lit, mon cher mari, mais pas question que je te laisse te conduire comme ça ici. Il est grand temps de réparer les dégâts que tu as causés par ton indifférence et ton apathie. Tu ne crois pas ?

Les yeux d’Owen s’arrondirent tout d’abord, avant de s’étrécir jusqu’à n’être plus que deux fentes où brillait une lueur diabolique. Subitement, tous les nerfs du corps de Lindy se mirent à vibrer. En silence, son cerveau émettait un signal continu : « Halte au feu ! Halte au feu ! »

— Ce qui ne veut pas dire que je sois p… parfaite, ajouta-t-elle, dans une tentative de rétropédalage un peu désespérée.

Un coup d’œil au sourire létal d’Owen lui suffit. Trop tard et trop peu.

— Mon apathie ? Mais, ma chérie, je ne suis pas apathique. Je suis crevé. Tes appétits sont… insatiables pour ne pas dire plus. Alors, quand on range les accessoires, moi j’ai besoin de souffler. Je ne demande pas mieux que de te satisfaire, mais trois ou quatre fois par jour, ce n’est pas raisonnable.

Il se pencha en avant pour se rapprocher d’elle, laissant son regard errer de ses lèvres à ses seins, léger comme une caresse.

— Et puisqu’on parle franchement, reprit-il, certaines de tes demandes me donnent l’impression d’être… (Il fronça le nez et murmura ses derniers mots dans un souffle.) …un vrai pervers.

Lindy ferma les yeux, cherchant désespérément une réponse cohérente à donner. Elle n’avait pas trouvé mieux qu’un hoquet outragé lorsque Sarabeth intervint.

— Voilà qui constitue un excellent début, dit-elle en s’éclaircissant la voix, avant de remonter ses lunettes sur son nez.

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