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- Commençons par le commencement. Permets-moi de me présenter : je m'appelle Gideon Chevalier.
Un salaud prétentieux qui croit que l'argent peut tout acheter, complété-je en pensée.
Il peut probablement lire sur mon visage ce que je suis en train de penser car il rit. Je tire sur les menottes que les deux hommes m'ont passées aux poignets quand ils m'ont installée sur la chaise. Mais plus je lui montre à quel point je suis en colère, plus ça a l'air de lui plaire. Je décide donc de le regarder intensément, mais avec un air blasé.
- Excuse-moi de ne pas te serrer la main, plaisanté-je
Afficher en entier— Maintenant je vais te montrer que cette nuit, je n'appartiens qu'à toi. Et ce même si je ne travaille pas.
Afficher en entierUne salade délicieuse, deux cents pages d'érotisme et quatre heures et demi plus tard, quelque chose bouge à côté de moi. Je regarde ma montre. Gideon se réveille en premier. Il s'étire. Je l'ignore et continue de lire mon livre dans une position détendue. J'ai retiré mes chaussures pour donner un répit à mes pieds.
Avec un peu de chance, ils auront maintenant tous les deux des contractures et peut-être même que Lawrence aura une vraie élongation. Amusée, je tourne une page. J'avais espéré pouvoir réviser. Mais après l'épisode au décollage, j'ai bien peur de n'avoir du temps qu'une fois arrivée à Dubaï. Après tout, huit heures de plus ou de moins ne vont pas faire une grande différence.
— Qu'est-ce que c'est que ce bordel, entends-je Gideon jurer tout bas.
— Ma revanche, me contenté-je de répondre en le regardant du coin de l'œil se débattre avec ses liens
Je n'ai attaché qu'une seule main avec un nœud compliqué. On va bien voir s'il si connaît en bondage. S'il est capable de défaire le nœud alors oui.
Lawrence aussi est en train de se réveiller et le plus drôle, c'est que la belle hôtesse de l'air est en train de descendre l'allée dans notre direction. Gideon recouvre rapidement la corde avec sa veste, mais Lawrence, qui vient à peine de se réveiller, n'a toujours rien remarqué. Je pense qu'il va être celui dont je devrais me méfier le plus après cette petite plaisanterie. Mais le jeu en vaut la chandelle.
— J'espère que tout se passe bien pour vous? demande l'hôtesse.
Je pose mon livre.
— J'aimerais avoir un verre d'eau.
Le regard de l'hôtesse se tourne vers Lawrence qui commence à tirer sur ses menottes. Ses yeux s'élargissent, comme si elle ne peux pas croire ce qu'elle voit. Et oui, c'est comme cela qu'il faut punir les méchants garçons : publiquement.
Afficher en entierJe contrôle une dernière fois mon reflet dans le miroir pour m’assurer du résultat de ma préparation. Jérôme aime quand je porte mes cheveux blonds ouverts et qu’ils tombent en formant de légères anglaises. Pour l’occasion, j’ai souligné mes yeux bleu iceberg avec plusieurs traits de crayon khôl, faisant ainsi encore plus ressortir leur couleur. On me dit souvent que j’ai de grands yeux innocents et des cils incroyablement longs. J’ai peint mes lèvres avec un coloris rosé. J’apprécie beaucoup que la personne en face de moi remarque d’abord mes yeux avant de porter son regard sur mes lèvres. Pourtant, j’ai des lèvres pulpeuses qui ne sont pas, Dieu merci, le résultat de la chirurgie esthétique.
Mais pour moi, les yeux jouent le premier rôle. Ils ouvrent une fenêtre sur l’âme des gens. Non seulement je le sais, mais j’ai en plus profité d’un enseignement pour y lire les émotions. Pouvoir reconnaître en quelques coups d’œil la nature d’un être humain présente un gros avantage. Après tout, je n’ai aucune envie de me retrouver un jour à la merci d’un pervers. Sur ce point, mon agence fait très attention. C’est une des rares agences sérieuses à Marseille. Nos clients sont exigeants, mais la plupart du temps ils ont simplement besoin de compagnie pour une soirée, un bal ou un gala.
En général, c’est à nous de décider si nous voulons aller plus loin avec eux. Naturellement, ces clients deviennent presque toujours des habitués. Ils reviennent car ils savent qu’ils peuvent vivre avec moi les fantasmes que leur femme refuse d’assouvir. Mais j’ai toujours le dernier mot.
Je me lève du tabouret où j’étais assise et jette un coup d’œil à la pendule. Le chauffeur devrait arriver sous peu. Je ferme rapidement le large bracelet serti de diamants de chez Dior et réajuste une dernière fois ma robe noire sans bretelles. Elle est très moulante jusqu’à la taille, puis un délicat tulle blanc tombe jusqu’à mes genoux.
Je me souviens encore du jour où j’ai acheté cette robe chez Cloé. Je suis en train de relire une dernière fois les informations sur le client quand on sonne à la porte.
J’éteins mon smartphone, attrape ma pochette noire et me dirige vers l’entrée.
— Oui ?
— Je vous attends en bas, annonce la voix grave du chauffeur.
Cela fait des années qu’Eduard travaille comme chauffeur pour mon agence, et j’aime sa manière de marmonner, je trouve ça rassurant.
— J’arrive tout de suite.
— D’accord.
Avant de quitter mon appartement, j’enfile en vitesse mes chaussures Prada, même si j’aurais préféré mettre mes sneakers.
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