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Contrairement a ce qu'elle lui avait dit un jour, elle n'était ni un clou rouillé ni un tison brûlant, ni une lame dans la main de Rysek.
Elle était une fleur-de-silence, tout en pouvoir et en potentiel.
Capable du bien comme du mal à parts égales.
Afficher en entierCette nuit-là, je rêvai de lui. J'entendis ses hurlements et vis ses yeux exorbités, injectés de sang. Il me poursuivait dans une sombre forêt éclairée par des fenzu. Il me poursuivait jusque dans une grotte où m'attendait Ryzek. Les dents de mon frère étaient aiguës comme des pointes de couteau.
Je me réveillai en criant, trempée de sueur, et sentis la main d'Akos sur mon épaule. Son visage était tout proche du mien, sa chemise et ses cheveux encore froissés par le sommeil. Son regard était grave, prudent, et interrogateur.
- Je vous ai entendue, me dit-il tout simplement.
Je sentais la chaleur de sa main à travers ma chemise. Elle glissa sur mon col pour effleurer ma gorge, et ce contact suffit à éteindre mon don-flux et à soulager la douleur. Lorsqu'il ôta ses doigts, je faillis crier, trop épuisée pour me préoccuper de choses comme la dignité ou la fierté. Mais déjà il prenait ma main.
- Venez, dit-il. Je vais vous apprendre à chasser vos rêves.
À cet instant, avec nos doigts entrelacés et le son de sa voix calme dans mon oreille, il aurait pu me faire faire n'importe quoi.
Afficher en entier"Tu n'aurais pas du poison sur toi, par hasard ? demandai-je en fixant mon frère. J'en glisserai bien dans son verre.
- Si j'en avais, je ne vous le donnerai pas."
Comme je me tournai vers lui d'un air incrédule, il se justifia:
"Pour l'instant, il est le seul à pouvoir Spoiler(cliquez pour révéler)rendre son intégrité à Eijeh. Une fois qu'il l'aura fait, je l'empoisonnerai avec plaisir. En chantant même.
- Je ne connais personne qui ait autant de suite dans les idées, Kereseth. En attendant, tu as pour mission de composer la chanson de l'empoisonnement, pour me la chanter quand je reviendrai.
- Facile. "Dès l'matin, gai, gai, j'allons empoisonner..."
Afficher en entierCyra laissa passer un moment avant de répondre :
-C'est dur de savoir ce qui est bien ou mal dans cette vie. On fait comme on peut, mais ce dont on a le plus besoin, c'est de compassion. Tu sais qui m'a appris ça ? (Elle sourit.) Toi.
Cyra & Akos
Afficher en entier« Le lendemain, je me réveillai lorsque le calmant cessa d’agir, juste après le lever du soleil, alors que la lumière était encore pâle. Je sortis du lit comme je le faisais toujours, par à-coups, en m’arrêtant pour reprendre mon souffle telle une vieille femme. J’enfilai ma tenue d’entraînement, en tissu synthétique de Tepes, léger et flottant. Personne ne savait conserver la fraîcheur du corps comme les Tepesit, dont la planète était si brûlante que nul n’en avait jamais foulé le sol pieds nus. Je tressai mes cheveux le front appuyé contre un mur de ma chambre, les yeux fermés, en tâtonnant pour saisir chaque mèche. Je ne brossais plus mes épais cheveux bruns, du moins plus comme lorsque j’étais enfant, méticuleusement, dans l’espoir que la brosse les amadouerait pour former des boucles parfaites. La douleur m’avait volé ces petits plaisirs. Quand j’eus fini, je pris une petite lame-flux – éteinte, pour éviter que les vrilles noires du flux ne s’enroulent autour du métal affûté –, et me rendis dans le petit cabinet d’apothicaire au bout du couloir, là où Akos avait installé son lit. Je me penchai sur lui et appuyai la lame sur sa gorge.
Ses yeux s’ouvrirent, puis s’agrandirent. Il se débattit, avant de s’immobiliser lorsque j’augmentai la pression sur sa peau. Je lui décochai un sourire goguenard.
– Vous êtes folle ? me dit-il d’une voix encore enrouée par le sommeil.
– Bien sûr ! répondis-je gaiement. Tu as dû entendre les rumeurs ! Mais j’ai une autre question, plus importante : Toi, es-tu fou ? Tu es là, à dormir à poings fermés sans même avoir pris soin de te barricader, alors que l’un de tes ennemis loge au bout du couloir ? Si ce n’est pas de la folie, c’est de la bêtise. Je te laisse choisir. Il plia vivement la jambe pour me frapper le flanc. Je parai avec le coude et pointai la lame sur son ventre.
– Tu avais déjà perdu avant de te réveiller, signalai-je. Première leçon : le meilleur moyen de gagner un combat est de l’éviter. Si ton ennemi a le sommeil lourd, tranche-lui la gorge pendant qu’il dort. S’il a bon cœur, fais appel à sa compassion. S’il a soif, verse du poison dans son verre. Tu me suis ?
– En résumé, jette ton honneur par la fenêtre.
– Ah, l’honneur, ricanai-je. Celui qui veut survivre doit oublier l’honneur.
Cette citation, extraite d’un livre ogran – traduit en shotet, bien sûr ; personne ne lisait l’ogran –, parut chasser toute trace de sommeil de son regard plus efficacement que ne l’avait fait mon attaque.
– Maintenant, lève-toi. Je me redressai, glissai la lame dans ma ceinture et quittai la pièce pour le laisser se changer. »
Afficher en entierDans une galaxie dominée par une fédération de neuf planètes, certains êtres possèdent un pouvoir unique. Akos, de la pacifique nation de Thuvhé, et Cyra, sœur du tyran qui gouverne les Shotet, sont de ceux-là. Mais leur don les rend à la fois puissants et vulnérables. Tout dans leurs origines les oppose. Les obstacles entre leurs peuples et leurs familles sont nombreux et insurmontables. Pourtant, pour survivre, ils doivent s'aider - ou décider de se détruire.
Afficher en entierLe fait de montrer mon corps ne me gênait pas. J'étais loin d'être frêle , j'avais des cuisses épaisses et une petite poitrine, mais je les assumais.
Ce corps m'avait toujours soutenue à travers les épreuves et il était comme il devait être.
Afficher en entierPeut-être pouvais-je changer, en effet. Peut-être même avais-je déjà commencé à changer, du simple fait de le croire possible.
Afficher en entierJe sais ce que c'est de devenir quelqu'un qu'on hait. Je sais le mal que ça fait. Mais la vie, ça fait souvent mal.
( Cyra )
Afficher en entierJ'avais toujours adoré la musique des tambours, parce qu'elle annonçait le départ. Je me sentais toujours plus livre dans l'espace. Mais cette saison là, alors qu'Uzul Zetsyvis hantait mes nuits, je n'entendais plus que les battements de son coeur ralentissant peu à peu.
Alors était apparu à ma porte. Ses courtes mèches de cheveux bruns partaient dans tous les sens.
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