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Eijeh enfourna un petit pain entier et manqua de s'étouffer.
- Méfie-toi, lui dit Akos. Finir étouffé par un petit pain n'est pas une manière très digne de mourir.
- Au moins, je mourrais en faisant ce que j'aime le plus" répliqua son frère, la bouche pleine.
Afficher en entierTous les gens sont violents. Il y a juste ceux qui résistent à leurs pulsions, et les autres. Mieux vaut l'admettre et pouvoir s'en servir pour accéder aux autres aspects de sa personne que de se mentir à soi-même.
Afficher en entier« Je n'ai pas choisi le sang qui coule dans mes veines. Pas plus que tu n'as choisi ton destin. Toi et moi, nous sommes devenus ce qu'on nous a fait devenir. »
Afficher en entier– Tu supposes que je suis brutale parce que c’est ce que tu as entendu dire, répliquai-je. Parlons un peu de ce que j’ai entendu sur toi. Es-tu un lâche et un idiot à la peau tendre ?
– Vous êtes une Noavek, persista-t-il d’un air buté. La brutalité coule dans vos veines.
– Je n’ai pas choisi le sang qui coule dans mes veines. Pas plus que tu n’as choisi ton destin. Toi et moi, nous sommes devenus ce qu’on nous a fait devenir.
Afficher en entier« Comment pouvez-vous continuer ainsi? me demanda-t-il Comment pouvez-vous continuer à avancer alors que tout est aussi horrible?
Horrible. Etait-ce ainsi qu'il fallait qualifier ma vie? Je ne me l'était jamais formulé. Le temps était morcelé par la douleur. Je pensais à la minute, à l'heure suivante. Cela ne laissait pas assez de place dans ma tête pour rassembler tous les morceaux, ni trouver les mots qui résumeraient l'ensemble. Mais l'idée de « continuer à avancer », ça oui je connaissais.
-Trouves une nouvelle raison de continuer, lui répondis-je. N'importe laquelle. Elle n'a pas besoin d'être bonne ou noble.
Je connaissait la mienne: il y avait une faim en moi, depuis toujours. Elle était plus forte que la douleur, plus forte que l'horreur, et continuais à me ronger même quand tout le reste en moi avait renoncé. Ce n'était pas de l'espoir; ça ne me portait pas; ça rampais, ça me tirait en s'accrochant avec des griffes, sans me laisser le choix. »
Afficher en entier.– En fait, ceux d’entre nous qui ont le don de voir l’avenir ne décident pas qui est pourvu d’un destin. Nous voyons des centaines de futurs, de possibilités. Mais la particularité du destin d’un individu est qu’il reste le même dans toutes les versions de l’avenir que nous voyons. Et ce sont ces destins qui déterminent les familles élues, et non l’inverse.
Afficher en entier– Tous au temple ! s’exclama leur père en levant le poing.C’était sa formule immuable lorsqu’ils se rendaient là-bas. Il y mettait le même stoïcisme que s’il avait dû assister à un discours ennuyeux ou faire la queue à un bureau de vote.
– Dommage qu’on ne puisse pas mettre ton bel enthousiasme en bouteille pour en faire profiter tous les Thuvhésit, grommela leur mère avec un léger sourire. La plupart ne viennent au temple qu’une fois par an, et encore, parce qu’ils savent qu’il y aura à boire et à manger.
– Eh bien, la voilà, la solution pour les attirer, dit Eijeh. Tu n’as qu’à leur offrir à boire et à manger pendant toute la saison.
Afficher en entierElle glissa un coup d’œil sur les vieilles bottes de son mari tout en fermant son manteau.
– Où que se trouvent les cendres de ton père, la couche de crasse qui recouvre tes bottes doit les faire frémir, Aoseh.
– Je sais, répliqua-t-il avec un grand sourire. C’est justement pour cela que je me suis donné autant de mal pour les salir.
– Parfait, approuva-t-elle d’une voix flûtée. Je les aime bien ainsi.
– Tu aimes tout ce que n’aimait pas mon père.
– Parce qu’il n’aimait rien.
Afficher en entierVous savez, la brutalité - ou la monstruosité, comme vous l'appelez - n'est pas une fatalité.
Afficher en entier- [...] Ce sont les âmes sensibles qui rendent l'univers vivable.
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