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Les histoires sont notre passé. A travers le passé, nous vivons notre présent."
(Page 72)
Afficher en entierNous n'avons pas peur de la mort. Nous lui survivons en intégrant nos tatouages dans un livre.
L'histoire de notre vie, inscrite sur notre peau, y est conservée pour toujours - seulement si nous en sommes dignes.
Notre histoire se poursuit ainsi pour l'éternité.
Afficher en entierLes morts dont la vie se révèle suffisamment méritante retournent dans leur famille et prennent place parmi leurs ancêtres, pour qu'on les lise et qu'on se souvienne d'eux à jamais.
Afficher en entier- Je pense que tu es face-à-face un choix, Leora. (Elle se penche vers moi.) Qu'est-ce que tu préfères ? Planter des aiguilles dans les vivants ou des scalpels dans les morts ?
P75
Afficher en entierJe marche en me demandant quand se tiendra la cérémonie de pesée de l’âme de mon père. J’ai tellement hâte qu’il rentre à la maison. Après l’écorchement, le tannage, la transformation de sa peau en pages reliées, les employés du gouvernement doivent maintenant étudier son cas afin que nos dirigeants annoncent leur verdict final concernant la destinée de son âme. Les morts dont la vie se révèle suffisamment méritante retournent dans leur famille et prennent place parmi leurs ancêtres, pour qu’on les lise et qu’on se souvienne d’eux à jamais. Ainsi, leur âme est sauve. Dans le cas contraire, l’âme est détruite par le feu, avec le livre du défunt.
Afficher en entierElle avait raison, je ne voulais pas voir ça. Mais la fleur qu’il avait sur les fesses était délicate et complexe. S’étirant sur les pages de son livre, elle ressemblait à n’importe quelle autre partie de lui. C’était un secret cependant : leur tatouage de mariage, retouché chaque année, de plus en plus beau à mesure que grandissait leur amour. Le rire de ma mère s’est soudain mêlé à des larmes et elle s’est couvert la bouche comme pour oublier cette tristesse et se rappeler les baisers perdus. On a tourné la page.
Afficher en entierJe me suis précipitée aux côtés de mon père. Il respirait de plus en plus difficilement. Ma mère et moi lui avons pris les mains. Je guettais son dernier soupir. Tout à coup, il a ouvert les yeux et plongé son regard dans le mien. Il a serré ma main dans la sienne et saisi le pendentif qu’il portait toujours autour du cou : une mince feuille en bois ornée de nervures délicates, suspendue à une cordelette en cuir. Ce bijou comptait autant pour lui que ses tatouages ; je ne l’avais jamais vu sans.
Afficher en entierNous avons eu de la chance de pouvoir nous préparer à son décès. Nous avions massé sa peau avec de l’huile ; il nous avait raconté les histoires de ses tatouages, notamment l’arbre qui arborait nos noms sur son dos. Il était prêt à quitter ce monde. J’ai vu ses bras puissants se dégonfler, sa peau se rider, son dos se plier comme s’il avait reçu un coup dans l’estomac. Très vite, ses yeux devenus aveugles n’ont plus vu que la douleur. C’était comme si la maladie l’aspirait, ne laissant qu’une coquille vide.
Afficher en entierNous n’avons pas peur de la mort. Nous lui survivons en intégrant nos tatouages dans un livre. L’histoire de notre vie, inscrite sur notre peau, y est conservée pour toujours –seulement si nous en sommes dignes. Notre histoire se poursuit ainsi pour l’éternité. Les livres de peau de nos ancêtres remplissent nos étagères. Je peux respirer leur odeur, les toucher, lire leurs histoires.
Afficher en entierI was older than all my friends when I got my first tattoo. My mother loves to tell the story. I wish she wouldn’t.
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