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Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d'un régime politique extrême : l'Etat Brun.
Dans la vie, ils vont d'une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros, ni de purs salauds.
Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ?
Je n'ai pas dormi de la nuit. J'aurais dû me méfier des Bruns dès qu'ils nous ont imposé leur première loi sur les animaux. Après tout, il était à moi mon chat, comme son chien pour Charlie, on aurait du dire non. Résister davantage, mais comment ? Ca va si vite, il y a le boulot, les soucis de tous les jours. Les autres aussi baissent les bras pour être un peu tranquilles, non ?
Court, très court. Je l'avais lu pour le français, on a du l'étudier rapidement.
Je me souviens que l'avoir étudié avait changé complètement ma vision du livre (je n'avais pas compris les sous entendus =P) et l'avoir relu ensuite en les sachant.
Le lire ne fait pas de mal, surtout vu sa taille !
petite nouvelle courte, mais qui nous pousse a nous poser certaines questions, a savoir comment on réagirai dans la situation de ces deux amis qui discute
Une nouvelle très courte mais glaçante, qui illustre la montée des extrêmes au pouvoir à travers une loi absurde à laquelle tout le monde obéit pourtant. Le texte n'a pas cessé d'être réédité depuis 1998 et force est de constater que la métaphore est toujours d'actualité...
Charlie et son ami vivent une vie plus ou moins tranquille tandis qu'un régime totalitaire commence à prendre de plus en plus de pouvoir : l'État brun. Spoiler(cliquez pour révéler)Diverses mesures sont mises en place telles que l'interdiction d'avoir un chat ou un chien non bruns. Aussi, les deux hommes tuent les leur sans se poser trop de questions. Cependant, une nouvelle règle est instaurée : est considéré comme un traître quiconque ayant possédé un chien ou un chat non bruns. Charlie et son ami se font donc arrêter par cette police aux chemises brunes.
Ce court récit rapproche cet "État brun" des régimes totalitaires européens de la première moitié du XXe siècle afin de les dénoncer. Il raconte l'histoire de Charlie et son ami, deux hommes "ordinaires" ("ni des héros ni de purs salauds") qui ne se rendent pas compte que le régime se transforme en dictature.
Très bel écrit qui donne des frisons.. comme quoi, on a pas forcément besoin de 300 pages pour faire passer un message.
On ne doit pas laisser passer des choses qui peuvent nous sembler anodine mais qui peuvent prendre des tournures plus grandes dans notre société. Même si nous nous trouvons dans une société où on suit des directives, ils ne faut pas dire oui à tout et ne pas suivre aveuglément.
La maison d'édition québécoise D'Eux fait entrer un nouveau classique dans sa collection de romans, après "Le Cygne", de Roald Dahl et "Sudie", de Sara Flanigan. La nouvelle "Matin brun", de Franck Pavloff, est publiée pour la première fois en décembre 1998. Les illustrations de cette version de 2023 sont de Barroux.
Deux amis sirotent leur café en échangeant des paroles sans vraiment s'écouter. Mais quand Charlie avoue avoir fait piqué son chien, le narrateur est quelque peu surpris. Il y a un mois, il avait fait de même pour son chat, qui "avait eu la mauvaise idée de naître blanc taché de noir". Les scientifiques donnent tout un tas de raisons pour expliquer pourquoi il fallait garder que les chats buns. Que les bruns. Et maintenant, voilà que Charlie a du faire de même avec son labrador, parce qu'il "ne pouvait pas le faire passer pour un brun". Au début, le malaise est léger. Bah, ils doivent savoir ce qu'ils font. Un journal ferme pour de bon. Ils allaient à l'encontre des mesures nationales et remettaient en cause les résultats scientifiques. Bah, là, fallait pas jouer avec le feu...mais quand même, qu'allait-on lire maintenant? Les "nouvelles brunes", parce qu'il n'y a plus que ça. Puis, ça été les bibliothèques, dont certains ouvrages proposaient des histoires où le mot "brun" n'était pas mentionné après "chien" ou "chat". On se donne des raisons, on change notre dialecte. Le mot "brun" est partout. Et puis, à un moment donné, on lorgne d'un mauvais œil ces gens qui ont déjà eu un animal qui n'était PAS brun. Oui, parce que "C'est pas parce que qu'on aurait acheté un animal brun qu'on aurait changé de mentalité, ils ont dit"...
"Ils", cette entité sans nom qu'on devine politique, qui lentement, mais surement, impose leur façon de voir et leur façon d'être. Ce "ils" qui s'invite d'abord sur la scène publique, mais qui sournoisement, s'infiltre sous les toits des maisons et dans la tête des gens. On encourage à dénoncer. On musèle les contestataires. On restreint sous couvert de préserver la paix sociale. On se donne des motifs scientifiquement prouvés ( mais à quel point le sont-ils?). D'une petite restriction ,on atteint progressivement l'étouffante dictature.
Mais que pensez ce ces citoyens, qui sont restés silencieux? De leurs raisons? De leur façon de conforter dans leur certitudes? Oui, mais il y a le rythme de vie, la routine, on n'a pas le "temps" d'y penser. Et puis, "ils" ont des raisons recevables, fallait pas chercher inutilement le trouble. La malheureuse vérité des régimes totalitaires à travers l'Histoire, c'est que la population était en grande partie complice, que ce soit par sa passivité soumise ou sa participation active. Derrière ses mouvements, il y a des mécanismes bien huilés qui endorme la vigilance, alimente la pensée collective en sabotant doucement la pensée individuelle, des mensonges sous couvert de science et d'études, des stratégies malhonnêtes. Et il y a de la peur. Beaucoup de peur.
Ce qui m'a semblé particulièrement fort dans cette œuvre troublante, mais pertinente, alors que beaucoup d'autres œuvres s'intéressent aux dictatures déjà imposées dès le début du livre, c'est qu'ici, nous la voyons grandir. Nous la voyons par le prisme du citoyen lambda, nullement tyrannique ou vendu, mais comme nombre de gens dans l'Histoire, incapable de concevoir qu'on puisse atteindre une dictature. Il sans doute humain de ne pas anticiper au pire, mais il serait aussi important de cultiver une saine méfiance ou un esprit critique pour ne pas devenir si facilement exploitables. Les deux personnages ne se remettent pas en question, ils banalisent et minimisent les changements dont ils sont témoins. Sans le vouloir, ils se rendent complices de cette lente progression totalitaire. Ce n'est pas grave tant que ça ne les concerne pas. Il est là le danger. Du moins, un des dangers.
Je pense qu'un des malaises qu'on peut développé avec une lecture pareille est le suivant: Et si c'était nous? Si ça arrivait chez nous, ferions-nous mieux? Serions nous critiques du système ou indifférent? Ou serait notre limite?
Je trouve remarquable qu'un si petit livre puisse contenir en quelques pages autant de profondeur et de mise en garde. On parle de censure, on parle de résistance, on traite d’Homogénéisation, d'effet de groupe et de différence ostracisée. Et je trouve amusant que ce soit pour une question aussi banale que celle d'une couleur, puisque c'est souvent pour des motifs en apparence banale que des décisions ont été prises par des entité politiques aux aspirations totalitaires. Reste que pour les animaux qui ont été euthanasiées pour une stupide question de couleur de pelage, ça n'a rien de banal. Les deux personnages n'ont d'ailleurs pas eu l'air si désolé de donner la mort à leur animaux. D'entrée de jeu, cet élément est perturbant.
Comme quoi les petits pots contiennent souvent de bons onguents, ce petit livre illustre à quel point la taille d'un livre ne devrait jamais être un critère d’excellence. J'ai déjà hâte de le promouvoir à mes lecteurs moins habiles pour qui la taille est justement un enjeu, tout comme mes jeunes amateurs de dystopie.
Les illustrations ne sont pas trop dans mes goûts personnelles, mais elles servent bien le roman et j'apprécie que des romans destinés aux ados commencent à en avoir. Il va bien falloir qu'on cesse d’oblitérer les illustrations pour les lecteurs plus vieux, alors que les lectorats plus jeunes en ont systématiquement.
Une belle trouvaille, remise au gout de jour par la maison D'Eux.
Une idée de roman à mettre dans les écoles secondaires? À voir.
Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 12-15 ans+
Très court mais suffisant. Ce livre m'a marqué. Certaines phrases raisonne encore en moi. J'ai beaucoup aimé, il traite de sujet poignant. C'est un classique qu'il est important de lire.
Une courte nouvelle qui agit comme un flash, un énorme coup de scalpel et qui en très peu de phrases, arrive à plonger le lecteur dans des détails durs et cruels, faisant office de symptômes de la montée d'un régime totalitariste.
A mes yeux, cet exercice tient du grand art vu la densité philosophique et émotionnelle de ce petit récit.
Résumé
Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d'un régime politique extrême : l'Etat Brun.
Dans la vie, ils vont d'une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros, ni de purs salauds.
Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ?
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