Extraits

– Que faut-il faire ? reprit Seth. – Mais tu as vu comment il l’a traité, le salaud ! Ça ne m’étonnerait pas qu’il monte un coup contre lui, s’il le faut. C’est que Paul a un casier judiciaire. – Mais il leur faudrait des preuves. – Il pourrait très bien en fabriquer. – Il ne peut pas, juste comme ça, planquer n’importe quel vieux couteau. Il faudrait que ce soit celui qui corresponde à la blessure. Ils ont des scientifiques qui travaillent pour eux. On ne peut pas si facilement leur faire gober n’importe quoi, à ces types-là, tu sais. – Je suppose que non. (Mara se mordit la lèvre et décida de se jeter à l’eau.) Seth ? Tu as remarqué que le couteau n’est plus là ? Le vieux couteau à cran d’arrêt qui était sur la cheminée ?

Chapitre 1

I

Les manifestants se pressaient sous la bruine de mars devant le Centre culturel d’Eastvale. Certains brandissaient des pancartes de fortune, mais les slogans antinucléaires s’étaient brouillés sous la pluie, telles les lettres rouges que l’on voit dégouliner sur l’écran au début des films d’horreur. Il était difficile à présent d’y lire quoi que ce soit. À huit heures et demie, tous étaient trempés jusqu’aux os et en avaient assez. Aucune caméra de télévision ne filmait la scène et pas un seul reporter ne se mêlait à la foule. Les protestations n’étaient plus à la mode et les médias ne s’intéressaient qu’à ce qui se déroulait à l’intérieur du Centre. D’autant que le temps était froid et humide et que dehors il faisait noir.