Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 476
Membres
1 012 345

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par carmcor 2013-07-02T22:36:59+02:00

"...

L’étroit chemin était éclairé faiblement par une lumière orangée, lunaire. Les formes étaient distordues et indéchiffrables. Les jambes avançaient sans que le cerveau puisse intervenir. Les pieds se mouvaient de plus en plus rapidement et après avoir continué tout droit une bonne trentaine de minutes, prirent la première route à droite.

Le chemin de terre était maintenant remplacé par une petite rue mal bétonnée, difforme, avec des creux et des bosses tellement importants qu’ils lui donnaient l’impression qu’il traversait des montagnes et des vallées.

Il courait. Non, il volait presque.

Tout ce qu’il savait était qu’il ne pouvait pas s’arrêter. Pas avant ... Non ! Il y avait cette pensée d’urgence, de quelque chose qu’il devait trouver rapidement. Une chose qu’il attendait ? Il ne savait pas vraiment ce que cela était, mais il ne pouvait pas se permettre ni de laisser le temps passer ni de réfléchir. Ce n’était pas à lui de réfléchir. Tout ce qu’on attendait de lui était de le faire vite !

Quelle heure était-il ? Il leva son bras droit et regarda son poignet. Il n’y avait rien. Où était sa montre ? Avait-il eu une montre, au moins ? Il fronça les sourcils et se concentra. Rien ! Aucun souvenir. Pas de souvenirs, ou aucune mémoire ? Il hocha la tête et continua à courir en observant les petits immeubles hauts et étroits qui commençaient à apparaître au bord d’une route.

Il avait déjà atteint la ville. Il lui restait encore un peu à parcourir. Il avançait vite. De plus en plus vite.

— Quelle heure est-il ? demanda-t-il à un homme qui attachait tranquillement son vélo devant l’entrée d’un immeuble.

L’homme leva la tête et le dévisagea puis, lâchant son vélo, leva son bras et appuya sur l’écran de sa montre qui afficha l’heure en format analogique.

— Il est…

Le cycliste n’eut pas le temps de finir sa phrase que le nouveau venu ressentit encore cette envie pressante et involontaire qui le fit agir avant de réfléchir.

Il se retrouva en train de courir. Encore !

Il était tard, plus tard qu’il ne croyait. La montre de l’homme confirmait que le temps était passé rapidement et qu’il n’était pas encore à l’endroit convenu.

Son pied droit s’enfonça dans un trou et la cheville craqua quand il le retira précipitamment. Il étira sa jambe et reprit sa course. De l’eau sortait de sa chaussure imbibée et le bruit, qui se répétait à chaque fois que son pied se posait sur le bitume, le déconcentrait et le gênait. Mais il continua de courir, courir, courir ! Il devait arriver au rendez-vous ! Il n’était plus très loin.

Il avait parcouru la ville et maintenant il traversait un champ. Le terrain avait été viabilisé et quelque chose lui disait qu’il n’était pas tel qu’il le connaissait. Comment ? Que savait-il de cet endroit ? Clairement, rien ! Mais il y avait quelque chose…

Il regarda la montre : 23 h 15 ! Merde !

Il observa les alentours : personne en vue. Dommage ! Il ne pouvait pas faire plus vite – il n’en avait pas les moyens.

Les bras avançaient, les jambes avançaient et c’est tout ce qu’on leur demandait : exécuter.

Sa course était enragée et il eut l’impression que son corps brûlait, que sa peau déjà enflammée par l’effort commençait à se décoller comme le papier d’une cigarette brûlée. Il humait l’odeur de cendre, des os calcinés.

Il déboutonna sa veste et dégagea son cou de l’emprise de sa cravate. Il l’étira jusqu’à ce qu’elle soit complètement défaite et l’enfonça dans la poche extérieure de sa veste. Quelle curieuse idée d’être habillé comme ça ! À quoi cela pouvait-il bien lui servir ? Sur le coup il avait pensé jeter sa cravate, mais il finit par la garder en l’enfonçant plus profondément dans la poche. Il la toucha encore et sa texture le fit tressaillir : il lui plaisait, ce contact lisse, souple et ferme en même temps. Ses doigts glissaient sur cette texture, qui le faisait frémir et lui donnait l’envie de la serrer plus fort. Il ressortit la cravate de la poche et l’approcha de son nez pour inspirer l’arôme et l’apprécier. L’odeur lui était vaguement connue ; il inspira encore et cet arôme d’amertume naturellement parfumée le fit se rappeler : c’était de la soie !

Il grimaça en pensant comment ce simple bout d’étoffe pouvait détourner son attention, comment il pouvait s’immiscer dans ce qui était plus important en ce moment : ce rendez-vous.

Les lumières des lampadaires devenaient de plus en plus proches. Les étincelles jaunes étaient suivies par les rouges et les bleues. Il plissa ses paupières et regarda les entrelacs de l’autoroute. Il détourna sa course et passa directement sous le pont, fonça et attrapa l’échelle de secours qu’il monta en haletant. Il sauta et poussa la porte.

Entra.

La foule avançait rapidement et il se colla le dos au mur en évitant d’être frôlé par tous ces gens qui passaient si près de lui. Les immenses écrans de publicité remplissaient les murs et quelques personnes s’attardaient pour regarder les informations.

— Vous n’êtes pas en uniforme ! Qu’est-ce que c’est cette tenue ? dit une voix en colère.

Il détourna légèrement la tête, tout en écoutant la voix de la présentatrice télé.

L’homme qui lui avait adressé la parole avait le regard critique. Son visage ne lui disait rien. Il sonda sa mémoire et cligna des yeux.

— Pardon ?

— Votre tour commence dans dix minutes, Akima ! Vous avez dix minutes pour remettre votre tenue en ordre ! Où est votre cravate ?

Sa main se glissa dans sa poche et ressortit la cravate en la tirant comme un serpent et la montra à l’homme.

— Oh ! Allez aux toilettes ! Tout de suite ! Vous avez encore sept minutes ! L’embarquement va commencer et si vous n’êtes pas au guichet dans quatre minutes, vous êtes viré !

Il fit un pas, ouvrit la porte des toilettes d’un coup de pied et tendit la cravate comme s’il avait attrapé un serpent par la tête et par la queue. Ses paupières se fermèrent à moitié.

— Oui… monsieur, dit-il d’une voix étouffée, et il fit claquer encore une fois la cravate en la tirant par les deux bouts.

Avec une mine dégoûtée, l’homme qui lui avait adressé la parole se détourna et s’éloigna.

D’une main, il lança la cravate comme un lasso pendant que de l’autre il gardait la porte des toilettes ouverte. Le mouvement fut si rapide, si précis, que personne ne s’en aperçut. L’homme eut à peine le temps de hoqueter qu’il se trouvait déjà le dos contre le mur opposé à l’entrée des toilettes, assis par terre, la tête tombée sur le côté.

D’un coup de main, il déroula complètement le rouleau de papier qui servait à s’essuyer les mains sur l’homme tombé à terre, le couvrant complètement.

Il passa la cravate autour de son cou et fit le nœud, tout en le fixant. Il détourna la tête du visage de l’homme, à peine visible sous le papier toilette et en finissant de faire le nœud, referma soigneusement les boutons de sa veste. Il tira les poignets de sa chemise et vérifia qu’ils étaient bien boutonnés. Il arrangea les revers de sa veste et avant de sortir, jeta un dernier regard dans le miroir.

— Hum ! Qu’est-ce que c’est ça ? dit-il, et il s’approcha pour regarder de plus près son reflet dans le miroir.

Il toucha le col de sa chemise et ses doigts se collèrent sur le minuscule point qui se trouvait près du bord. Il y frotta ses doigts et tourna la tête vers l’endroit où l’homme gisait à terre.

Il quitta les toilettes, les mains dans les poches de son pantalon, le visage concentré, marchant rapidement vers le secteur des embarquements.

..."

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode