maux d'amour

La pièce dans laquelle elle entra se montra plus chaleureuse. Ses murs, couverts d’une boiserie blonde, donnaient une sensation de confort. Face à elle, une monumentale cheminée rejoignait un plafond richement décoré. Les grandes fenêtres aperçues de l’extérieur distillaient une lumière bienveillante. Cette vision rassura un peu la jeune femme. Le mobilier lui parut moins austère que celui de l’entrée. Trois canapés tout à fait modernes se disputaient l’espace devant la cheminée et encadraient une table basse de style contemporain.

— Attendez-là, je vous prie, monsieur de Bénéjac ne va pas tarder.

Sur ces mots, Maïté quitta la pièce par l’une des portes et laissa Camille seule.

La jeune femme ne savait que faire et se sentait mal à l’aise, avec le sentiment étrange de ne pas se trouver à sa place dans cette maison. Il était sans doute encore temps de renoncer, de repartir, mais elle avait trop besoin de ce travail et voulait vraiment rencontrer cet homme qu’elle jugeait comme exceptionnel. Elle pensa à tout ce qui l’avait vraiment amenée ici et cette évocation lui donna la force nécessaire pour aller de l’avant. Tout son corps se redressa comme pour mieux affronter les difficultés qui se dresseraient devant elle, et si son nouveau patron se montrait aussi aimable que sa gouvernante, la tâche allait se montrer rude.

Des pas se rapprochaient, son attention se fit plus grande encore. Tout son être tendait vers cette porte d’où allait apparaître monsieur de Bénéjac.

De lui, elle ne savait rien, pas même son âge ou son apparence physique, juste ses pages admirables dévorées avec gourmandise.

En le voyant entrer dans la pièce, sa surprise fut totale.

Ce n’était pas l’homme plutôt mûr qu’elle s’était imaginée rencontrer, mais un garçon dont l’âge ne devait pas dépasser les trente ans. Son cœur se mit à battre davantage, emporté dans une course qu’elle ne pouvait pas contrôler. Devant elle, s’avançait un jeune homme brun de grande taille et au corps puissant. Une chemise blanche tombant sur un jean en révélait la parfaite harmonie.

En se rapprochant, elle découvrit un peu mieux le visage de son nouveau patron.