Extraits

- Maya, tu es encore là ?

- Oui.

- Tu es fâchée ?

- Non.

- Alors, pourquoi tu réponds par monosyllabes ?

- Je ne comprends pas. Je ne te comprends pas.

- Oh non ! Toi aussi ? Tu crois que je suis mystérieux ?

- Pire.

- Quoi alors ? Que j'appartiens à un gang ?

- Non.

- Je peux t'embrasser ?

- Quel est le rapport ?

- Ton bustier noir me rend dingue...

- Fous-moi la paix.

Il faut arrêter avec toutes ces histoires de beauté et de perfection.

Tu t'acceptes ou tu t'acceptes pas.

Par exemple, moi, j'ai un gros nez.

Et Maya...

Oups, je l'ai dit.

Ok, Maya, ma copine Maya, fait une fixette sur ses seins, qui sont pourtant d'une taille tout à fait normale. Mais elle ne veut rien entendre, elle n'écoute personne et passe son temps à essayer de les planquer de toutes les manières possibles.

Merde à toutes ces histoires de beauté !

Non, vraiment.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'en ai marre.

Alors, écoutez-moi, les copines ! Ne tombez pas dans le panneau. Ne cédez pas. Si vous vous faites refaire, vous serez toutes pareilles.

A bas les magazines débiles et leurs top models maigres à faire peur, qui font toute la gueule.

My Cheminal Romance, je vous aime !

Ok, maintenant c'est l'heure de l'AMMMOUOURR !!!!

Mais cette fois, tu as commis une erreur.

Tu n'aurais pas dû. Tu n'aurais pas dû me poursuivre. Tu as mis trois ans avant de me coincer, c'est trop.

Tu n'aurais pas dû m'arrêter.

Et maintenant, tant pis pour toi. Tu ne sais pas ce que tu as déclenché.

Il y a certaines choses, inconsciente Megan, dont il vaut mieux se tenir à l'écart.

Mais toi, tu sais toujours tout, tu es si parfaite. Il est inutile que j'essaie de t'aider. Et de te préserver.

Désormais, tu es dedans jusqu'au cou.

On ne peut plus revenir en arrière.

Parce que je suis un prédestiné.

Je suis Michael Gacy.

- Là, derrière l'oreille. Ne me dis pas que... Maya! Encore un tatouage? Qui t'a donné la permission?

- Il est tout petit, maman ! Si je te l'avais demandé, tu aurais dit non. Et puis, je suis presque majeure !

- Félicitations, tu t'es abîmée un peu plus ! C'est bien , continue de te décorer, comme ça, bientôt tu ressembleras à un sapin de Noel.

<<Les livres racontent des existences, ils les espionnent et t'y font entrer. Chaque fois que tu t'immerges dans une page, c'est un peu comme si tu volais un petit bout de la vie de quelqu'un.

Moi, je n'avais pas une très longue vie derrière moi à l'époque. Et celle que j'avais ne me plaisait pas beaucoup.

C'est pour cela que je me suis mis à lire, à dévorer des livres. J'espérais en secret qu'un peu de ce que je lisais allait devenir ma propre vie. [...]Je m'intéressais seulement aux histoires des livres. Elles étaient parfaite. Elles étaient pures. Elles n'étaient pas souillées, comme dans la vraie vie, qui porte toujours en elle le germe de la honte.

Comme la mienne.>>

Pense à la lumière venant des étoiles qui sont à des millions et des millions de kilomètres de nous. Cette lumière n'arrête jamais de voyager dans l'univers, elle ne s'éteint pas, ne meurt pas.

"Ma chère, ma douce, ma petite Maya. Aujourd'hui, tu as quatorze ans, et il y a quelque chose qu'il faut que je te dise. Tu sais pourquoi tu t'appelle Maya? Parce que, à une époque lointaine, quand les étoiles étaient encore à leur place, existait un peuple très sage: les Mayas. C'étaient des astronomes extraordinairement doués. Ils scrutaient le ciel et savaient le lire beaucoup mieux que nous, qui avons besoin de tout un tas d'instruments complexes et coûteux pour le faire. Figure-toi qu'ils ont été les premiers à mettre au point un calendrier pour calculer les jours et les êtres historiques. Il est magnifique, mais il cache un terrible secret qui concerne toute l'humanité..."

Putain ! Putain, Megan.

Je vais mal. Mal tu comprends ?

Ici, il fait une chaleur à crever. Au moins, ils m'ont changé de cellule, maintenant je ne suis plus obliger de partager ce trou à rats avec des violeurs et des psychopathes, ces criminels endurcis à qui tu voulais m'assimiler. Mais je vais mal quand même, tu comprends ça ?

J'ai un tas de choses à faire dehors. Et les chiens qui dirigent cet endroit me gardent enfermé dans le noir.

Pourquoi Megan ?

T'aurais-je fait peur ?

Pourquoi as-tu tenu à m'arrêter à tout prix ?

C'était un accident ! Un stupide accident.

Ton mari n'aurait jamais dû se trouver là à cet instant.

C'était sa faute.

Mais tu es têtue, Megan. Trop têtue.

Et tu n'es pas si intelligente que ça.

« Flo, on passe chez Primrose Bakery ? (...)

Maya adorait cette pâtisserie, et rien au monde n'aurait pu lui gâcher le plaisir de choisir ces célèbres merveilles à la crème, au chocolat et aux fruits. Un délice.

Flo aimait particulièrement les beignets aux fruits et à la crème, et Maya ceux au chocolat. A la fin, elles se retrouvaient toujours avec un paquet bien plein.

Ce jour-là, elles ne dérogèrent pas à la règle.

Satisfaites, elles sortirent de la pâtisserie et retournèrent vers Regent's Park.

Là, assises dans l'herbe fraichement coupée, elles se préparèrent à oublier leurs préoccupations et à plonger dans un océan de douceur. »

« D'un geste décidé, elle tira ses longs cheveux noirs en arrière et découvrit la marque sombre, encore un peu rouge, sous son oreille droite.

"Il est parfait !" se félicita-t-elle, admirant son dernier tatouage. Encore un pour lequel elle avait "oublié" de demander la permission à sa mère, qui ne la lui aurait jamais accordée.

- Et de trois !

Trois parce que les tatouages, comme tout le monde le sait, ne doivent pas être en nombre pair.

Le premier, à l'intérieur du poignet, était une minuscule fleur de lotus. Elle se l'était payé quelques années auparavant, pour ses quatorze ans.

Il lui faisait penser à David, son père, qui l'appelait toujours ainsi. Elle se souvenait encore de chacune de ses paroles. « Ma petite Maya, tu es ma fleur de lotus.

Une plante impatiente, qui porte ses fleurs et ses fruits en même temps. Sais-tu que Râ, le dieu égyptien du soleil, est né dans une fleur de lotus ?

C'est une fleur dénigrée parce qu'elle pousse dans la boue; mais ensuite elle s'élève et devient magnifique. »

Le deuxième se trouvait au bas du dos, juste à la lisière du jean, et il se voyait quand elle s'asseyait.

Une étoile à quatre pointes : l'étoile du matin, un symbole magique pour les Indiens des prairies du nord de l'Amérique.

C'était l'été dernier, lors de ses premières vacances passées loin de chez elle.

University of California, Los Angeles. Un séjour extraordinaire. L'étoile, elle se l'était fait faire avec Matt et Christina, un Finlandais et une Espagnole.

C'est à ça que servent les tatouages : à se souvenir, à dessiner la carte des émotions.

Maya jeta de nouveau un regard satisfait sur la petite spirale qui se déroulait sous son oreille.

Elle avait lu quelque part que pour les Celtes ce mouvement représentait la déesse de la vie, mais aussi le chemin à suivre pour entrer en contact avec soi-même.

Elle en était très fière. »