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Extrait ajouté par Maatneferkara 2018-11-21T14:19:44+01:00

UNE ENFANCE ROMAINE

À l'aube du XVIIe siècle, l'enfance de Mazarin se déroula sous les meilleurs auspices, du moins dans le milieu qui était le sien, celui de gens simples, sans fortune et sans ambitions particulières, mais fiers de leur qualité de sujets du Saint-Père. Le hasard le fit naître hors de Rome, mais c'est dans la capitale de la chrétienté qu'il passa sa jeunesse et elle garda une place privilégiée dans son coeur. Sa naissance a donné lieu, dans la tradition familiale, à un récit tenant du conte de fées, sans doute enjolivé au fil des années. Mais c'est sous cette forme qu'elle fut rapportée à l'intéressé, qui ne demandait qu'à y croire. Par là s'explique, en partie, l'indéracinable optimisme qui le soutint tout au long de sa vie.

Un enfant prédestiné

«C'est un garçon, un beau petit garçon ! Et il est coiffé !» La sage-femme désignait la membrane «fine comme une pelure d'oignon», qui couvrait le crâne du nouveau-né. «C'est un signe de bonheur assuré, tout le monde le sait. - Et en plus, il a deux dents», s'écria la servante qui l'examinait en commençant de le débarbouiller. «Et nous sommes aujourd'hui le 14 juillet, fête du bon saint Bonaventure, qui porte chance à ceux qu'il aime. Cet enfant ira loin, c'est sûr, et il vous fera honneur, signora Mazarini.» Comme pour confirmer le pronostic, l'intéressé, au lieu de pousser les hurlements traditionnels, que l'on avait coutume d'interpréter comme le chagrin de se voir projeté en ce monde de misère, arborait une grimace où l'on voulut lire de la joie.

La jeune femme, rayonnante, sentit s'envoler ses inquiétudes.

Sa première maternité s'était mal terminée, la petite fille née l'année précédente au mois de janvier n'ayant pas survécu aux miasmes du torride été romain. La seconde devant tomber en pleines chaleurs, on avait pris les devants. La future mère avait accepté l'hospitalité offerte par un de ses frères, prieur de l'hospice des Enfants trouvés de Pescina, dans les Abruzzes, à une vingtaine de lieues de la capitale, en direction de l'est. Accrochée au flanc de la montagne, proche du lac Fano qui lui apportait sa fraîcheur, cette petite ville bénéficiait d'un climat salubre et d'un air pur, prometteurs de santé.

Une tradition bien établie fait donc de Mazarin un «homme à augure», comme on disait alors, un prédestiné. Cette idée lui souriait assez, bien qu'il prétendît le contraire. Superstitieux comme tout le monde en ce temps-là, surtout en Italie, il était sensible aux présages. Il lui arrivait de rappeler, avec un sourire, qu'il était né sous le signe de la chance. Il ne lui déplaisait pas qu'on présentât l'histoire de sa vie comme l'accomplissement d'un destin.

Coiffé ou pas, sa mère s'empressa de protéger sa fragile petite âme contre tout accident, de le soustraire au sort des enfants morts trop vite, à qui le Paradis était refusé faute du sacrement salvateur. C'était bon pour les grands seigneurs, de procéder en deux temps, de faire ondoyer leurs nouveau-nés pour pouvoir retarder à leur gré les fastes d'une fête solennelle. La jeune femme suivit, elle, l'usage des humbles gens. Elle fit baptiser son fils le jour même, au cours d'une cérémonie sans prétention. En fait foi le document découvert à la fin du XIXe siècle dans les registres paroissiaux de Pescina. L'original de l'acte a disparu dans le tremblement de terre de 1915, ainsi que la maison natale, dont il ne subsiste que les soubassements et les débris d'une loggia. Mais l'église de Santa-Maria-delle-Grazie en conserve une copie, faite en 1661 peu après le décès du cardinal : «Le 14 juillet de l'an 1602, Julius Raimundus, fils du seigneur Petrus Mazzarini, de Palerme, et de la dame Hortensia, a été baptisé par moi, Don Paschalis Pippo, et la sage-femme Christine l'a tenu sur les fonts baptismaux.» Le prénom de Giulio était tout indiqué puisqu'on le rencontrait dans les deux branches de la famille.

Plus tard, beaucoup plus tard, lorsqu'il accéda à des fonctions importantes en France, le lieu de sa naissance fut pour Mazarin une source de tracas : les Abruzzes, relevant du royaume de Naples, étaient territoire espagnol. Faute de pouvoir dissimuler l'inopportun séjour de sa mère à Pescina, il accrédita l'idée que son entrée dans la communauté des chrétiens, elle, avait eu lieu à Rome, dans l'église des saints Vincent et Anastase, paroisse de ses parents, faisant de lui un authentique Romain, sujet du pape et non du roi Philippe IV. Au temps de sa splendeur, il finança pour confirmer cette version la restauration de la façade et y fit apposer une inscription commémorative, qui s'y trouve encore. Il valut ainsi aux historiens des heures de vaines recherches dans les registres de l'église, en quête d'un acte de baptême qu'on devait découvrir ailleurs

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Extrait ajouté par Aralorn 2017-09-05T15:46:59+02:00

Mazarin, un étranger parti de rien, se trouvait à sa mort maître de la France et arbitre de l'Europe, détenteur de surcroît d'une fortune fabuleuse - plus puissant que ne le fut jamais aucun ministre.

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