— Ryhad…
— Hm…
Je souris. Il était déjà en train de s’endormir, ce qui n’était pas étonnant. Il était revenu dans la journée après avoir chevauché depuis je ne sais où avec miroir magique, il avait dû affronter un amant jaloux et une meute de prétendants lèche-cul… Il avait bien mérité de dormir.
— Joyeuse Saint-Valentin, Ryhad…
Ses bras me serrèrent davantage et je passai un des miens sur sa hanche.
— Tout ce que tu veux, Ren… Toujours, tout ce que tu veux.
Je fermai les yeux, un sourire aux lèvres.
Oui… Toujours…. Ce que je voulais, c’était lui pour toujours…

— Tu refuses ?
— Évidemment que oui ! Je ne vois même pas pourquoi tu as posé la question, ma réponse était courue d’avance !
Il se pencha un peu plus, son souffle balayant mon visage comme une tendre invitation à céder tout de suite pour accéder plus rapidement à la case réconciliation. Il savait qu’il pouvait facilement m’avoir sur ce chemin, mais pas cette fois !
— Je n’ai pas eu l’impression de poser une question, ou de demander une réponse. Non. Je suis même certain de ne pas l’avoir fait.
Un baiser chaud au coin de ma lèvre qui détonnait avec la dureté de son intonation.
— En fait, j’étais persuadé d’avoir donné un ordre.
Ce fut à mon tour de le dévisager en haussant les sourcils.
— C’est sûr, tu maîtrises le concept à la perfection mais dis-moi, ô mon Prince, quand ce genre de méthode a-t-elle fonctionné sur moi ?
Cette fois, j’avais gagné : un sourire effronté éclaira son visage et il me montra cette expression unique qui n’était réservée qu’à moi. Une complicité farouche s’inscrivit dans son regard et me fit baisser la garde.
— La rumeur prétend que mon Consort m’obéit en toute chose.

Des yeux dorés bordés de cils noirs à la pointe bleue étaient soudain plantés dans les siens, Illium se posant avec précision face à Galen.
— Je t’aime bien, Galen. Mais j’adore Jessamy. Fais-lui du mal, et je t’étripe.
Galen regarda l’ange de la tête aux pieds.
— Campanule, tu ne pourrais me vaincre même si j’avais un bandeau sur les yeux et les deux mains attachées dans le dos.
— Campanule ? (Illium rétrécit le regard.) Bon, tu l’auras voulu, barbare.
Jetant deux des couteaux à Galen, il en prit deux autres pour lui.

Elijah arqua un sourcil. Il était le prédateur le plus craint de toute la France, peut-être même de l'Europe. Victor lui-même, le chef de clan de l'Angleterre, l'approchait avec circonspection.
— Tu t'imagines pouvoir m'être d'un quelconque secours ?
— J'ai beau être petit, mes pouvoirs sont formidable
Elijah ne résista pas.
— Si formidables que tu dois te cacher dans l'appartement d'une nymphe ?
Levet balaya l'insulte d'un geste et, de sa queue lustrée, remua joyeusement l'eau du bassin au pied de la fontaine.
— Comme vous vous en doutez, je ne suis pas très prisé au sein de mon peuple. (Il haussa les épaules.) Mais très bientôt je serai réintégré dans la Guilde des gargouilles.
— Hmm.
Pour Elijah, le plus tôt serait le mieux. Non qu'il soit jaloux de la gargouille, s'empressa-t-il de s'assurer. Bien sûr que non. Même si Valla avait offert un de ses sourires bien trop rares au minuscule démon. Un sourire qu'elle ne partageait jamais avec personne d'autre que lui.
— Et comment te proposes-tu de m'aider ? ajouta-t-il.
— En plus d'être un redoutable guerrier, je suis aussi le chouchou de ces dames.
Elijah roula des yeux.
— Tu te fais des films, oui.
— Moquez-vous à loisir, mais je peux vous dire que vous avez été un imbécile de ne pas avouer à Valla ce que vous ressentiez.

- Ce que je voulais dire, c’est que je ne te blesserai jamais toi ou ta famille.
Je levai le menton.
- Si t’essayais de blesser ma mère, je te botterai le cul.
- Haha.
- Oui. Tu finirais sur le sol, pleurant “assez, assez” ; et je serai entrain de te frapper dans l’estomac, Bam, Bam, Bam !
Il ricana doucement. Il était si terriblement séduisant. Nous étions assis à deux pas l’un de l’autre, et nous aurions tout aussi bien pu être chacun d’un côté de l’océan Pacifique.

- Je suis désolé pour notre engueulade.
- Je te pardonne, lui dis-je, en découpant le premier filament.
Le keris le trancha en un coup. Il clignota et s’évanouit.
- Tu ne comprends pas ce que c’est de ne pas être jolie, parce que tu as toujours été hot.
Il toussota.
- Hot ?
- Mmh.
- M’as-tu déjà regardé ?
- Je l’ai fait. Je te regarde tout le temps, Jim, répondis-je en tranchant le second fil.
Il disparut.
Un frisson parcourut le corps de Jim. Ses jambes tremblèrent.
- A propos de l’indonésien, dit Jim. Je l’ai appris pour pouvoir te parler.
Oh, Jim. Oh et puis merde, je pouvais ne jamais le revoir. C’était ma dernière chance. Je me penchai vers lui, et l’embrassai.

Tory, tu es… vierge ?
Un froid paralysant s’était répandu en lui.
Tory crut avoir mal entendu. Cette intonation à la limite de l’agressivité, cette question énoncée comme une insulte…
— Est-ce un problème ?
Il bondit en arrière, et Tory songea qu’il n’aurait pas réagi plus mal s’il avait découvert qu’elle avait la lèpre.
— Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
— Je n’ai pas pensé que c’était important.
Il la fixait si durement qu’elle rabattit les pans de son chemisier sur ses seins.
— Mais si, c’est important !
Elle était totalement désorientée. Pourquoi le fait qu’elle n’ait jamais appartenu à un homme le contrariait-il à ce point ?
— Je croyais que les hommes aimaient les vierges.
Acheron n’était pas seulement en colère, il était aussi bouleversé... et il continuait à la désirer aussi ardemment qu’avant.
— Je ne suis pas comme les autres hommes.
Il ramassa le jean de Tory et le lui tendit.
— Mais qu’y a-t-il ? Tu vas t’en aller parce que je n’ai jamais eu d’amant ?
— Exactement.
Il se dirigea vers la porte, mais elle lui barra le chemin. Visiblement, elle était furieuse. Et si belle dans sa colère…
— Quelle abominable situation, railla-t-elle. Tu veux dire que si je descends au bar et que je trouve un type pour me sauter, ensuite, tu voudras bien de moi ?
La jalousie le cloua surplace.
— Ah ah ! Tu n’aimes pas cette idée, hein, Acheron ?
Des images de Tory dans les bras d’un autre homme surgirent dans son esprit, et il en perdit presque la tête. Non, il ne voulait pas qu’elle cherche un amant, mais il ne voulait pas non plus être le premier, celui qui lui laisserait un mauvais souvenir parce qu’il lui aurait fait mal. Elle méritait tellement mieux que cela. Il lui fallait quelqu’un de bien plus digne que lui pour sa première fois.

Par-dessus l’épaule de Roman, j’aperçus Curran. Il était totalement figé, son regard fixé sur la nuque de Roman.
Houston, nous avons un problème.
- Décale-toi de moi, lui dis-je doucement.
- Pardon ?
Roman se pencha plus près.
Jim dit quelque chose. Curran s’approcha soudain de nous dans cette démarche traînante de lion qui signifiait généralement qu’il était un cheveu d’exploser et d’en venir à la violence.
- Recule.
Roman fit deux pas en arrière, juste à temps pour s’écarter du chemin de Curran.
Le Seigneur des Bêtes le dépassa et se plaça délibérément entre le volhv et moi. Je touchai sa joue, faisant courir mes doigts le long de son peau rugueuse. Il prit ma main dans la sienne, et un grognement silencieux gronda dans sa gorge. Roman décida qu’il avait quelque part à aller, et qu’il fallait y aller tout de suite.
- Trop d’excitation, Ta Majesté ? demandai-je.
- Il était trop près.
- Il m’interrogeait à propos d’Andrea.
- Trop près. Je ne n’aime pas ça.
Ses bras m’entourèrent les épaules et il me poussa à marcher, m’éloignant du groupe. Sa Possessive Majesté dans toute sa splendeur

— Quand tu auras des dents, tu auras droit à des œufs au bacon pour le petit déjeuner, résonna la voix grave de Brock au moment où Mara approchait de la cuisine.
Elle se figea sur le seuil. Tenant Abby comme un ballon de football sur un bras, Brock, de sa main libre, fouettait une jatte d’œufs brouillés.
— Ne faites pas la tête, jeune fille, déclara-t-il.
Ignorant de sa présence, il versa le mélange dans une poêle brûlante avant de reporter son attention sur le bébé.
— Quand tu seras grande, tu boiras toujours du lait, mais dans un bol, et ce sera du vrai lait de mes vaches. Sur ce ranch, les vaches, ça nous connaît, alors tu vas apprendre à apprécier les grands verres de lait crémeux et les bonnes côtes de bœuf. On s’en cuisinera tous les deux, si on arrive à persuader Pierre de nous abandonner son royaume de temps en temps.

-Ah non ! protesta Emma. C'est trop près de la gueule de l'enfer.
-Il est encore là, tu sais, articula Del d'une voix sinistre. Il t'attend.
-Je te déteste, Delaney. Frappe-le, Jack, ordonna Emma. Très fort.
-D'accord. Je peux finir mon croissant d'abord ?