Commentaires de livres faits par megsl
Extraits de livres par megsl
Commentaires de livres appréciés par megsl
Extraits de livres appréciés par megsl
Je grimace. Kacey lance ce genre de bombes à tout-va, comme d’autres lancent des pièces dans les fontaines. Ça fait des années que j’y suis habituée, et pourtant, aujourd’hui, chacune de ses phrases m’atteint comme un coup de poing dans la figure.
— Un jour ou l’autre, tu vas craquer et tu vas me faire un coup à la Amélia Dyer.
— De qui tu parles?
Je fronce les sourcils tout en jouant avec ma langue dans ma bouche pour décrocher les derniers morceaux farineux du gâteau collés à mon palais.
— Oh, tu sais, cette Londonienne qui a tué des centaines de bébés… rétorque-t-elle en secouant nonchalamment la main.
— Tu peux venir avec moi ? demandai-je à Chris, qui me regarda étrangement.
Il se leva, fronça les sourcils et chuchota :
— Non, Mendy, je ne viendrai pas avec toi.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas à quoi tu penses, mais il est hors de question que tu trompes Tucker avec moi. Merde ! C’est mon frère, tu veux qu’il m’enterre ?
J’éclatai de rire avant de comprendre qu’il était sérieux. Il passa une main sur sa courte crête iroquoise, confus.
— Tu es sérieux ? m’exclamai-je, horrifiée. Tu penses vraiment que j’ai envie de tromper Tucker ? Avec toi ?
— Je l’ai vu, Mendy, rétorqua-t-il, vexé. Je nous ai vus entrer dans la chambre du Club et ne pas en ressortir.
Je choisis donc l’option brute, me rendis dans la chambre et sautai sur lui. Je rebondis sur le lit, ce qui le réveilla en sursaut. Il se releva si vite que son visage cogna contre mon front.
Me laissant retomber à côté de lui, je posai mes deux mains sur mon visage à l’endroit où j’avais mal, tandis qu’il me regardait, hagard, les yeux rouge sang, pas encore très bien réveillé.
Si lui n’avait pas senti le choc, moi, au contraire, j’étais assommée.
Tucker fronça les sourcils, puis passa une de ses mains sur son front, comme si la douleur ne surgissait que maintenant.
— Pardon, grogna-t-il en se laissant retomber sur moi.
— Tu as le front vraiment dur.
Il rigola dans mon cou, puis releva la tête, les yeux encore gonflés par le sommeil.
— Quelle idée de me sauter dessus ! Je ne dors jamais avec personne, tu as de la chance que je ne t’aie pas fait voler à travers la fenêtre.
— Je sais bien que tu as des muscles, mais pas à ce point, Tuck. Tu n’es pas assez costaud pour ça.
— Tu crois ? (Il se remit sur le dos et m’embarqua avec lui avant de soupirer.) Ouais, tu as sûrement raison…
— Tu ne vas pas te rendormir, hein ? Je tourne en rond depuis deux heures, je m’ennuie !
— Qu’est-ce que j’ai omis de dire ? dis-je, confuse.
— Que tu es une fétichiste des menottes, déclare-t-il avec le plus grand sérieux.
— Fétichiste des menottes ? Je pose la question, mais oui, avec plaisir. Il hoche la tête.
— Nous savons tous les deux que tu mourais d’envie que je te passe les menottes le jour de notre rencontre. Il se rapproche de moi et fait lentement glisser son doigt de mon épaule à mon poignet. Mon corps vibre tout entier.
— Dis-moi que tu vas finir la conversation en m’annonçant que tu as apporté des menottes. Mon pouls s’emballe rien que d’y penser. J’espère qu’il ne me taquine pas, parce que nous sommes là pour deux semaines, et je ne pense pas qu’ils vendent des menottes à la boutique de sports d’hiver. Je ne peux m’empêcher de préciser :
— De vraies menottes.
— Chloe, bien sûr que ce sont des vraies. Fais-moi confiance.
– Non, ça ira, mais je te remercie, dit-il en souriant timidement. Je pense que je vais arrêter de fumer. J’ai entendu dire que ce n’est pas bon pour la santé.
– Ça ne fait pas très italien, dis-je pour le taquiner. En réalité, je suis contente de sa décision.
– Non, en effet, concède-t-il. Mais c’est ce que tout homme ferait pour vivre le plus longtemps possible aux côtés de la femme qu’il aime.
Il écarquille les yeux.
— C’est qui ?
— Ma moitié. Unique et exceptionnelle.
Je ne peux m’empêcher d’invoquer des images d’elle, malgré le regard inquisiteur de mon frère.
— Jolie ? demande-t-il en se penchant par-dessus l’accoudoir de son fauteuil, complètement passionné.
— Sublime physiquement et mentalement.
— Tu es vraiment amoureux, c’est ça ?
Le tourbillon habituel me secoue, comme chaque fois que je pense à mes sentiments pour Cereus. Nous sommes liés par quelque chose qui n’a rien à voir avec le sang, la famille, l’attirance ou l’amour traditionnel. Elle a fait de moi autre chose qu’un monstre, et, si pénible que ce soit de l’avouer, j’aime qu’elle m’ait donné d’autres préoccupations que la mort, la douleur et le sang. Ne vous méprenez pas, je suis satisfait de qui je suis et c’est euphorique de nourrir mes pulsions. Mais, quand je lave le sang et que je redescends après un meurtre, je suis toujours seul dans mes ténèbres. Je suis le pécheur ultime ; pourtant, elle n’a pas cherché à me purifier, à me guérir ou à m’enfermer. Non, elle s’est contentée d’aimer le pécheur que je suis. Elle m’a aimé, moi.
Joseph affiche toujours un sourire entendu. Ça m’énerve qu’il croie savoir de quoi on parle.
— C’est ma nièce.
— Ravi de le savoir. Il faudra juste qu’on discute de la fête avant. Il décela un début d’éclat de rire avant qu’elle porte une main à sa bouche. Il la regarda reprendre un air sérieux. Flirter avec Drea pourrait bien devenir un de ses passe-temps préférés
— Je serai sortie dans un quart d’heure, rectifia-t-elle d’un ton sévère que contredisait son regard amusé.
— On peut plutôt revenir à la version où tu étais toute à moi ? dit-il avec un clin d’œil.
— J’ai des clients, Cujo, lui rappela-t-elle d’une voix douce en se penchant en avant, lui offrant une vue de premier plan de sa sublime poitrine, avant d’ajouter dans un murmure : Si tu as un jour la chance de m’avoir tout à toi, prévois quelques heures.
– Tu veux passer du temps avec moi sans qu’on soit tout nus et dans un lit, Red ?
Elle a bougé un peu sous mon poids et ses mains se sont immobilisées sur mes épaules. Je savais qu’elle aimait baiser avec moi. Mais j’avais besoin de savoir si elle voulait de moi en dehors d’une chambre.
– Comme un rencard ?
Elle a posé cette question à voix basse et cela a fait claquer mes dents du fond.
– Ça peut être ce que tu veux.
J’ai voulu rouler pour m’allonger à côté mais elle a relevé les bras autour de mes épaules et m’a gardé collé contre elle.
– Oui, Asa, je veux passer du temps avec toi. Je me fiche que ce soit dans un lit ou ailleurs.
Je le dévisage en me mordant la lèvre.
— Ah, parce que je faisais partie de ce que tu désirais ?
— Bien sûr, jolie Diana. Ce n’est pas parce que ton côté parfait m’agaçait que je ne te voulais pas.