Extraits

On me répétait pourtant que « j’avais tout pour être heureuse ». Que j’avais « la vie de rêve » celle que des milliards de gens convoitent tout au long de leur existence.

C était donc ça le bonheur ? Être riche , célèbre et encensée??

Je réalisais qu'en France on peut exhiber sa richesse, son mode de vie luxueux, son rang social sans que cela crée le moindre scandale. Chacun met en avant ses choix musicaux, ses passions sportives, ses goûts vestimentaires, son origine sociale, ses excentricités, même extrêmes et déjantées. Tout cela peut être une source de fierté. En revanche, si jamais votre apparence reflète votre foi religieuse, alors là, c'est de l'ordre de l’inacceptable. Est-ce logique ? Je ne pense pas.

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Et si quelques-uns veulent associer l'Islam avec "mort et violence", alors je leur dirai comment l'Islam rime en moi avec sérénité et douceur. Par ces quelques pages, je témoignerai que Dieu m'a ramenée à la vie et m'a épargné la mort de mon cœur mais aussi.. de la mort tout court.

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Il y a des événements don’t vous êtes spectateurs, horrifiés, et auxquels on vous associera, malgré vous.

Entre mes ambitions pour moi-même et pour mes enfants, j’étais pleine d’espérance et d’optimisme, jusqu’à ce que l’actualité nous explose à la figure en ce début d’année 2015. La violence des actes et l’impact des mots étaient oppressants. Dans mon cœur, de nombreux sentiments se bousculaient : choc, horreur, réprobation et interrogations. On a assassiné des personnes et, peut-être avec, beaucoup d’espoir. Pendant des journées entières je suis restée figée devant ma télé branchée sur les chaînes d’informations, inquiète et angoissée.

Je suis française et musulmane et je n’ai pas à choisir. Je suis française et musulmane : j’ai des racines et des ailes.”

Je porte le voile de mon plein gré et m’étonne encore d’être méprisée pour cela.

L’Islam fait partie de la France car il vit dans le cœur de nombreux Français aujourd’hui. Il nous faut accepter cette réalité, non pas comme un échec, ni une capitulation devant un ennemi étranger qui aurait pris nos enfants, mais comme une source d’épanouissement véritable pour moi comme pour des millions de personnes qui ne veulent ni guerre ni conflit, qui n’aspirent qu’à vivre dans la paix et qu’à adorer Dieu…

Il y a quelques mois, j’ai mis au monde un petit garçon. Nous l’avons appelé Abraham. J’espère qu’il marchera sur les traces du Prophète dont il porte le nom. Depuis lors, Maryam est aux petits soins avec son frère, et aime tant son rôle de grande sœur. Les regarder rire tous les deux remplit mon cœur chaque jour. Que Dieu bénisse mes deux petits doudous.

Janvier 2008, donc. Depuis la fenêtre de ma chambre, je regarde le jardin de la clinique.

J’aurai dû réfléchir avant de craquer.

Mon état de santé mentale était critique, il était devenu clinique. Dans le langage courant, j’étais « officiellement dérangée ». On m’avait mise à l’abri de moi-même à la suite de mon dernier pétage de plombs. Dans la solitude de mon duplex parisien, les ténèbres m’avaient charmée…

À mon arrivée sur place et sans que je ne m’en rende compte, on m’avait glissée dans une camisole pharmaceutique. Chaque jour, j’avalais des cachets sans trop savoir à quoi ils remédiaient. Je voulais guérir, on m’ordonnait, je m’exécutais.

On me disait : « Tout ira bien, mademoiselle, maintenant ! » Je n’en croyais pas un mot. Ils pensaient plutôt : « On n’a pas trouvé de meilleure solution que de vous endormir. »