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«— Le climat, il est comme ça depuis que je suis toute petite. Le climat, on le subit. »
Elle répétait cette phrase. Cela se sentait, même pour les êtres dénués de sentiments qui l’accompagnaient.
« Est-ce que tu sais pourquoi il pleut depuis trois jours, là-bas ?
— Parce que les humains ont pollué l’eau et le ciel. Les nuages noirs versent de l’acide sur la terre, un acide qui brûle tout.
— Oui, les humains ont pollué les eaux. Il y a eu des pluies acides. Mais ça, c’est fini depuis longtemps.
Afficher en entier« Je t’avais bien dit qu’il y avait de la lumière ! »
Melody sursauta et tenta de se dégager. Une main ferme et glacée se referma sur son bras. Elle sentait, à travers son sortilège et sous ses vêtements, le froid lugubre de la femme qu’elle eut bientôt sous les yeux. La gamine, terrorisée, découvrit un visage livide, encadré de longs cheveux noirs et tachés de sang. Du sang encore chaud, elle en était certaine. La petite hurla et l’autre la bâillonna, ses doigts sur sa bouche et son menton.
« Hé ! Du calme ! Je ne mords pas… »
Deux longues canines se dévoilèrent pour sourire à cette plaisanterie. Deux dents à l’extrémité rouge. La langue de la vampire passa doucement sur ses crocs pour les nettoyer. Elle gronda d’amusement quand, dans le noir, la voix de son compagnon répondit :
« Disons plutôt que nous avons déjà mangé… »
Afficher en entierCela faisait cinq heures que Melody observait l’eau goutter devant elle. Quand ses parents étaient partis avec Sans, les tuiles avaient résisté trois minutes, le plafond, deux. La pluie acide tombait maintenant dans la maison. Elle traversait les différentes couches de matériaux, sans distinction.
Melody s’ennuyait. Elle ne pouvait pas dormir, seulement penser au sortilège qui empêchait la table de subir la corrosion instantanée des flots contaminés. C’était simple. Plus qu’elle ne le croyait. Elle sentait sa magie se consumer peu à peu, mais elle en produisait suffisamment pour combler ses dépenses. Contrairement à sa mère, elle n’avait pas beaucoup d’espace à protéger.
Elle poussa un long soupir puis s’intéressa aux flaques que le sol faisait disparaître. L’habitation était dotée d’un enchantement de déblayage que son père vidait une fois par mois et qui aspirait tout ce qui devait être nettoyé. L’eau aussi, même acide.
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