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Fantômas contre Scotland Yard d'André Hunebelle
1967
Dans le troisième et dernier volet, Fantômas décide de rançonner les riches Écossais. La bourse ou la vie, telle est sa devise. Appelé par Lord Edward Mac Rashley, riche propriétaire d'un château sur lequel Fantômas a jeté son dévolu, le commissaire Juve (Louis de Funès), Fandor et sa fiancée Hélène (Mylène Demongeot), débarque en Écosse pour tenter de lui mettre la main dessus. Il va surtout faire face à son humour macabre et vivre nombres de péripéties au sein du château, notamment lors d'une grande soirée organisée...
Le troisième et dernier opus de cette série de films devenus «cultes» me fait retrouver notre équipe, pratiquement toujours la même, et me comble de joie. Revoir Fufu, le grand Louis de Funès, est un réel plaisir. Je l'admire, je l'estime, j'ai beaucoup d'affection pour lui. J'ose penser que c'était réciproque. Je l'appellerai toujours Fufu, malgré l'agacement que cela provoque encore chez sa femme Jeanne, qui désire pour son époux devenu star plus de considération et de respect ! C'est elle qui exigeait toujours du chef opérateur que l'on distingue bien, quand il y avait un gros plan, les «carreaux» (expression argotique de Jean Gabin qui avait paraît-il la même manie), c'est-à-dire les yeux, les beaux yeux bleus de son mari ! Comme si le public aimait Fufu à cause de la couleur de ses yeux ! Mais enfin, c'est comme ça ! Il y a des coquetteries qu'il ne faut pas chercher à comprendre.
À ce moment, il n'est plus, et depuis longtemps, ce pauvre pianiste de bar dont il aimait nous raconter les aventures tragi-comiques, parfois cyniques, parfois méchantes, de façon si drôle qu'il nous faisait mourir de rire, lorsque nous dînions ensemble, Jacques Dynam, sa femme et moi, pendant les extérieurs de Fantômas. Le comédien aux innombrables rôles qui s'étoffaient à chaque film, l'acteur de théâtre (ah ! La Grosse Valse !) est en train de devenir la grande star comique du cinéma français après tant d'années de galère... Il doit avoir aux alentours de cinquante ans : la gloire à cinquante ans, ce doit être difficile à gérer.
Mon avis, qui n'engage que moi, me pousse à écrire que c'est à cause de cette gloire tardive qu'il a refusé de rencontrer le merveilleux Marcel Aymé, un de nos plus grands auteurs, qui voulait écrire pour lui. Il s'est montré frileux, refusant de passer, comme Coluche, à des rôles différents, plus profonds, qui auraient montré au public la vaste étendue de son talent. Il a certainement eu peur de perdre ce qu'il avait acquis si difficilement, année après année. C'est un choix que je peux comprendre, mais que je regrette.
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