Extraits

Vous me demandez : "Quelle est votre politique ?" Je répondrai: Faire la guerre, sur mer, sur terre et dans les airs, avec toute la puissance et toute la force qu'il plaira à Dieu de nous donner; faire la guerre contre une monstrueuse tyrannie, sans égale dans le sinistre et lamentable catalogue du crime humain. Voilà notre politique. Vous demandez ce qu'est notre but ? Je vous réponds d'un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de toute terreur, aussi long et pénible que puisse en être le chemin; car sans victoire, il n'est point de salut. Prenez-en conscience: point de salut pour l'Empire britannique, point de salut pour tout ce qu'il a représenté, point de salut pour l'élan et l'impulsion qui, à travers les âges, ont poussé l'humanité vers le progrès. Mais c'est plein d'espoir et d'enthousiasme que j'aborde ma tâche, car je suis certain que les hommes ne supporteront pas de voir échouer notre cause. En cet instant, je me sens en droit de réclamer l'aide de tous, et je vous dis : "Allons, réunissons nos forces et marchons ensemble."

On mesure par là combien l'esprit de compréhension des gens simples peut toucher au sublime.

Les doutes ne pouvaient être balayés que par des actes.

La rhétorique n'est pas une garantie

Celui qui lira ces pages à l'avenir devra comprendre combien est dense et déroutant le voile de l'Inconnu. Aujourd'hui, dans la pleine lumière des lendemains, il est facile de voir où nous avons été négligents et maladroits.

Si le présent tente de juger la passé, il perdra l'avenir.

Et voilà que cette Angleterre, avec sa constellation d'Etats et de dépendances associés, qui avait paru au bord de la ruine, dont le cœur même avait failli être transpercé, s'était donnée tout entière pendant quinze mois au problème de la guerre, en entraînant ses hommes et en consacrant à la lutte l'infinie variété de ses forces vitales. C'est avec étonnement et soulagement que les petits pays neutres et les Etats asservis découvraient que les étoiles brillaient toujours dans le ciel. La flamme de l'espoir et de la passion embrasait à nouveau les cœurs de centaines de millions d'hommes. La juste cause allait triompher, le droit ne serait plus foulé aux pieds, et l'étendard de la liberté [...]continuerait de flotter à tous les vents de la Terre.

Son âme flamboyait dans un corps frêle et défaillant ; c'était un phare qui menaçait ruine, mais d'où jaillissaient les rayons qui guidaient de grandes flottes jusqu'au port.