Ajouter un extrait
Liste des extraits
Une geisha avait beau vendre sa virginité et se prostituer, il lui était interdit de donner son cœur au client et de l'aimer.
Afficher en entier" En fait, la geisha se faisait dépuceler pour devenir une vraie femme en empruntant le mari des autres », me dit un jour Kinu le plus sérieusement du monde…"
Ces mots avaient dû lui échapper. Cependant, ils reflétaient bien la réalité.
Afficher en entierIl existait une sorte de visa. Quand une geisha enregistrée dans une okiya voulait quitter le quartier réservé, ne serait-ce que pour une journée ou même pour une minute, eh bien, à chaque fois, elle devait recevoir, selon le règlement, un certificat d'autorisation de sortie au poste de police
Afficher en entier"Mais pourquoi m'interdire la lecture ? Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler une personne "dérangeante". Et qu'est-ce que ça voulait dire : "Tu n'auras pas de protecteur si tu lis des livres" ? "Eh bien, dans ce cas, tant pis !", me disais-je, je ne veux pas d'un homme qui m'interdise la lecture. J'étais pieds et poings liés, tout m'était interdit. Pour la mère, nous, les petites taabo, nous étions ses choses. Comme les bonsaïs que l'on modèle à volonté. Quelle misère que d'avoir été vendue ! "
Afficher en entierLe mizu-age de Kinu, littéralement "la montée de l'eau", autrement dit le dépucelage, eut lieu au printemps de ses quinze ans.
Afficher en entierEn automne à Utatsuyama, les feuilles tombées des cerisiers recouvrent le chemin. Mouillées par les brèves averses de la saison, elles exhalent l'odeur aigre-douce des feuilles de sakura-mochi, des gâteaux de riz glutineux légèrement rouges fourrés de crème de haricots rouges et enveloppées dans de vraies feuilles de cerisiers salées.
Afficher en entierEn plein hiver, les petites filles devaient s'exercer la voix dans le froid. Soit elles se postaient devant la véranda du premier étage où les volets à pluie grands ouverts laissaient entrer la neige, soit elles affrontaient l'air glacial à l'extérieur.
Afficher en entierKinu allait traverser Ohashi, le grand pont de l'Asanogawa, quand elle hésita. Il semblait si long. Et la rivière si large. Un peu plus de deux ans s'étaient écoulés depuis qu'elle avait quitté, sans y être revenue, le quartier réservé, là-bas, de l'autre côté de la rivière. Pour cette raison, murs et maisons qu'elle pouvait apercevoir sur la rive opposée ne lui semblaient plus aussi familiers qu'autrefois. La neige recouvrait les innombrables pierres posées sur les toits de bardeaux.
Tout près du pont, Kinu contempla d'amont en aval la rivière enflée par une eau trouble et rougeâtre dont la surface engloutissait les flocons de neige. En regardant attentivement, elle discerna quelques tourbillons violents. Et pourtant, aucun bruit ne montait de ce cours d'eau qui s'écoulait en faisant comme des plis de crêpe de soie chirimen.
Afficher en entierSous mes yeux apparut un cou. Une nuque longue et mince. Kinu avait vécu à une époque où arborer une coiffure en désordre était une véritable honte. Mais en raison du vent soufflant de la rivière, elle se retrouvait maintenant légèrement ébouriffée. Lui effleurant furtivement les cheveux, je constatai combien ils étaient épais et durs au toucher. Emergeant de l'encolure très dégagée, la nuque blanche et sèche semblait sculptée dans la pierre. Sous le col amovible qui s'harmonisait au kimono à rayures blanches et brun foncé, je pouvais voir les stries de profondes rides.
Afficher en entier