Merci maîtresse ! « De rien, c'est mon job »

"Merci Maitresse"...c'est l'assemblage de dessins, lettres, mots que ses élèves ont préparé à leur professeure qui est l'auteure.C'est la fin de l'année.

Cette année que Anouk F. raconte chronologiquement du début à la fin de l'année,avec humour et sensibilité.

Tout y est : les enfants bien sûr très attachants tous pareils et si singuliers, les collègues presque tous solidaires mais presque pas médisants avec celle qui est décrite comme un OVNI, les parents presque tous coopérants même si certains ne font pas vraiment confiance à cette institution et leurs instituteurs.Il y a enfin, cette institution qui ne soutient pas vraiment ceux qu'elle est censée accompagner et la devise semble alors devant une plainte d'une famille : "Courage, fuyons" et donner tort systématiquement aux enseignants .... quitte à les sacrifier sur l'autel de leur santé psychologique.

On assiste de l'intérieur à la vie de la classe d'Anouk F, de son école (REP) et on ne peut qu'être admiratif de son engagement professionnel et surtout politique. Elle ne badine pas avec les valeurs de la république donc avec celles de l'école publique et laïque et essaie de mettre en concordance ses idées nobles et généreuses en se les appliquant à elle, maman d'enfants qui fréquenteront l'école REP même si celle d'à côté a une meilleure réputation car elle accueille des élèves d'un autre milieu social ou qu'elle est privée.

Anouk F.nous livre avec un humour toujours grinçant cette galerie de portraits, tous attachants même les pires des adultes et met le doigt sur des moyens souvent pas bien utilisés ou manquants comme : la beauté des locaux qui accueillent ces enfants déjà cabossés, le Réseau d'Aides aux Élèves en Difficultés qui est petit par rapport aux besoins des élèves pour lesquels une aide ou la reconnaissance d'un handicap se fera mais au prix de dossiers lourds à remplir et qui mettra du temps à aboutir si ça aboutit...

Cette école a aussi la particularité d'accueillir des élèves allophones dont la langue maternelle n'est pas le français et dont ils ne connaissant pas le plus souvent le code écrit, enfermés dans des camps de réfugiés, fuyant la guerre en passant illégalement les frontières, fuyant la misère......

C'est beau, c'est juste, c'est authentique et on peut juste pardonner quelques attitudes qui ne sont pas tout à fait professionnelles. Mais dans ces écoles là, il faut tellement être "parfait" qu'on peut pardonner quelques écarts sans grande gravité avec seulement l'intention de palier les manques d'autres institutions.

J'aurais aimé que l'auteure nous emmène aussi chez elle car elle y emmène sa classe chaque soir et se réveille avec elle chaque matin ; juste pour apporter un éclairage souvent méconnu de la plupart.Pour la plupart, l'enseignant ne fait pas grand chose et pour sa famille, il en fait trop.

Forcément, je me suis reconnu dans cette année scolaire : j'en ai vécu un sacré nombre ..et j'ai pu constater , sans amertume mais avec lucidité qu'on demande toujours plus à l'école et ses institutrices et instituteurs(j'aime bien ce mot contrairement à plein d'autres dénoncés par l'auteure pour qualifier une difficulté ...).

Mon école REP accueille non seulement ces élèves en réelles difficultés sociale et familiale parce qu'ils résident dans un quartier défavorisé à la mixité de plus en plus homogène, mais aussi des élèves allophones, des élèves de la communauté ROM, des élèves en situation de handicap et une ULIS(Unités Localisées pour L'Inclusion Scolaire). Malgré tout cela, nous réussissions(je parle au passé car, retraité, je n'y suis plus ) à faire apprendre nos élèves qui s'illuminaient alors lorsqu'ils prenaient conscience qu'ils pouvaient eux aussi apprendre...malgré tout ce qui pouvait les en empêcher.

Un beau témoignage livré avec légèreté ce qui ne manque pas de le rendre grave,sérieux, empathique,sensible donc profondément humain.

Un excellent roman extrêmement bien écrit qui reytrace le parcours d'une enseignante dans une école REP, elle dégage les non dits, traite des problèmes rencontrés et brise les tabous autour de l'école le tout avec un humour et une pointe de sensibilité bien dosée

Je recommande à tous les futurs professeurs et toutes personnes pensant que les profs sont des "fainéants" et "ne foutent rien" histoire d'ouvrir les yeux ...

Excellent roman !

Merci aux éditions Mon Poche pour cette lecture fabuleuse.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce livre et je l'avoue un peu peur de ne lire que des choses déjà entendues sur le ce métier difficile d'institutrice. D'autant que là on attaque directement dans le dur : la REP, Réseau d'Education Prioritaire. Ces mots qui à nous parents évoquent des enfants hors de contrôle, inadaptés au niveau attendu : en somme différents ce que nous ne voudrions surtout pas pour nos adorables bambins… et différents ils ne le sont pas, c'est Adriano qui nous l'explique : "Bah, on est pareils, Maîtresse !" et l'auteure d'ajouter : "uniques, mais pareils".

En quelques lignes, même pas un chapitre, Anouk F a balancé mes idées préconçues aux oubliettes d'où elles n'auraient jamais du sortir. Bien sûr que dans son livre elle va évoquer les difficultés qu'elle rencontre avec des enfants qui arrivent de partout dans le monde, avec chacun un vécu, une histoire, mais aussi avec les parents, les collègues, les budgets, l'administration… Avec délicatesse et discrétion, elle nous raconte ses doutes également et surtout ces réussites qui sont avant tout les leurs (moi aussi j'avais envie d'applaudir à la dictée parfaite d'Habib !).

Derrière son humour caustique, elle cache sa tendresse, sa gentillesse, sa compréhension pour ces enfants et ce recul qu'elle tente d'avoir devant des situations parfois dramatiques. Elle m'a beaucoup fait rire, m'a émue et touchée et je ne cache pas mon admiration devant son implication.

J'ai adoré son livre, je me suis régalée des facéties de ces enfants et je vous invite à en profiter également. Il est urgent de partager ces moments de bonheur livresque rares. N'hésitez pas une minute à découvrir mon coup de cœur pour cette auteure.

Anouk F. nous ouvre les portes de sa classe (et de son coeur) avec Merci Maîtresse édité par le cherche midi éditeur

"L'avantage c'est qu'il n'y a pas deux journées pareilles. Être enseignant, c'est être Forrest Gump. Quand tu pousses le portail de l'école le matin, c'est comme quand tu ouvres la boîte de chocolats; tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber."

Dans le coeur de la maîtresse, il y a les enfants, mais aussi des parents, des rencontres, des séparations.

Des journées ordinaires, d’autres qui le sont un peu moins.

Anouk va vivre avec les élèves une année et bien plus, une année entière à s’aimer, se détester parfois, mais toute une année à apprendre et grandir, ensemble.

Ses élèves, elle ne les oubliera jamais. De chacun d’eux elle garde en elle un souvenir intact.

Il y a Mathis qui vient de manquer 10 jours d’école pour aller voir son papa à l’hôpital, avec qui il faut prendre le temps de rattraper les leçons une par une.

Aussi Martim, qui aurait bien aimé être partout, ailleurs, sauf à l’école.

Être maîtresse c’est aussi accepter qu’on ne peut pas sauver tout le monde, aider la classe entière, seule.

Il y a aussi Habib, à qui elle est fière d’avoir appris à poser une addition, et qui d’ici la fin de l’année sera même capable d’effectuer des multiplications.

Il y a ceux qui arrivent en CE2 avec une lecture fragile, une écriture hésitante.

Ceux sur lesquels il faut veiller un peu plus, les « déficients », ce mot qui l’horrifie tant il est « moche ».

Il y a Cecilia qui cafte souvent, mais cette fois ça a l’air sérieux; « Farid et Gladys jouent à la baise »…

C’est quoi « jouer à la baise », pour des enfants de 8 ans à peine?

Il y a aussi ces mots d’enfants, durs, terribles et violents à la fois.

Il y en a des plus faciles que d’autres, mais ce sont des enfants. Avec leur passé, leur histoire, et surtout leur avenir à construire.

Il y a ceux pour qui il faut demander une AVS. Ils ont besoin de soutien, d’attention, souffrent de troubles de concentration.

Demander une AVS = faire venir la psychologue scolaire, faire signer le médecin de famille, les parents, remplir un épais dossier, organiser une réunion, réunir des commissions. Mais ça en vaut la peine.

Et en dépit des difficultés rencontrées : rester debout malgré tout, continuer à sourire, à vivre.

Anouk livre des mots tantôt gais, tendres, durs ou touchants, mais toujours sincères.

Elle organise avec ses élèves un marché des savoirs : « Personne ne sait tout, mais tout le monde sait quelque chose ».

Les enfants sont pour elle une extrême richesse, elle ressent une infinie fierté de les voir évoluer .

On rit, on pleure, avec ce livre on passe un réel moment de bonheur.

Edité par le cherche midi éditeur, 7 mars 2019

17 €

Ce livre n'est pas un roman. C'est le quotidien d'Anouk, pendant une année scolaire, avec ses petits écoliers de CE2 ainsi que ses collègues.

Un livre très intéressant, enrichissant, instructif. J'ai bien ri, j'ai eu mal pour certains bambins, j'ai compris encore plus le rôle que l'école a à jouer à travers son personnel éducatif.

Des moments heureux ou malheureux, des épisodes difficiles ou drôles jalonnent le récit.

Ma chronique complète : https://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.com/2019/05/Merci-maitresse-de-rien-c-est-mon-job-Anouk-F.html