Commentaires de livres faits par Mereiane
Extraits de livres par Mereiane
Commentaires de livres appréciés par Mereiane
Extraits de livres appréciés par Mereiane
Le vieux savant fou de la série belge est une belle occasion pour développer des intrigues qui sont davantage axées sur une science qu'on pourrait qualifier d'historique. Tandis que "Zorglub" explore la technologie apparue dans la science-fiction avec force androïdes, clonage, rayons lasers et compagnie, avec la jeunesse du comte de Champignac, nous voici en plein cœur de la seconde guerre mondiale à la recherche d'un procédé efficace pour décrypter des messages codés de la faction ennemie.
Le résultat est plutôt réussi, avec un dessin agréable qui fait harmonieusement cohabiter le Champignac de Janry avec une représentation suffisament fidèle des personnages historiques (Hitler, Churchill, Turing...) pour qu'on les reconnaisse sans peine. L'intrigue est assez ordinaire, mais les nombreux clins d’œil à l'Histoire et à la série d'origine font qu'on ne s'ennuie pas non plus. Je suis maintenant curieuse de savoir si les épisodes suivants conservent le même niveau de qualité.
Ça faisait un moment que je n'avais pas lu de polar, et je dois dire que j'ai été captivée par celui-ci. L'intrigue est efficace, mais il m'a semblé que le point fort de ce roman, ce sont surtout ses personnages, souvent troubles et lucides, ainsi que la complexité des rapports humains, magistralement mise en scène par l'auteur. L'omniprésence de la culture inuit à travers la narration et les réflexions plus ou moins cyniques de Smilla est également un aspect que j'ai beaucoup apprécié. Une adaptation cinématographique existe, mais je ne la connais pas.
Comme l'auteur est un enseignant, chaque chapitre est évidemment clôturé par un bilan -souvent désopilant- des connaissances acquises au terme de la séquence (test d'anglais sur le Loch Ness, tuto pour créer son propre complot, cartes de géographie alternative etc.). Le ton est loufoque et bien que l'on rie des personnages, ils n'en demeurent pas moins attachants. Testé et approuvé dès 10 ans!
Les deux premiers chapitres ont failli me rebuter, car Desmurget commence par régler ses comptes avec les médias en général et certaines personnes en particulier. Le ton est assez agressif et hargneux, on sent bien qu'il vide son sac. Ensuite, il redevient plus neutre, en quelque sorte plus "professionnel", et présente une synthèse très pédagogique de la littérature scientifique spécialisée existante. Tout est soigneusement sourcé et j'ai dû employer deux marques-pages en même temps: un pour le texte, l'autre pour la biblio. Seul petit regret: comme il en va avec tout article de recherche, la plupart de ceux qui sont cités ne sont accessibles qu'à qui possède un accès à des ressources universitaires ou institutionnelles. La transparence des résultats voulue par l'auteur y perd donc un peu. Malgré tout, son travail pour présenter protocoles et résultats des études-clés permet largement de suivre la démonstration. À conseiller à tous!
Pourtant, les nouvelles contenues dans «Robert et les Catapila» sont comiques. Peut-être est-ce parce que tout finit toujours (à peu près) bien pour les personnages, qui ne subissent souvent guère plus que des blessures d’amour-propre, ou bien parce que le mal fait à autrui est souvent minimisé par la suite et que chacun semble finalement y trouver son compte? On ne peut que rire de bon cœur lorsque les personnages se retrouvent dans des situations parfois totalement loufoques.
Écrites par quatre auteures différentes, elles ont pourtant toutes en commun de décrire des relations hommes-femmes navrantes: en gros, les hommes y sont soit des hommes-trophées (bonjour l'avancée sociale...) tout droit sortis de fantasmes peu imaginatifs, soit des pauvres types ordinaires que le lecteur est invité à haïr de concert avec les héroïnes puisqu'ils sont imparfaits (rappel aux lectrices inattentives: l'idéal c'est le morceau de viande décoratif et sans personnalité que vous subjuguez par votre simple existence).
Enfin, pour le décorum et l'authenticité irlandaise vendue par le titre et le quatrième de couverture, on cite vite fait un pub et quatre villes irlandaises (Limerick, Dublin, Shannon et Cork, emballez c'est pesé!) mais franchement, ça pourrait se passer dans à peu près n'importe quel autre pays anglo-saxon. Bref, ce livre est tout à fait sans intérêt.
L'intrigue est plutôt classique et pas follement créative (le soulèvement des machines contre le genre humain? hmmmm, ça me rappelle quelque chose, mais quoi?...), les personnages sont très peu détaillés en dehors de Boiteux et le rythme du récit parfois un peu trop haché à mon goût (oui je sais: c'est rigolo les flash-backs, et en plus il y a une montre magique qui permet de remonter le temps, youhou!!! mais est-ce qu'on peut arrêter maintenant? -_-'), malgré tout, ça passe et ça se laisse lire. Après lecture, il me semble que ce (premier) roman était pour l'auteur davantage une occasion d'aiguiser sa plume en s'amusant et en jouant avec les poncifs du genre (par exemple l'artefact "on efface et on recommence" qui permet de s'en donner à cœur joie dans les scènes de batailles trash...) que le chef-d'œuvre de sa vie.
Et puisqu'on en est au sujet de la plume, je dois dire que c'est là la seule chose qui m'ait vraiment déplu dans ce livre: je l'ai trouvé truffé d'erreurs de syntaxe et de langue. Verbes mal construits, vocabulaire employé mal à propos... ça pique parfois un peu trop pour moi! Malgré tout, le souci d'employer une langue riche est visible et je ne peux que saluer l'effort, qui n'est pas nécessairement la norme actuelle. Sachant que mon exemplaire est une pré-édition (à la base destinée aux services de presse) à qui une âme bienveillante a rendu la liberté, faisant ainsi de lui un livre voyageur sauvage, peut-être que ces défauts ont été corrigés lors de l'édition?
Un livre imparfait, avec son lot de maladresses, mais qui laisse deviner le bon potentiel de son auteur. À suivre, donc...
Du coup j'ai un peu de mal à ranger ce livre dans ma bibliothèque: d'un côté ce n'est objectivement pas un mauvais livre, de l'autre je ne l'ai pas particulièrement aimé (exception faite de Mary, la plus jeune sœur de l'héroïne, qui me rappelle étrangement une personne que je connais) et après "Orgueil et Préjugés" (pardon d'avance aux aficionados), j'ai un peu l'impression d'avoir relu le même bouquin à deux/trois détails près. Je le classe donc dans "Lu aussi", mais c'est surtout par effet de chronologie, car sa place aurait tout aussi légitimement pu être celle qu'occupe actuellement "Orgueil et Préjugés" dans mes rayonnages.
Comme pour le premier tome, l'écriture n'est pas prétentieuse et la lecture, facile, détend à condition de pouvoir faire abstraction des enfilades de clichés
Enfin, comme dans le premier volume, toutes les intrigues amorcées trouvent une conclusion, de telle sorte que si on peut avoir envie de connaître la suite de ces romans, on peut aussi tout à fait s'arrêter là, sans avoir la sensation frustrante de l'inachevé. Les plus curieux voudront bien sûr en savoir plus sur l'intriguant Macros, mais comme dit dans un précédent commentaire, ce personnage peut aussi rester cantonné à son rôle de "deus ex machina" sans que cela soit plus perturbant qu'un énième cliché ajouté au tableau...
Un roman divertissant et sans prise de tête, donc!
Esther aborde tous les sujets en rapport avec son quotidien, son milieu et ses rêves sans le moindre filtre, dessinant involontairement, sous le crayon de l'auteur, un portrait sans complaisance de notre société. Ça fait parfois rire, et si vous êtes un adulte, souvent réfléchir.
Alors oui, au premier regard, on n'est pas exactement sur de la créativité folle MAIS... mais déjà, remettons-nous dans le contexte: ce livre a été écrit en 1982, soit bien avant l'explosion du genre, à une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Une époque où après avoir lu "Le Seigneur des Anneaux" et "Bilbo", ce n'était pas forcément évident de mettre la main sur un autre titre du même genre qui soit un peu consistant. En fait, j'aurais adoré trouver ce livre en bibliothèque ou en librairie (précision: je n'ai pas grandi dans une grande ville) quand j'étais ado!
Ensuite, j'ai trouvé l'écriture agréable: relativement sobre sans pour autant être simpliste, le rythme de la narration est efficace rendant la lecture légère et divertissante malgré l'enchaînement ininterrompu de clichés. Un premier tome rafraîchissant et sans prise de tête [spoiler](dans l'ensemble, on peut dire que quoiqu'il arrive, tout se termine toujours bien), qui remplit parfaitement son rôle introductif et donne envie de découvrir la suite des aventures du mage, du rôdeur, du paladin etc.
Il est parfois amusant d'observer comment l'auteur fait la part belle à ses compatriotes italiens, ceci dit on apprend des tas de choses, le tout émaillé d'anecdotes divertissantes. Un ouvrage qui plaira à tous ceux qui, eux aussi, aiment les plantes, mais peut également servir d'introduction agréable au curieux qui voudrait s'initier à la discipline.
Un seul regret de taille pour moi: le fait que tout le récit s'articule autour de ce que j'aime le moins lire, c'est à dire une romance passablement classique
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le constater dans d'autres romans de littérature japonaise, il n'y a ici pas d'épilogue et c'est au lecteur d'imaginer les multiples chemins que peuvent avoir pris les vies des protagonistes, puis de faire son propre choix, quitte à choisir de ne pas choisir... Inspirant et rafraîchissant.
C'est donc le premier livre de Carlos Ruiz Zafón que je lis, et bien que ne sachant pas trop où cela allait mener, j'ai immédiatement accroché au style de l'écriture et à ses phrases ciselées. Les personnages sont bien écrits et l'alchimie entre d'un côté les personnages quasi caricaturaux, liés à l'histoire de Carax (l'écrivain maudit, la femme fatale, le flic pourri...) et de l'autre ceux très humains qui gravitent autour de Daniel (son père, les habitants du quartier...) se développe subtilement jusqu'à ce que la limite entre eux s'estompe et que les histoires parallèles entrent en collision.
Mêlant récit initiatique et polar, on reste en suspension pendant toute la lecture, oscillant d'un genre à l'autre avec un plaisir égal. C'est sûr, je vais tâcher de mettre la main sur la suite de la trilogie!
"Notre-Dame de Paris" est souvent décrite comme une œuvre immortelle et intemporelle. Après sa lecture, je trouve plutôt inquiétant d'imaginer que des gens considèrent encore aujourd'hui ces relations malsaines comme le summum du romantisme. Ne serait-il pas temps au contraire de les déclarer dépassées et obsolètes? Je suis d'autant plus déçue que je garde un bon souvenir de "Quatrevingt-treize" et des autres textes (poèmes, articles) d'Hugo que j'ai croisés dans ma vie de lectrice. Pour moi, "Notre-Dame de Paris" ne restera pas comme le meilleur écrit de Victor Hugo.
Ces deux histoires, bien que pas spécialement addictives, sont plutôt faciles à lire et c'est sans grand effort que l'on tourne page après page. Une fois de plus, avec ces œuvres de la littérature japonaise ("La Rivière aux lucioles" a remporté le prix Akutagawa en 1978 et "Le Fleuve de boue" le prix Dazai Osamu en 1977), j'ai été vaguement frustrée sur le moment par la fin des récits, toujours très ouverte et sans conclusion d'intrigue à proprement parler. Malgré tout, je crois que je commence à m'habituer à ces fins, qui, à la réflexion, ressemblent en fait beaucoup plus à la vraie vie que l'artificiel "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" de nos contes et laissent toute la place au lecteur de méditer et songer après coup. En définitive, mon seul vrai regret est l'absence du troisième volet de la Trilogie, "Dotonburigawa"!
Hiromi Kawakami maîtrise l'art de l'esquisse, qui laisse deviner la très grande humanité de ses personnages sans jamais s'appesantir dessus. Il en va de même pour leurs relations, qui font parfois irruption sur le devant de la scène avant de retourner en arrière-plan, dans la discrétion de l'intimité. Ainsi, "La brocante Nakano" est un récit très contemplatif: délicat, léger et empreint de mélancolie.