Extraits

" Cela n'avait pas d'importance, rien n'avait d'importance, parce que malgré mes efforts passés et à venir, je ne parviendrais pas à vaincre tous mes ennemis, je ne pourrais pas nous trouver un refuge dénué de danger au millieu de tout ça. "

" - Frost et Doyle me font penser à des serre-livres, la lumière et l'obscurité, équilibrés à tes côtés, Merry. "

" Il la fixa de ce regard noir sur noir, le visage indéchiffrable, si impassible qu'il en était presque menaçant dans sa neutralité absolue. Comme un animal sauvage qui vous guette : il ne veut pas vous faire du mal, mais si vous le bousculez, il se défendra. Si vous ne le bousculez pas, alors vous pourrez partir tranquille, mais l'avertissement n'en demeurera pas moins valable. "

" Je me sentais impuissante et gonflée comme une minuscule baleine échouée sur une plage, et tout ce que je voulais, c'était que ça s'arrête. "

-Je n ai mis que ma vie en jeu, Merry, celle de personne d'autre. Soyons honnêtes : si tu me perdais, tu survivrais, mais si Doyle ou Frost se faisait tuer par ma faute, jamais tu me le pardonnerais.

-Oui, ce sont Frost et Doyle que j'aime le plus, je suis plus amoureuse d'eux, mais ça ne veux pas dire que je ne t'aime pas.

Ne va jamais penser que je pourrais te perdre sans que cela me fasse mal. Comment oses tu avoir une aussi piètre opinion de moi, Rhys. Comment oses-tu croire que mon coeur n'est pas assez grand pour aimer plus de deux hommes !

On dit que Hollywood est magique. On n'aurait pu être davantage dans le vrai.

CHAPITRE 1

Je me réveillai dans le désert, loin de la maison, en sachant qu’il s’agissait d’un rêve, mais également de la réalité. J’étais en train de rêver, mais l’endroit où je me trouvais était réel, et quoi qu’il puisse s’y passer, cette nuit le serait tout autant. Les étoiles constellaient le ciel comme si l’électricité n’avait jamais été inventée, si bien que leur lumière suffisait pour que je distingue mon chemin sur ce sentier de terre avec ses cratères de bombes qui le rendaient quasi impossible à parcourir en voiture. Des engins explosifs improvisés avaient terriblement dévasté la voie, en partie pour tuer les soldats à bord des véhicules blindés qui les avaient déclenchés, mais aussi pour rendre la route impraticable pour tout poursuivant. J’étais debout, grelottante sous le vent froid du désert, souhaitant porter quelque chose de plus épais que la fine chemise de nuit en soie tendue sur mon ventre de femme on ne peut plus enceinte. Il ne restait que quelques jours avant que je donne naissance à des jumeaux, et maintenant, mon corps était principalement consacré aux bébés. La terre était fraîche sous mes pieds nus tandis que je descendais lentement la route près de laquelle il y avait une petite cabane. Là se trouvait ce qui m’avait incitée à sortir de mon lit à Los Angeles. Comment le savais-je ? La Déesse me l’avait dit, non par des mots, mais de cette voix silencieuse qui se manifeste presque toujours à l’intérieur de notre tête. La Déesse et le Dieu nous parlent tout le temps, mais généralement, nous sommes trop bruyants pour y prêter l’oreille ; dans ces rêves, cette « voix silencieuse » était plus facile à entendre.

Je savais que mon corps était toujours endormi à des milliers de kilomètres d’ici, et que je n’avais jamais été blessée lors de ces voyages oniriques, mais je sentis les pierres glisser sous mes pieds, et vu l’état de grossesse dans lequel je me trouvais, mon équilibre était des plus précaires. J’eus une seconde pour me demander ce qui arriverait si je tombais, mais je continuai à avancer vers la cabane, car j’avais appris que jusqu’au moment où j’aurais aidé la personne qui m’avait appelée, le rêve perdurerait, et j’y demeurerais.

C’était mon rêve, mais la réalité du cauchemar de quelqu’un d’autre. On ne m’appelait jamais à moins que ce ne soit pour une question de vie ou de mort. Quelqu’un qui m’avait sauvé la vie en risquant la sienne et qui avait été guéri par mes mains était à proximité et dans le besoin ; c’était toujours comme ça que ça se passait. Ils priaient et j’apparaissais, mais seulement si j’étais endormie, seulement dans mes songes, jusqu’à maintenant du moins. J’ignorais s’il était possible qu’un jour je disparaisse de ma vraie vie pour être appelée aux côtés de quelqu’un alors que je serais en état d’éveil. J’espérais que non. Les rêves étaient assez perturbants comme ça ; si cela s’étendait à ma vie éveillée, je me demandais bien ce que je ferais.