Mes amis devenus

J'ai beaucoup aimé, ce livre est rempli de nostalgie et de fraîcheur. Des retrouvailles entre amis apres plus de 40 ans, les personnes ne changent pas, ils sont juste confrontés au temps qui passe. Une lecture sans prise de tête, sans se poser trop de question. Un roman simple facile à lire.

Ayant adoré de nombreux titres de Jean-Claude Mourlevat, j'étais curieuse de redécouvrir sa plume dans un roman adulte qui lui est uniquement réservé. Transmettant de bonnes vibes de vacances, je me suis enfin décidée à me lancer dans cette lecture cet été. La thématique m'interpellait. En plus, vu l'épaisseur du livre, je me suis dis qu'il sera vite lu. Le bouquin parfait à caser entre deux gros pavés ! Alors, j'ai foncé sans trop réfléchir.

Si le résumé me faisait très envie, je me suis rendue compte que l'auteur a ficelé son intrigue de manière inattendue. Du moins, je m'étais fait une petite idée sur le dénouement de l'histoire. Cependant, Jean-Claude Mourlevat a pris une autre direction qui m'a quelque peu déstabilisée. Le concept centrale des retrouvailles d'amis est bien présent mais il se dessine progressivement en arrière-plan.

La ligne de départ se concentre sur le passé de notre protagoniste qui se remémore ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. Si on finit par comprendre l'utilité de ce saut dans le temps, au début, je voyais difficilement où l'auteur voulait m'emmener. Faisant de cet élément le point culminant du récit, la trame ne parvenait pas à capter réellement mon attention. Je n'avais qu'une envie : sauter ses passages pour aller dans le vif du sujet mais j'ai fais le choix de me montrer patiente ce qui a déteint mon avis sur le livre.

Le rythme est très lent. Le narrateur prend vraiment le temps de raconter les moments importants de sa vie notamment chaque rencontre de son groupe d'amis. Je ne dis pas que ce n'était pas intéressant mais j'avais envie qu'il accélère le mouvement. Heureusement, la durée courte des chapitres m'a permis de me familiariser à la narration que je trouve particulière. Loin de ressembler à Et je danse aussi, Mes amis devenus dépeint la nostalgie de la jeunesse avec ses hauts et ses bas.

Dans un style d'écriture épuré, la plume de l'auteur virevolte entre les phrases bien construites, poétiques et les expressions parfois crues qui rappellent que nous sommes bien dans le point de vue d'un adulte. Pourtant, cet adulte nous narre son adolescence en essayant tant bien que mal de retrouver son âme d'enfance. Le fait que le récit soit raconté à la première personne du singulier, j'ai trouvé que le décalage était amené maladroitement. Je ne m'y croyais pas. Du moins, je voyais beaucoup trop la perception de l'adulte sur les évènements évoqués et pas celle de l'enfant. Du coup, je ne parvenais pas à entrer tout à fait dans l'histoire. Le protagoniste donne trop l'impression d'être coincé dans le passé sans vivre dans l'instant présent, ni sans réellement avancer vers son avenir. Par moment, ça m'a rebuté. Or, l'intrigue est là et compte bien nous véhiculer des messages.

La preuve, parvenue vers la fin du livre, j'ai enfin senti qu'on entrait pleinement dans le vif du sujet. C'est juste dommage d'avoir fait le choix de nous faire attendre si longtemps. A la limite, j'aurai aimé que l'auteur dialogue entre le passé et le présent comme c'est le cas dans le roman Ca de Stephen King plutôt que de scinder les époques en deux parties. Par conséquent, la dernière partie était bien plus intéressante. Je l'ai même dévorée tellement je voulais en apprendre plus sur le devenir des personnages.

J'ai bien aimé l'amitié qui unit le groupe d'amis. Elle est belle, douce, emplie de nostalgie pour certains. La relation entre Silvère et Mara m'a fait rappeler celle de Ben et Beverly dans Ca de Stephen King. Le petit clin d'œil m'a fait plaisir. J'ai surtout apprécié le personnage de Luce qui se détache du groupe car c'est l'unique personnage qui a su pleinement s'épanouir et qui ne regarde pas en arrière. Les autres membres sont empreints de regrets refoulés ce qui les rend humains en un sens mais peu attachants car ils sont restés figés sans évoluer réellement. Je n'ai pas été indifférente mais je n'ai pas été attendrie par leurs sorts.

Je suis ressortie de cette lecture sans ressentir d'émotions particulières. J'ai lu le livre. L'instant de lecture a été passable mais vraiment sans plus, parfaitement oubliable. Je termine donc sur un avis neutre sur le livre, plutôt mitigé. Je vous invite à faire votre propre opinion.

Mes amis devenus est un roman contemporain adulte, écrit par Jean-Claude Mourlevat et publié en 2016 aux éditions fleuve, chez qui il publie tous ses romans adultes. Puis en 2017 chez Pocket.

Une histoire d’amitié, de jeunesse et de vieillesse. Une histoire de temps qui passe…

Sylvère Benoît, la soixantaine, s’apprête à revoir ses amis d'enfance après quarante ans de vie séparés. La frontière entre le passé et le présent s'effrite, les regrets afflux.

Sylvère se retrouve face à lui-même, confronté à sa propre décrépitude, cette solitude qui le ronge, et ces regrets qui ne cessent d'affluer et qui l'empêche de vivre complètement au présent.

La plume de Jean-Claude Mourlevat est extrêmement fluide, ponctuée d’humour.

Il a cette sensibilité qui procure au lecteur une proximité avec les personnages, presque comme s' il les connaissait depuis longtemps. Cette sensibilité qui procure à sa plume cette capacité d’émouvoir le lecteur en passant du rire aux larmes. Une beauté stylistique qui vient enrichir l’intrigue.

Dans ce récit, l’auteur/narrateur nous parle sur le ton presque de la confidence. En effet, Sylvère Benoît à une vie sensiblement similaire à celle de Jean-Claude Mourlevat. De fait, le lecteur peut se demander si ce roman, ne serait pas sous certains aspects, peut-être autobiographique. En effet, ils ont grandi en Auvergne, étudiés à l’internat, sont écrivains,etc. Ainsi cette promiscuité de caractère fait naître chez le lecteur, une impression de promiscuité avec l’auteur lui-même qui semble se livrer à travers son personnage principal masculin.

Par ailleurs, Jean-Claude Mourlevat a l’art et la manière de créer des personnages à caractère complexe, susceptibles d'évoluer au cours du récit. Ses personnages ne sont pas manichéens, même les secondaires. En effet, Sylvère, Lours’s, Mara, Luce et Jean, ont tous un “background” développé à travers les souvenirs de Sylvère. Tous des épreuves à leurs actifs, des difficultés de la vie qu’ils ont dû surmonter, ce qui en plus, ajoute au récit un caractère réaliste, et pousse le lecteur à l'identification.

Les personnages de Jean-Claude Mourlevat sont tous plus ou moins imparfaits.Sylvère notamment, peut être interprété comme un “Peter Pan contemporain” avec ce refus de vieillir presque, et ce regret inlassable de ses jeunes années. Il est imparfaits, constamment mélancolique, courant après une femme qu’il n’a jamais eu, sans cesse insatisfait, il pousse à l’agacement.

Cependant, je pense que les personnages de Jean-Claude Mourlevat sont écrits non dans l'optique de plaire, mais justement pour retranscrire une forme de réalité, car après tout, qui n’est pas nostalgique de ses belles et jeunes années ?

De fait, on retrouve dans ce roman une sorte d’universalité de la peur de vieillir, et cette quête inlassable de retour de la jeunesse pourtant passée.

Par ailleurs, à travers ce roman, Jean-Claude Mourlevat semble “dédramatiser” justement cette vieillesse inévitable et la mort qui s'ensuit.

En effet, les personnages semblent tirer des “leçons” d'événements difficiles comme la mort d’un proche.

Cela est visible notamment avec cette fin de roman, qui en plus de signer la fin d’un des personnages, signe également la fin de l’état de langueur dans lequel se trouve Sylvère. Finalement, il décide de réapprendre à vivre pour lui et son ami décédé, en comprenant qu’il n’est pas nécessairement indispensable de tirer un trait sur son passé, et en apprenant à le conjuguer au présent et au futur.

L’auteur ne craint pas de faire mourir ses personnages, d’autant que c’est réalisés de manière habile et virtuose. En outre, on retrouve dans le corpus d'œuvre de Mourlevat, une sorte de beauté dans la mort. Une beauté stylistique, dans la façon de l’aborder, ce qui permet au lecteur de s’émouvoir d’une situation dramatique et belle à la fois. Encore une fois, l’auteur à cette sensibilité et cette capacité à rendre “belle” et à émouvoir une situation qui ne le serait pas forcément.

Pour finir, le corpus d'œuvre de Jean-Claude Mourlevat donne à voir l’importance des liens familiaux/amicaux et amoureux, qui comme on peut le voir particulièrement dans Mes amis devenus, permettent la construction d’une personne en tant qu’individu. Ici, visible par rapport à Sylvère , à travers les nombreuses relations qu’il a eu, et qui l'ont aidé à se construire. Car finalement, c’est grâce à son ami de toujours, que Sylvère finit par avoir le déclic, et se remet à vivre. Quitter cet état de langueur, et de regret permanent de ses jeunes années, pour vivre “hic et nunc”, pour vivre également pour son ami qui ne le peut plus.

En somme, ce roman est une ode à la vie. Il prône l’importance d’autrui, l’importance de l’amour, mais également l’importance qu’il y a à prendre sa vie en main et à ne plus subir son destin.

À vivre seulement, “hic et nunc”.

J'ai mis du temps a terminé ce roman. Je l'ai lu a petite dose car je trouvais certains passages bien triste. Les faits racontés me semble si vrais que je me demande si l'histoire est inspiré de fait réel.

Un livre qui fait réfléchir sur la vie.

Comme dans tous les romans de Mourlevat la lecture était fluide. L'histoire était bien sans plus, je l'oublierai très vite. J'ai un peu de mal avec le narrateur que je n'apprécie pas particulièrement. Par contre j'ai beaucoup aimé ses relations d'amitié avec Jean.

Très agréable à lire, j’ai apprécié la fluidité entre les moments passés et le présent. Et le thème de l'amitié très ben décrit.

Un roman qui fleure bon la nostalgie et que l'on parcourt avec un certain respect pour le personnage principal et ses amitiés. C'est un livre simple, qui parle des gens et de leur façon de vivre, qui parle du passé avec une certaine tendresse. La fin est surprenante, triste et émouvante à la fois.

Ce livre ne paie pas de mine au premier abord, mais il est une jolie découverte pour moi.

Au début je ne m attendais pas à ça.. Donc un peu long pour les "retrouvailles" mais en fin de compte le temps était nécessaire. La nostalgie est bien au rdv..on a le temps de penser à nos propres souvenirs. La fin est très attachante. Un bon roman

Un très joli roman, très bien écrit, plein de douceur et de mélancolie. Les personnages sont attachants, l'histoire est prenante. On passe un très bon moment avec ce roman.

Une histoire très entraînante et divertissante ! Une idée qui semble simple au départ, mais qui est très bien amené par l'auteur. On se laisse envahir par les émotions passées du personnage principal, mais aussi par les retrouvailles des amis d'enfance.

Je ne me suis pas du tout ennuyé. C'est donc une autre oeuvre de Jean-Claude Mourlevat qui ne me laisse pas indifférente !