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Extrait ajouté par Stephanelefort 2016-12-24T19:50:11+01:00

Quelques années passèrent. Il me semblait que j’avais enfin trouvé ma place. Mes meubles et mes charpentes ne s’étaient pas améliorés, mais mes conseils énormément. J’apaisais les villageois.

Le vieux rabbi Isaac s’étouffa sous le poids des ans et le Temple de Jérusalem nous envoya un nouveau prêtre, Nahoum, grand spécialiste des Écritures. En quelques semaines, il comprit qu’il y avait une autre voix que la sienne écoutée au village. Il se fit répéter ce que je disais et pénétra, furieux, dans mon atelier.

— Mais qui es-tu pour croire que tu peux commenter les Écritures ! Qui es-tu pour donner des conseils aux autres ? As-tu fait une école rabbinique ? As-tu pratiqué les textes comme nous les avons pratiqués ?

— Mais ce n’est pas moi qui conseille, c’est la lumière qui brille au fond de mes prières.

— Comment oses-tu ? Tu n’es bon qu’à produire des copeaux et tu voudrais guider les autres. Tu n’as pas le droit de dire quoi que ce soit au nom des Écritures ou encore moins au nom de Dieu ! Le Temple condamne les présomptueux comme toi. À Jérusalem, tu serais déjà mort lapidé !

Nahoum me fit peur.

Pendant quelques jours, je fermai l’atelier et allai m’isoler dans de longues promenades.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:49:23+02:00

Mais… maman, il n’y a pourtant pas de temps à perdre pour leur dire qu’on les aime : ils peuvent tous mourir, non ? Elle pleurait doucement lorsque je parlais ainsi, elle me caressait les cheveux pour apaiser mes pensées. — Mon petit Yéchoua, il ne faut pas trop aimer. Sinon tu vas beaucoup souffrir. Étant l’aîné, je devais faire vivre mes frères et sœurs : je rouvris l’atelier de mon père. Je me montrais moins bon que lui mais, seul menuisier du village, je ne pâtissais pas de la concurrence

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:49:20+02:00

Les messies pullulaient en Galilée. Il ne se passait pas six mois sans qu’apparaisse un sauveur sale, décharné, le ventre creux, le regard fixe, doté d’un bagou à se faire écouter des libellules. On ne les prenait pas bien au sérieux mais on les écoutait quand même, « au cas où », comme disait ma mère

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:49:17+02:00

Je croyais que mon destin était de faire ce qu’avait fait mon père. J’avais abandonné tout espoir de devenir rabbi. Certes, je passais les longues heures de la sieste à prier et lire, mais seul, librement, en multipliant les débats intérieurs. Beaucoup de Nazaréens me considéraient comme un mauvais pratiquant : j’allumais mon feu le jour du Sabbat, je soignais un petit frère ou une petite sœur malade même le jour du Sabbat. Rabbi Isaac se désespérait de ces comportements tout en empêchant les autres de s’en agacer outre mesure. — Yéchoua est plus pieux qu’il n’en donne l’apparence, laissez-lui le temps de comprendre ce que vous avez compris

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:49:10+02:00

Peu après, mon père mourut. Il tomba d’un coup, sous le soleil de midi, alors qu’il livrait un coffre à l’autre bout du village ; son cœur s’était arrêté sur le bord du chemin. Je sanglotai éperdument pendant trois longs mois. Je pleurais l’absent bien sûr, ce père au cœur plus tendre que le bois qu’il sculptait, mais surtout je pleurais de ne pas lui avoir dit que je l’aimais

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:49:04+02:00

Et mon père reprit le rabot pour dégrossir une planche. J’étais d’autant plus étonné par la proposition de mon père qu’à l’école biblique les journées ne se passaient pas sans heurts, car on m’avait surnommé « Yéchoua aux mille questions ». Tout déclenchait mes interrogations. Pourquoi ne pas travailler le jour du Sabbat ? Pourquoi ne pas manger du porc ? Pourquoi Dieu punit-il au lieu de pardonner ? Comme les réponses ne me satisfaisaient pas, rabbi Isaac se retranchait derrière un « C’est la Loi » définitif. J’insistais alors : « Qu’est-ce qui justifie la Loi ? Qu’est-ce qui fonde la tradition ? »

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:48:58+02:00

Je regardai mon père sans comprendre. Rabbi ? Le rabbi de notre village, rabbi Isaac, m’apparaissait si vieux, si branlant avec sa barbe moisie, sans doute plus ancienne que lui, que je ne pouvais m’imaginer ainsi. Et puis, il me semblait que l’on ne devenait pas rabbi ; on l’était dès le départ ; on naissait rabbi. Moi, je n’étais né que Yéchoua. Yéchoua ben Yoseph, Yéchoua de Nazareth, c’est-à-dire bon à pas grand-chose. — Réfléchis bien

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:48:52+02:00

Car je crois que, comme tous les enfants, je m’étais d’abord confondu avec Dieu. Jusqu’à sept ans, j’avais ignoré la résistance du monde. Je m’étais senti roi, tout-puissant, tout-connaissant et immortel… Se prendre pour Dieu, le penchant le plus ordinaire des enfants heureux. Grandir fut rapetisser. L’univers se désenchanta. Qu’est-ce qu’un homme ? Simplement quelqu’un-qui-ne-peut-pas… Qui-ne-peut-pas tout savoir. Qui-ne-peut-pas tout faire. Qui-ne-peut-pas ne pas mourir. La connaissance de mes limites avait fêlé l’œuf de mon enfance. À sept ans, je cessai définitivement d’être Dieu. Le jardin demeure paisible ce soir, banal comme une nuit de printemps. Les grillons chantent l’amour. Les disciples dorment. Les peurs que je ressens n’ont pas d’échos dans l’air. Peut-être la cohorte n’a-t-elle pas encore quitté Jérusalem ? Peut-être Yehoûdâh a-t-il eu peur ? Va, Yehoûdâh, dénonce-moi 

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:48:43+02:00

Le doute fondit sur moi, me plombant les épaules. Avais-je jamais volé ? Tout se brouilla. Je me réveillai sur le dos de mon père, Yoseph, qui descendait le rocher, sachant trouver les prises imperceptibles. En bas, il m’embrassa. — Au moins, tu as appris quelque chose aujourd’hui. Je ne saisis pas tout de suite ce que j’avais appris. Je le sais maintenant : je venais de quitter l’enfance. Démêlant les fils des songes et de la réalité, je découvrais qu’il y avait d’un côté le rêve, où je planais mieux qu’un rapace, et d’un autre côté le monde vrai, dur comme ces roches sur lesquelles j’avais failli m’écraser

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-18T14:48:37+02:00

Et puis il y eut cette partie de chat perché. Après, plus rien ne fut jamais semblable. Nous étions quatre inséparables, Mochèh, Ram, Kèsed et moi. Dans la carrière de Gzeth, nous avons commencé à jouer. Je grimpai sur une immense pointe rocheuse ; en bas, mes camarades n’étaient plus que des calottes de cheveux avec de petites jambes autour. Je poussai un grand cri pour signaler ma présence. Ils se cassèrent le cou, m’aperçurent et applaudirent. — Bravo Yéchoua ! Bravo ! Jamais ils ne m’auraient cru capable de monter si haut. Puis Kèsed ajouta : — Maintenant viens avec nous ! On s’amuse mieux à quatre

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