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- Mon étoile, susurra-t-il à mon oreille avant de me basculer sur le lit. Tu ne vois pas les profondeurs sombres qui m'entourent.
Afficher en entier— Tes hauts talons élancent subtilement ta silhouette. Père se trompe, tu es très élégante. Continue, qu’aimes-tu dans ton visage ?
— Nathan !
— Je t’écoute, ma douce.
— Mes cheveux, dis-je un peu embarrassée en les ôtant de mon épaule. Parce qu’ils ont la même couleur châtain foncé que toi. Les mêmes que maman.
— De très beaux cheveux lisses, reprit-il, avec ta petite frange effilée qui tombe sur tes sourcils. Tu as aussi un beau regard noisette et des traits fins qui se fondent naturellement avec tes petites pommettes qui apparaissent lorsque tu souris. Je suis ton frère et j’ai déjà vu plus d’un homme se retourner sur ton passage.
Je me mordis la lèvre tout en fixant l’image du miroir. Tout en l’écoutant, cette femme qu’il décrivait m’apparut réellement. Mon frère avait raison, je n’étais pas la jeune femme sans style que mon père décrivait en permanence. Pourtant, je savais pertinemment que lorsqu’il poserait son regard dur sur moi, toute ma confiance s’écroulerait.
Afficher en entierLa voix angoissée d’Owen me parvint dans le lointain. Je vis Florian le pousser vers une sortie sur le côté. Il résistait mais Émilie vint s’en mêler et ils le projetèrent à l’extérieur.
Je cherchai Léo du regard, il n’était plus près de moi. La foule me compressait. Je n’étais pas claustrophobe et pourtant je sentais le malaise venir. Je vis au loin mon compagnon qui, sans ménagement, écartait la foule pour me rejoindre.
— Tout va bien. Respirez, Lucille, et accrochez-vous à moi.
Deux bras me soulevèrent et les beaux yeux bleu marine de Nolan me regardaient avec compassion. De sa main, il écarta, sans trop de difficulté, des personnes qui allèrent s’échouer brutalement et sans ménagement contre les murs, tout en murmurant à Owen que j’étais en sécurité. Une porte se dessina et je sentis l’air glacial sur mes bras nus. Il me déposa à terre et passa sa veste sur mes épaules. Un mouvement passa près de moi, les canines de Nolan se firent voir et un corps que je n’avais pas vu fut projeté dans les airs. Nolan prit fortement ma main et nous nous mîmes à courir vers une rue plus discrète.
Afficher en entierLes premières notes d'un tango, « Roxane » du Moulin Rouge, se firent entendre. Monsieur Garisson s’avança vers moi, son regard fixé au mien. Au-delà de la force et de la sensualité de cette danse, le comportement du partenaire y faisait beaucoup. Et le regard profond qu'il avait en cet instant annonçait un moment intense. C'était ma danse de prédilection. J'aimais l'improvisation qu'elle apportait et la confiance que l'on devait donner à son partenaire. Je n'étais pas certaine que cette fusion se fasse avec un inconnu. Lorsqu'il me cambra en arrière tout en commençant les pas, j'entendis Léo siffler pour m'encourager et vis un instant le regard furieux de mon père. Siffler ainsi, un manque d'éducation certain, se disait-il certainement. Puis la connexion se fit. Le monde autour de nous se ferma et je me retrouvai dans une bulle où seul le regard conquérant qu'il posait sur moi existait. Dans des mouvements précis, il me fit évoluer au rythme qu'il imposait. Je fus ravie de l'ouverture de ma robe sur la jambe droite qui montait jusqu'en haut de ma cuisse, me laissant plus d'aisance dans mes mouvements. Nos corps se confrontaient, se cherchaient, se frôlaient, se défiaient avec brusquerie puis tendresse. C'était un moment de pur délice, comme si nous avions été partenaires depuis toujours. Nos regards embrasés par la mélodie étaient durs et provocants. Je sentais la fermeté de son corps. La pression de sa main sur ma peau à travers ma robe. La douceur de ses doigts lorsqu'ils m'effleuraient. Son souffle sur moi lorsqu'il laissait sa bouche à quelques centimètres de la mienne. Son corps était ferme, ses gestes précis, comme l'imposait le rythme. Le mien, soumis, se mouvait parfaitement aux attentes de mon partenaire. Je pris un plaisir réel à partager ce moment avec lui. Lorsque les dernières notes de musique arrivèrent, ma jambe s'enroula autour des siennes et avec sa main derrière ma nuque, il rapprocha mon visage jusqu'à ce que nos fronts soient collés l'un à l'autre. J'avais le souffle court et restai figée dans cette position pendant que les invités applaudissaient notre prestation.
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