Extraits

Le feu passe au vert, les klaxon s'en mêlent, le "tueur" s'éponge le pif, le chauffeur ramasse les lunettes et demande si monsieur va, les portières claquent, la vie reprend son cours, emportant sur ses sièges de cuir fin un héritier on ne peut plus dynamique qu'une rupture d'anévrisme anéantira douze ans plus tard, au cours d'un conseil d'administration -- parfaitement maîtrisé, au demeurant.

Elle avait infiniment plus de chagrin en réserve qu’Eric ne l’avait supposé. Plusieurs corps pleins de larmes.

-Le vrai bonheur ne cite pas ses sources.

-Pourquoi ? demanda Igor, qui ne lâchait jamais ses interlocuteurs des yeux.

-Pour ne pas rendre le bon Dieu jaloux, répondit le rabbin qui répondait à tout.

Pourquoi faut-il que les élèves rient toujours plus fort que les enfants ?

Mais si, justement, les petits faut les appeler mon grand et les grands faut les appeler mon petit, faut encourager tout le monde !

Les enfants sont des énigmes lumineuses.

-Alors, ils savent ? Ils savent ce qui se passe, ou ils sont inconscients, comme de vrais gosses ?

[...]

-Ils savent, hasarda Joseph, mais ils ne l'avoueront jamais.

-Pourquoi ? demanda Igor.

-Parce qu'ils sont heureux, laissa tomber Nourdine.

-Faut pas voir peur, je suis juste venu cambrioler.

Tatiana me servait rarement de ces formules toutes faites, "tu nous enterreras tous", mais je dois bien l'admettre aujourd'hui, il y avait du vrai dans ce qu'elle disait : mourir, c'est enterrer tout le monde en une seule fois.

-Ah bon ? dis-je. Un mouflet de dix ans qui a peur de ne jamais mourir, ça ne te paraît pas un peu...