Extraits

... il s'était beaucoup amusé quand Escoffier avait décidé de faire manger des grenouilles aux Anglais. Il fallait à tout prix les déguiser. Il les avait fait cuire dans un court-bouillon aux herbes et les avait servies froides arrosées d'un chaud-froid au paprika, décorées d'estragon ciselé et couvertes d'une gelée de poule. Ils s'étaient creusé la tête pour trouver un nom suggestif. Escoffier avait proposé "Cuisses de nymphe à l'aurore". Le Prince de Galles les avait adorées.

- La Fronde se bat pour la révision du procès du capitaine Dreyfus. J'ai lu tous les articles publiés depuis la sortie du "J'accuse" cet hiver. Jusqu'alors, le journal n'avait pas pris parti. Tout a changé : Séverine a vu dans la réaction de Zola un acte de bravoure morale par ces temps de veulerie et lâcheté.

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pour quelqu'un d'aussi célèbre que Zola, c'était prendre le risque d'encourir les foudres des autorités et se mettre à dos des millions de gens.

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c'est en entendant, Léon Daudet, le fils de son grand ami, Alphonse Daudet, se réjouir de la dégradation publique de Dreyfus et le qualifier de "raclure de ghetto" qu'il a décidé de partir en guerre contre le fanatisme.

- En publiant dans le Figaro un article intitulé "Pour les Juifs," ajouta Diane. Suivi de plusieurs autres pour aboutir au bouquet final, son "J'accuse."

Depuis sa rencontre en 1884 avec César Ritz, ils avaient accumulé les succès, de Monte Carlo à Londres en passant par Lucerne, Rome, Baden Baden... Mais cette fois, ils étaient les seuls maîtres à bord. César voulait faire du Ritz l'hôtel le plus moderne du monde et Auguste Escoffier, après avoir régalé la haute société londonienne, aurait la lourde tâche de combler les gastronomes français, ce qui était un défi autrement plus ardu.

Le procès en cassation d'Emile Zola était repoussé au 18 juillet. Condamné en février à un an de prison et une très lourde amende, l'écrivain ne pouvait s'attendre à ce que le jugement soit cassé. On disait que ses avocats lui conseillaient de quitter la France.