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Commentaires de livres faits par Meynieljoel

Extraits de livres par Meynieljoel

Commentaires de livres appréciés par Meynieljoel

Extraits de livres appréciés par Meynieljoel

date : 09-01-2023
Beddgelert, 1385.
Mon nom est Bishop, Edyrn Bishop.

Je suis barde-conteur. En pays de Galles, je suis plus connu sous le nom de Cyfarwydd. Je vis à Beddgelert, un village niché au pied du Yr Wyddfa, une montagne souvent enneigée du Cymru, entourée de vallées tachetées de moutons.

En 1343, notre roi Édouard III avait nommé ses premiers représentants dans les communes de Bretagne. Ils étaient secondés par des capitaines de l’armée.

Il en nomma également dans les villes sous son contrôle, Nantes, Quimper, Quimperlé, Vannes, Redon et Guérande.

La guerre de succession de Bretagne et le conflit contre la France avaient révélé l’importance de ces villes pour la tutelle du territoire. Elles représentaient surtout une source de revenus considérable. Dans chacune d’elles, notre présence était vitale.

Guérande, grâce à la production de sel, était un point stratégique.

La paix avalisée le 12 avril 1365 par le traité de Gwenrann établissait Jean IV de Montfort comme héritier.

Mais il n’était pas légitimé par la totalité de la population.

La noblesse bretonne était divisée entre la famille Mont-fort et la famille Penthièvre.

Le traité n’avait pas découragé les prétentions de Charles de Blois et de Jeanne de Penthièvre d’accéder au trône ducal de Bretagne. Il ne résolvait pas, non plus, le contentieux franco-breton.

Un sourd mécontentement régnait et risquait de prendre de l’ampleur.

Cette hargne avait d’autant plus un appui d’importance en la personne de Du Guesclin. Les hostilités se poursuivaient de manière intestines.
Pour tenter d’assurer le respect du traité, notre roi décida d’expédier des compagnies d’archers dans les villes de Bretagne.

En 1365, je fus amené à suivre la compagnie du capitaine Clarke Callum affectée à Guérande.
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date : 21-05-2021
Située en haut d un coteau, la cité de Guérande domine les marais.
Le sel, indispensable à tous les peuples, a entraîné leur dépendance économique s ils n en possèdent pas.
Les rois de France et d Angleterre, en plein conflit, ont vite pris conscience des bénéfices d une telle ressource.
Ils se disputent la Bretagne, elle-même en pleine guerre de succession.
Loin de ces querelles, le prieuré de Batz organise paisiblement sa fortune grâce au travail de ses paludiers.
Mais cette tranquillité ne dure pas. Elle est perturbée par plusieurs assassinats.
Pour quelles raisons s en prend-on aux paludiers ?
Le sel incarne la vie et la mort. Les deux ne sont que l avers et le revers de l homme.
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Tel un arbre abattu, je suis un tronc aux racines mortes.
Ma vie n'est pas une longue marche tranquille. C'est un chemin d'une réalité singulière, pavés d'impostures, riches de duperies et creux de traquenards.
Le sentiment d'abandon dans le quel je suis est une souffrance morale invasive régulièrement ravivée, une appréhension du vide inapaisée. Ce ressnti est oppressant.
J'ai le sentiment d'avoir failli.
Mon passé me hante, me dévore.
L'échec a un goût amer.
J'ai perdu toute confiance aux choses du présent, toute espérance en celles de l'avenir. Le doute et le découragement ont creusé en moi un vide que rien ne comble plus. Je suis devenu un loup solitaire, morose, isolé.
(.....)
A présent, le divin pleure doucement. Les charrettes roulent paresseusement sur le pavé mouillé. La ville sommeille, les arbres s'agitent indolemment.
Je suis submergé par l'émotion.
Je médite sur la dècrépitude de mon corps que la Camarde a étreint violemment.
Mon esprit a toujours du mal à cicatriser.
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Comme si la guerre avec les Anglais ne suffisait pas, l’hiver, à partir du 28 novembre 1388 jusqu’à la fin de février 1389, fut très rude. Des fortes gelées commencèrent dès les premiers jours de janvier et durèrent à peu près un mois, pendant lequel la Loire fut prise en glace dans toute sa largeur et sur une importante épaisseur ainsi que les autres rivières, à tel point qu’on pouvait les traverser avec des charrettes chargées.
On y allumait même du feu sans la faire fondre.
Il tomba peu de neige. Les vignes furent gelées.
Dans la nuit, on entendait les arbres éclater et se fendre…
Beaucoup d’oiseaux et d’animaux sauvages périrent. Même le bétail mourait dans les étables. Les hommes ne furent pas épargnés et un grand nombre de fillots et de vieillards succombèrent.
Le printemps ne fut pas meilleur, marqué par des pluies continuelles et torrentielles.

La guerre, l’hiver très rigoureux, les pluies torrentielles avaient anéanti les récoltes et furent la cause d’une notable disette. Les gens étaient affaiblis, ce qui n’était pas sans inquiéter grandement Anseau. Pour lui, ajoutées à la crasse des rues et ruelles de la ville, toutes les conditions étaient réunies pour l’arrivée de la pestilence.
Son inquiétude à ce sujet lui fit mener un combat auprès des édiles.
Utopie ou réalité ?
Il en était convaincu.
Enfin, pour couronner le tout, s’ajoutaient les malheurs provoqués par le Grand Schisme d’Occident ou Grand Schisme. Crise pontificale qui toucha le catholicisme , divisant la chrétienté catholique en deux courants rivaux.
Cette crise survint en pleine guerre contre les Anglais, à la faveur des transformations de notre système des affaires publiques qui ne répondait plus aux besoins d’une société en pleine mutation. En effet, l’Église n’avait plus le rôle culturel et social qui était le sien et qui l’avait rendue indispensable à l’exercice du pouvoir.
Ces tensions et conflits aboutirent à l’installation d’une papauté à Avignon, et d’une autre à Rome.
L’Église fut moralement et spirituellement affaiblie par cette crise. Le Gallicanisme se développait, les particularismes nationaux s’exacerbaient, et le sentiment religieux se modifia. Un relâchement des mœurs et de la discipline se manifesta tant chez les religieux séculiers que réguliers entraînant des graves dérives.
Les Tourons purent prendre la mesure de la gravité de ce relâchement à la suite de crimes infâmes qui furent perpétrés au sein même d’un des monastères de la ville.
La Cité de Tours et ses douze tours dont elle tirerait son nom comme l’ancienne Thèbes d’Égypte aux cent tours, cent portes, cent forteresses, la protégeant, la fortifiant contre les forces étrangères, mais foin contre les épidémies est une ville à très forte implantation religieuse.
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date : 10-11-2017
Des hommes doivent le salut à leur sac, s’il est terrible et pesant dans les marches, il est indispensable et grand protecteur contre les abeilles et les éclats d’obus.
Nos batteries répondent aux batteries allemandes et elles ont la tâche très dure, car il faut souvent se déplacer pour faire croire à l’ennemi que nous sommes en nombre et je crois fort que tel soit le but à atteindre, c’est la raison pour laquelle nous restons aussi longtemps dans cette tranchée à occuper leur feu d’artillerie. Il faut tenir et avoir l’air d’être en force et en nombre. Enfin, la canonnade semble diminuer d’intensité et bientôt c’est le calme presque complet. Nous rentrons à Gerin où nous espérons prendre un repos bien gagné. Fatigants sont ces trajets à travers champs dans les terres labourées, tantôt nous devons courir par bonds, tantôt sauter des haies et des fossés.
Il est 17 heures, le bataillon se rassemble dans un enclos. Les boîtes de conserve sont ouvertes et le reste de pain est partagé. Quelques débrouillards dénichent de la confiture et du beurre dans les fermes désertées. C’est le premier repas de la journée. L’eau d’un puits voisin et mon quart font le bonheur de quelques officiers qui passaient vite, heureux de pouvoir se désaltérer. À ce moment, un aéroplane ennemi nous survole, nos fusils Lebel l’accueillent, mais il s’en retourne sain et sauf. Cette halte n’est pas longue. Le général Mangin vient d’arriver avec ses troupes d’Afrique et ne remet pas au lendemain la contre-attaque qui devait être si brillante.
Privé d’aéroplanes, il envoie ses spahis et ses chasseurs d’Afrique en reconnaissance et une demi-heure après, toutes les troupes sont placées en ligne de bataille.
Je vois encore les cavaliers rentrant au grand galop pour rendre compte au général de leur mission. Nombre d’entre eux payent de leur vie ce raid audacieux, mais le général est renseigné et donne ses ordres pour l’attaque. Notre artillerie crache la mitraille et nos calibres « 75 » font merveille.
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La chevalerie d’arc (ou chevalerie de l’arc) est une pratique initiatique liée aux jeux d’armes à jet. Elle se pratique toujours au sein des Compagnies d’arc, de l’arbalète ou de l’arquebuse en France, Belgique et Pays-Bas.
Depuis quand la chevalerie d’arc existe-t-elle ?
Encore aujourd’hui, il n’est pas possible de dater précisément les débuts de la chevalerie de l’arc.
Associations paramilitaires et sportives privilégiées héritières des milices bourgeoises, elle recrute ses membres par cooptation et pratique des rituels initiatiques.
Elle prodigue un enseignement ésotérique à l'aide de symboles de l’archerie, de pratiques martiales et de rituels issus de plusieurs autres cercles (Marine, Franc-maçonnerie, etc.). Elle encourage ses membres, appelés Chevaliers, à œuvrer pour la défense de la Cité par la devise : Honneur et Courtoisie.
Elle s’est structurée au fil des siècles autour d’un grand nombre de rites et de traditions de la franc-maçonnerie.
Elle est aujourd’hui méconnue, car les Chevaliers appliquent à la lettre le serment qu’ils prononcent à leur réception et qui veut qu’ils doivent protéger à tout prix leurs rites et pratiques .

Parmi les documents que nous connaissons, on trouve les très connus « Statuts des confrères arbalétriers de la ville de Reims », datant du XVIe siècle. Ce texte a souvent été cité dans plusieurs ouvrages du XIXe siècle, car il évoque l’existence de « chevaliers de l’arbalète » à Reims à ce siècle-là. Or, il faut revenir au texte lui-même ; dans ces statuts, aucune trace de « chevalerie de l’arbalète » ou de « chevaliers de l’arbalète », juste des confrères (terme usuel à cette époque pour les confréries, qu’elles soient ou non militaires).
Beaucoup d’ouvrages post-Révolution font remonter les « chevaliers de tel noble jeu », donc implicitement la « chevalerie » qui va avec, d’une ville donnée, à la création des compagnies privilégiées dans cette même ville, créations datant du XIe au XIIIe siècle.
Certains affirment qu’aucune compagnie de la milice bourgeoise qui existaient à l’époque ne pouvait se qualifiait d’être du « noble jeu » et encore moins avec un titre lié à la « chevalerie ».
Ces termes étant clairement une invention plus tardive.
On ne peut accepter cette affirmation dans son entier.
En effet, s’il semble évident que l’on ne puisse qualifier les compagnies de cette époque comme appartenant au « noble jeu », cela se conçoit fort bien dans la mesure où au Moyen Âge, il ne s’agit pas d’un « jeu » encore moins du qualificatif de « noble » ni d’un sport, mais soit d’une action militaire ou soit d’une représentation de force de l’ordre. Par contre, affirmer l’absence de liaison avec la chevalerie d’arc est beaucoup moins certaine.
Pourquoi ?
Toujours selon certains la chevalerie de l’arc remonterait au premier tiers du XVIIIe siècle, période où les armes à feu avaient rendu entièrement inutile l’arc à flèche.
Faux, l’abandon de l’arc dans la stratégie militaire est donc beaucoup plus ancien que le premier tiers du XVIIIe siècle.
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Agent de liaison
Soldat chargé de transmettre des ordres et des informations au sein de l’armée, en particulier lors d’une opération qui rend impossible l’usage du téléphone. Les agents de liaison interarmées (chargés de la communication entre la troupe et l’artillerie par exemple) ou inter unités (d’une compagnie à une autre par exemple) ne sont pas permanents et sont nommés, comme le montrent de nombreux témoignages, dans l’instant, quand la situation l’exige. Cependant, certains officiers choisissent de définir un ordre de roulement journalier ou hebdomadaire et dressent pour cela une liste d’hommes choisis parmi leurs subordonnés. Connaissant par avance leur tour, les hommes savent immédiatement qui doit partir avec l’ordre à transmettre en poche, d’où, peut-être, l’impression d’un rôle permanent. Il existe par ailleurs des officiers d’état-major dont la fonction principale est de transmettre ordres et rapports entre les différents échelons de commandement, ou entre un service de l’armée et un organisme civil (l’agent de liaison du ministère de la guerre au GQG, par exemple).
Agilité
L’agilité, vitale pour la survie, est la première arme du fantassin conscient et organisé. C’est pour cela qu’avant un assaut, le poilu expérimenté vérifie avec soin la résistance de ses bretelles, de ses lacets de souliers, les boutons de culotte, les ceintures. Tout ce qui sert à amarrer ses habits. En cas de retraite stratégique, aucun de ces éléments ne doit céder, laissant sinon, le soldat en très mauvaise posture.
Agréable (bien)
Bath, Maous
Alboche (cf. Boche, Bochie, Fritz, Schleuh)
En 1914, c’est un terme infamant. C’est la pire insulte que l’on puisse proférer. L’apparition de ce mot remonte à la seconde moitié du XIXème siècle (1860).
All-big-gun-ship (cf. Dreadnought)
Aller au jus
C’est se précipiter à l’assaut de la tranchée ennemie et affronter « les moulins à café* » adverses.
Alliance défensive
C’est une alliance qui fonctionne en cas d’attaque ennemie. Si un pays est attaqué, ses alliés entrent en guerre à ses côtés.
Allouf
C’est une déformation du mot arabe pour désigner le porc.
Ambulance
Le paquebot.
Ambulance (cf. Autochir, Brancardiers)
— Véhicule de transport des blessés (sens actuel du terme).
— Unité médico-chirurgicale, qui existe au niveau du corps d’armée. On parle de l’ambulance N° 2 /142 c’est-à-dire la n° 2 du régiment N° 142, par exemple.
Ami
Poteau, copain.
Amoché
Terme argotique pour désigner quelqu’un de blessé, touché, détruit.
Ampoule
Ampoule remplie, de gaz lacrymogène utilisée par les Allemands, pour débusquer des tranchées, les combattants ennemis…
Cette ampoule en verre, de 1,5 cm de diamètre et 3,5 cm de haut environ se terminant en cône, prend place dans une cartouche de lance-fusées. Elle est remplie d’ un produit lacrymogène qui provoque des brûlures des yeux, et sert à empêcher le port du masque à gaz.
Anastasie (cf. Censure)
Surnom donné à la censure des journaux, lié à la représentation graphique d’une vieille femme dotée de grands ciseaux.
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Louis XIV a fait prévaloir une culture de cour. Versailles devient entre 1664 et 1680, un lieu culturel privilégié, où le roi rassemble les écrivains qui peuvent servir cette politique. Les sciences et la philosophie ne sont pas traitées autrement. La France sert alors de modèle à toute l’Europe par sa littérature, ses manières, ses modes, sa langue, son architecture. Le français est la langue de l’expression, Versailles sert d’idéal. Cette politique culturelle n’est pas dépourvue de lourdeur. Son objectif est de faire entrer dans son jeu tous les intellectuels, à savoir, servir la gloire du règne.
Dans les derniers mois de la vie de Louis XIV se pratique de plus en plus une forme de résistance à la volonté de puissance monarchique. Plus remarquable, du point de vue de l’autorité immédiate, la contestation s’est élevée à la cour, même jusque dans l’entourage du roi, telle que nous le révèlent à la fois les mémorialistes et les rapports du lieutenant de police sur les salons parisiens où la discussion politique tient une grande place. Les courtisans, que la vie de Versailles lasse et ennuie, s’échappent hors du carcan doré et vont chercher un souffle de liberté et s’amuser à Paris.
Pourquoi s’étonner, dans ces conditions, qu’un petit clerc de notaire, sans nom et sans titre, Arouet François Marie, ose publier en 1713, une « Ode sur les malheurs du temps » ?
Dans tous les domaines et à tous les niveaux, l’autorité monarchique se trouve remise en question, au moment où le roi tombe malade, et meurt le premier septembre 1715.
Son arrière-petit-fils doit lui succéder. Mais celui-ci, le futur Louis XV n’est pas en âge de régner, il n’a que cinq ans et neuf mois. Il est dans l’obligation d’attendre l’âge de sa majorité, fixée à treize ans et un jour.
Une telle situation est planifiée dans les testaments royaux. Dès le lendemain du décès, en séance solennelle du Parlement de Paris, le Régent désigné, neveu du défunt, Philippe d’Orléans, se fait lire le testament et en refuse les clauses qui limitent son pouvoir, sans ménagement, ni scrupule pour la volonté du roi disparu. Le testament prévoit, en effet, un Conseil de Régence qui laisse une place importante aux ducs de Maine et de Toulouse, bâtards légitimés du roi Louis XIV, fils de Mme de Montespan. Pour obvier à cette importunité, le parlement de Paris casse le testament.
Alors que la dépouille royale est conduite à Saint-Denis, sans grande pompe, toute une réorganisation se met en place et va remettre en question le modèle absolutiste louiquatorzien.
Un vent nouveau de liberté souffle sur la France.
La régence qui s’installe surprend les contemporains par sa liberté de critique dans la parole et l’écrit qui contraste, fortement avec la contrainte policière et les silences de l’époque précédente. Il est certain que les langues se sont déliées à l’automne de 1715, d’autant plus volontiers que le Régent n’affirme aucune morgue, ni un souci outrancier de l’étiquette. Bals et soupers sont certainement des invitations à parler librement, sinon écrire.
Opposé à l’absolutisme de Louis XIV, le Régent fort cultivé aime les sciences expérimentales, la musique. Il a des aspects de « despote éclairé ». Il donne plus de pouvoir aux nobles qui ont souffert de l’absolutisme, et crée des conseils, conseil du dedans, conseil du commerce, conseil des finances, conseil des consciences à vocation janséniste. Les parlements retrouvent leurs droits de remontrance, les jansénistes emprisonnés sont libérés, une alliance est conclue avec l’Angleterre.
En réaction contre l’austérité passée, le goût du plaisir, du luxe et de l’argent se déchaînent. À la faveur du pervertissement du pouvoir se répandent des idées nouvelles, aboutissant à une importante évolution des mœurs.
Déjà à la fin du règne de Louis XIV, « la frùhaufklärung » avec des personnalités aussi différentes que Perrault, Houdar de la Motte, Galland, Fontenelle, Bayle, est une illustration caractéristique, de ce qui peut être considéré comme le premier temps du rayonnement des Lumières en France. La Régence, avec la libéralisation de la politique et des mœurs qui la caractérisent, ne fait que renforcer l’épiphénomène.
Après trois ans de régence, Philippe d’Orléans doit supprimer les conseils et revenir à une politique apparentée de celle de Louis XIV. Il confie alors le pouvoir à l’abbé Dubois, devenu cardinal en 1722. Il le conservera jusqu’à 1723, date de sa mort. Homme vénal, libertin, hypocrite, intrigant, mais très intelligent, il est un habile diplomate. Pendant cette période se situe la faillite financière de Law, le financier écossais inventeur du papier-monnaie (billet de banque) et de la première inflation. C’est également le début de la colonisation de la Louisiane, La Nouvelle-Orléans.
Bourgeois et grands seigneurs rivalisent de luxe avec la cour. L’amour des fêtes et des divertissements (déguisements, pantomimes, concerts, comédies de salon) marque les années de la Régence.
La Régence a son agrément à l’élégance et au luxe du décor, mais aussi au raffinement extrême du savoir-vivre. Elle le doit aussi à cette politesse française alors admirée dans toute l’Europe et surtout au charme d’une conversation à la fois spirituelle et nourrie d’idées.
Cependant, les hommes de lettres ne participent guère à cette vie fastueuse. La condition des écrivains reste marquée, sur le plan matériel, par la médiocrité et l’insécurité, parce que la propriété littéraire ne fait encore l’objet d’aucune législation et que la censure et les persécutions constituent des risques très réels.
Les universités apparaissent plus somnolentes que jamais, n’assurant plus leur rôle de centre de la vie intellectuelle. D’autre part, Versailles, créé par et pour Louis XIV, ne représente plus le centre de la vie mondaine. La plupart des nobles y mènent, dans un décor artificiel, une vie de plus en plus difficile financièrement, gaspillant en fêtes et au jeu l’essentiel des revenus de leurs domaines, et les hommes de lettres ne fréquentent que très rarement la cour.
Les morts de Dubois et du régent à Versailles, en 1723, coïncident avec la majorité du roi. Louis XV devient roi régnant, mais en réalité, c’est le cardinal Fleury qui gouverne. À partir de son accession à la Couronne, c’est l’avènement d’une période de sacralisation où les hommes de lettres acquièrent un prestige social beaucoup plus suréminent qu’au dix-septième siècle. Ils deviennent les interprètes et les véritables orienteurs de l’opinion.
La vie mondaine prend alors un éclat inconnu jusque-là. Les gens qui se rencontrent se désignent par les termes de « monde », de « bonne compagnie », de « bonne société », voire tout simplement « la société ». Le « monde », ce sont ceux qui fréquentent le monde et, comme le précise le dictionnaire de l’Académie, « le grand monde » dans le langage familier signifie la société distinguée. Certes, le discours de légitimation met en avant la maîtrise des comportements comme fondement de cette « bonne société », mais cette importance des « manières » est elle-même circulaire puisque le « monde » est seul juge des manières du « monde ». Être poli consiste à faire ce que font les gens polis et, s’il existe des règles de politesse, chacun sait qu’on ne devient pas homme du monde en lisant des livres de civilité, mais par une longue socialisation au contact de la bonne compagnie.
Cet état de choses s’explique par l’apparition à Paris et dans les grandes villes de province, de nouveaux centres de sociabilité. Les hommes de lettres et leur public s’y sentent libres et y ont de l’influence.
Qu’entend-on par sociabilité ?
Un bref retour en arrière sur l’histoire de la notion de sociabilité servira de mise au point tout en soulignant d’emblée l’extension, mais aussi les dimensions sous-jacentes possédées par ce mot en français. Jusqu’au second tiers du XVIIIe siècle, les grands dictionnaires, celui de Richelet (1680,1732), celui de Furetière (1690), celui de l’Académie française (1695-1762) ou celui des jésuites de Trévoux (1701,1740), ne connaissent que l’adjectif « sociable ». Adjectif servant à qualifier ceux que la nature a gratifiés de l’aptitude et du goût à la vie en société. Ce n’est qu’avec l’Encyclopédie, article de Jaucourt (1765) que s’opère le passage de l’adjectif au substantif. Mutation sanctionnée avec le retard coutumier en ce genre d’évolution par le dictionnaire de l’Académie, en 1798-1799.
Entre ces deux dates, un ecclésiastique , influencé par les Lumières, a publié le premier traité connu explicitement consacré à la sociabilité. Il la présente comme une composante essentielle, éthique et sociale, de la nature humaine. Rapportée aux évolutions historiques concrètes dégagées par les recherches récentes, cette apparition de la notion de sociabilité, dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, ne laisse pas d’apparaître singulièrement tardive. Elle n’en est pas moins symptomatique d’une extension et d’une prise de conscience de besoins sociaux affectant à leur tour la réalité matérielle.
Cet essor de la sociabilité, souvent le reflet des déséquilibres et des heurts sociaux, reflète la capacité de la société à proposer en retour à la sphère publique un mode d’organisation plus harmonieux.
Ces foyers de sociabilité prolifèrent au XVIIIe siècle. Ils sont représentés par les salons, les académies, les cafés, les clubs, les loges maçonniques, le noble jeu de l’arc, la paume. Ces sociétés allient le plaisir de la convivialité, l’art de la conversation et de la réflexion.
Les salons, tenus par les femmes ont également joué un rôle important avant et sous la Révolution. Le salon est à la fois un espace privé et un espace public, lieu d’échange entre les sexes.
Si l’Histoire n’évoque que trop peu leur rôle, il fut essentiel dans l’évolution de la place de la femme dans la société, même si elles ont eu un rôle plus effacé que celui d’Olympe de Gouges, vouée à un destin tragique.
Née en 1748, sous le nom de Marie Gouze à Montauban, elle était connue comme la fille du boucher de la ville, mais était en réalité la fille du puissant Lefranc de Pompignan, noble influent.
Elle s’éduque seule, vite et mal, ne saura jamais ni bien parler ni bien écrire le français. Mariée à seize ans, elle devient presque aussitôt veuve. Avide de liberté et de célébrité, elle se rend à Paris avec son enfant.
Elle conservera dès lors sa liberté. À Paris, elle devient une femme galante. Elle se lance malgré son parler approximatif dans la littérature et entreprend la rédaction de pièces de théâtre, qui seront longtemps boudées par la Comédie Française, théâtre officiel sans l’aval duquel le dramaturge n’existe guère. Sans doute aussi parce qu’en plus d’être une femme, elle se positionne comme anticolonialiste et donc comme adversaire du racisme plus largement. Sensible aux injustices, elle ne peut que mener, à côté de ses combats politiques, économiques et sociaux un combat spécifique relatif à l’égalité des sexes. Elle choisit une voie pacifiste pour mener son combat, loin des Enragées de la Révolution auxquelles adhérent Claire Lacombe et Pauline Léon.
D’après elle, la femme doit être considérée comme citoyenne à part entière. Olympe de Gouges adresse à Marie-Antoinette le préambule du texte, l’implorant de défendre le « sexe malheureux ».
Mais les actions de cette femme ne se limitent pas à la condition de la femme. Olympe de Gouges s’était engagée dans la Révolution. De plus, elle soutiendra les Girondins à l’aide de ses écrits, et ira jusqu’à défendre le roi Louis XVI.
Ses actes la mèneront jusqu’à la guillotine, en 1793. Dans sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », elle affirmait « une femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune ».
Plus tard, elle sera considérée comme l’une des toutes premières « féministes ».
Mais malheureusement, la société n’évoluera pas immédiatement de concert avec Olympe.
Comment la femme est-elle perçue pendant le Siècle des lumières ?
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date : 17-10-2017
La seconde moitié du XIIe siècle est marquée par une certaine décadence des institutions militaires. Aux principes féodaux rigoureux s’opposent des applications pratiques beaucoup plus souples, où le rôle de l’argent devient chaque jour plus important que celui des engagements vassaliques. Le dicton qui affirme que l’argent est le nerf de la guerre va se révéler exact lors de la « guerre » de Cent Ans. Pour prolonger l’ost au-delà du temps imposé par les lois vassaliques, les rois français et anglais seront obligés de verser aux hommes un salaire (une solde). De même, ils devront payer les mercenaires étrangers recrutés. Ainsi, les armées qui vont entreprendre cette guerre, seront entièrement composées d’hommes salariés. Cela suppose une administration remarquablement organisée et d’importants moyens financiers. Comme l’impôt ne couvre qu’une faible partie des frais de guerre, il faudra recourir à des expédients, seuls moyens pour les souverains d’équilibrer leur budget. On connaît le plus fameux : il s’agit du « remuement » des monnaies, autrement dit, l’ancêtre de nos dévaluations.

Qu’en est – il du service militaire à la veille de la guerre de Cent Ans ?

En France, le roi ne dispose d’aucune armée régulière. Dès que s’engage une guerre, il doit faire appel à « l’ost » des vassaux. L’ost ne compte que des effectifs réduits, rarement plus de dix à quinze mille hommes. La levée des troupes s’opère lentement.

En Angleterre, le roi dispose, lui aussi, de l’ost féodal. Mais il bénéficie, d’une réforme importante du mode de recrutement : l’indenture. Partout les chevaliers doivent une aide militaire à leur suzerain. Elle apparaît sous 3 formes : l’ost, la chevauchée, la garde.
L’ost ne peut être demandé que par les seigneurs de haut niveau, ceux que l’on nomme les grands vassaux (comtes et ducs). La demande peut-être faite 1 fois l’an et pour une période de 40 jours. La chevauchée est demandée par n’importe quel suzerain, aussi souvent qu’il le désire. Elle est de courte durée (en moyenne 1 semaine) et de courte distance (environ 1 journée de marche). Le service de sentinelle doit assurer la garde du château. Le vassal, devient alors le chef de la garnison. N’ayant qu’un rôle défensif, ce service est souvent confié aux vassaux âgés, invalides ou provisoirement hors d’état de se battre.
Les roturiers, la plupart du temps, doivent des aides défensives et ont des rôles d’appoint (guetteurs, terrassiers, convoyeurs). Toutefois, le roi exige parfois un service roturier. Chaque entité administrative devant fournir un contingent d’hommes proportionnel au nombre de feux qu’elle abrite. Une cotisation est alors demandée à tous les habitants pour équiper ceux qui se portent volontaires ou que le sort désigne.
Enfin, à côté de ces formes habituelles, le roi peut dans le cas de péril extrême effectuer une levée en masse de tous les sujets, pour une assistance non limitée dans le temps : c’est l’arrière-ban, réminiscence de l’ancien service public dû par tous les hommes libres au souverain Carolingien.
Mais, ce schéma du service roturier reste théorique, car du dixième au treizième siècle, la capacité à gouverner est faible, voire inexistante et à tous les niveaux, chacun cherche et trouve de bonnes raisons pour être exempté de cet usage populaire.
Pris dans son ensemble, le système militaire féodal se révèle extrêmement inefficace : chefs en nombre limité, forces non spécialisées et non permanentes. Plus grave, les troupes servant le souverain étaient parfois constituées de véritables opposants, par exemple, des seigneurs en guerre, à titre privé pour des intérêts personnels. Pour compenser ces faiblesses et en complément des devoirs sociaux imposés par les rapports féodaux, on fait appel à des soldats « loués ». Ils effectuent souvent les tâches techniques que les autres, enrôlés souvent pour de courtes périodes, ne peuvent accomplir. Des bandes de travailleurs habiles, se louant au plus offrant, constituent ainsi les premières organisations militaires privées. Elles sont souvent spécialisées dans l’utilisation d’une arme particulière, telle l’arbalète, indigne des seigneurs mais qui nécessite trop de pratique et de savoir faire pour que des troupes de paysans la manient. À ces carences des effectifs, s’ajoutent les retards, l’indiscipline, le relâchement, au moment des combats des soldats roturiers. Ainsi, au début du XIIIe siècle, par exemple, Philippe Auguste ne disposait que d’une armée de 3 000 hommes, dont environ 2 000 sergents à pieds, 300 mercenaires brabançons et 200 arbalétriers et même en temps de guerre, jamais plus de 300 à 400 chevaliers.
Ainsi les limites du service militaire médiéval poussèrent-elles les dirigeants à donner un nouveau visage à la guerre, peu à peu apparurent de véritables armées d’hommes « soldés » : les mercenaires.

L’argent devint le vrai « moteur » de la guerre. Les premiers échecs des armées françaises lors de la « guerre » de Cent Ans ont montré qu’il était impossible de compter sur la levée féodale traditionnelle. Quant aux essais d’institution d’un service militaire obligatoire, ils n’ont rien donné de positif sauf chez les Flamands.
Mis à part quelques chevaliers qui ont vendu leurs services au plus offrant, les mercenaires se recrutaient essentiellement parmi les non-nobles, le plus souvent dans les régions pauvres et /ou trop peuplées d’Europe Occidentale (Pays de Galles, Brabant, Aragon, Navarre) on les payait en leur versant une solde (terme qui donnera le mot soldat : homme soldé). On les désigne par leur origine géographique : Aragonais, Gallois, etc. et aussi par les termes de routiers ou de cottereaux. Rares en Europe au début du XIIe siècle, les mercenaires sont d’abord utilisés par les rois d’Angleterre, puis par tous les rois. Ils bouleversent l’art de la guerre par l’utilisation d’armes nouvelles et tuent au lieu de capturer. Ils sont plus redoutables en temps de paix qu’enpériode de guerre, quasi invincibles, il faut sans cesse marchander et négocier leurs services. Les plus célèbres mercenaires en France furent Lambert de Cadoc, Mercadier, Brandin et en Italie Sigismond Malatesta (1417-1468) d’une violence terriblement célèbre.
En Angleterre, dès le milieu du XIIe siècle, la tendance est de faire payer un impôt à tous les hommes libres pour lever l’armée Royale. En France, Philippe Auguste institue un peu plus tard des fiefs d’argent : les bénéficiaires ne reçoivent pas une terre, mais une rente en échange de laquelle ils doivent au roi une aide militaire, souvent pour servir comme archer ou arbalétrier.
Ces pratiques permettent aux deux souverains d’engager de véritables professionnels de la guerre et de jeter ainsi les bases d’une armée permanente.
Si engager des étrangers pour mener ses propres batailles est une pratique aussi ancienne que la guerre elle-même, puisque pratiquement tous les pays, de l’Égypte ancienne à l’Angleterre de la reine Victoria, ont utilisé des troupes étrangères, jamais on n’y avait eu recours dans d’aussi importantes proportions, que pendant la guerre de Cent Ans. Prenant part aux conflits à titre individuel, d’un côté ou de l’autre, en fonction du plus offrant, les mercenaires pouvaient également agir dans le cadre d’entités très organisées. Par exemple au XIVe siècle, les spécialistes des canons et armes à feu formaient une société internationale gardant jalousement ses secrets professionnels, et protégée par un saint patron. Dans tous les cas, la principale motivation est le profit. Dans l’histoire, les périodes où l’état fut le détenteur du monopole de la violence ont été l’exception et non la règle, et les organisations militaires ont particulièrement prospéré à certaines périodes, lorsque sous des gouvernements affaiblis, de puissantes capacités guerrières se trouvèrent disponibles sur le marché. Les mercenaires sont même à l’origine du développement de la société de marché. Ils ont aussi contribué à la naissance des premiers contrats écrits, à la montée de l’entreprise individuelle et des montages financiers subtils.
Dès le XIIIe siècle, l’essor d’une économie urbaine commence à faire circuler l’argent et les banques se développent. Des sociétés commerciales émergent et plusieurs villes italiennes (Florence, Gênes, Venise, Milan) se retrouvent même sous la coupe d’investisseurs privés. C’est dans ce contexte de mutation que le système de la condotta se répand. Cet arrangement, par lequel les services de l’armée étaient sous-traités par des unités privées, fut initialement conduit par les corporations de marchands.
Ainsi en Italie, au quatorzième siècle, les milices urbaines, où combattaient côte à côte, des chevaliers, issus des rangs de l’aristocratie et des fantassins, issus du peuple, pour la défense des libertés communales, disparaissent. La constitution des États Princiers, avec l’assujettissement des anciennes communes, et l’apparition d’une noblesse urbanisée, y a largement contribué. Désormais règne en Italie le système du mercenariat. Les princes peuvent en effet facilement faire appel aux guerriers étrangers accourus en Italie lors de diverses opérations militaires. Il n’est donc pas étonnant que dans un premier temps ce soient des étrangers qui ont constitué les premières compagnies de mercenaires qui, derrière leur chef, concluaient un contrat de condotta avec qui voulait les prendre à son service, d’où leur nom de condottieri (les condottieres). Ces guerriers recevant à l’occasion, des fiefs, pour les récompenser de leurs services.
Le mercenariat (solution plus raisonnable et plus économique) permettait d’éviter la mobilisation de toute la société et en particulier celle des citoyens les plus économiquement nécessaires, d’autre part, le recours aux unités louées est aussi soutenu par la noblesse, qui préfère l’utilisation de mercenaires, car elle craint le pouvoir du peuple et de la foule armée.
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date : 17-10-2017
La poliorcétique.
Le siège
Au Ve siècle, après la chute de l’empire romain, les luttes guerrières incessantes plongent la Gaule dans le chaos. Toute l’organisation politique et administrative mise en place par les romains disparaît, en même temps que la connaissance liée aux machines de guerre.
Les références relatives à l’époque carolingienne sont très rares. Pour la reprise d’Angers, occupée par les Normands, Charles le Chauve en 873, fait appel à des ingénieurs byzantins et à leurs machines de guerre. Mais ces engins se révèlent inefficaces puisque pour reprendre la ville il faut recourir au détournement d’une rivière.
Plus intéressant, concernant le siège de Paris par les Normands en 886, les chroniqueurs mentionnent l’utilisation de machines faites de poutres accouplées et d’égale longueur lançant des pierres. Mais ces chroniqueurs ont peut-être exagéré la technique des Normands pour mieux valoriser l’action des défenseurs, ce qui était courant. Quoiqu’il en soit, si elles ont réellement existé, nous n’avons aucun renseignement sur ces machines, leurs performances, la taille des pierres.
À partir de l’an mil, on assiste à une radicale transformation des fortifications. Les palissades et les donjons en bois sont remplacés par des forteresses construites en pierre pour mieux résister au feu. Ces transformations imposent des recherches nécessaires à la conception de nouvelles machines de guerre plus puissantes.
Les progrès réalisés dans l’art de fortifier les places, les conflits, l’ampleur des ressources à la disposition des rois, autant de raisons qui amènent au XIIe siècle une « renaissance » de la poliorcétique. De plus en plus, la conduite d’un siège devient une opération savante et compliquée. Sommairement, un siège consiste à cerner totalement (ou presque totalement) une place forte afin d’empêcher toute entrée et toute sortie de cette dernière.
On espère ainsi s’emparer du lieu avec le temps plutôt que par la force, un assaut frontal contre un château-fort étant extrêmement difficile et coûteux en vies humaines.
Les nouvelles armes de guerre constituent une véritable artillerie lourde et demandent la mise en œuvre de matériaux spécifiques. Elles sont souvent construites en temps de paix. Villes et armées s’équipent et font appel, pour concevoir ces engins et fortifications, à des ingénieurs passés maîtres dans cet art. Le plus ancien traité militaire dû à Guy de Vigevano (1328) présente de nombreuses machines de guerre destinées principalement au siège des places fortes.
La prise ou la défense de places fortes est une activité militaire courante au Moyen Âge. Si une poignée d’hommes suffit à défendre un château, il en faut toujours bien plus pour s’en emparer. L’assaillant doit disposer d’une armée suffisamment nombreuse pour pouvoir contrôler la campagne avoisinante, contrer l’arrivée des éventuels secours et attaquer directement la place forte ou, du moins, maintenir le siège. De fait, l’assaut d’une place constitue immanquablement une entreprise coûteuse et hardie.
Dès l’approche de l’ennemi, les conditions et modalités
de reddition du château peuvent être négociées, d’autant plus que bien souvent les défenseurs sont peu nombreux. Si les négociations échouent, les assaillants étudient soigneusement leurs chances de succès. Si une attaque fulgurante est jugée impossible ou trop risquée, ils bouclent le château et entament le siège. Un siège est organisé selon les règles de l’art de la guerre et du code de l’honneur. Il est considéré comme une haute trahison de se rendre sans lutter avant que le siège ne soit mis en place. Si le seigneur est absent, son chambellan peut livrer le château, l’honneur sauf, après un certain nombre de jours, si aucun secours ne s’est présenté. Dans ce cas, le chambellan demande un contrat spécifiant les
obligations et les circonstances exactes de la capitulation afin de na pas être puni par leur seigneur.
Dans les rares cas où la reddition n’est pas proposée ou si elle est déclinée ; il est de coutume de se montrer sans merci après la prise d’un château. Les simples soldats et les civils, sont souvent massacrés et la place est mise à sac.
Les assiégeants disposent des postes de garde autour du château afin de prévenir les fuites ou les incursions de soldats. Les fermes et les villages avoisinants sont occupés par les assiégeants. Des patrouilles sont organisées pour surveiller l’arrivée éventuelle de secours aux assiégés et pour collecter de la nourriture dans les environs. À ce stade, l’attaquant décide soit d’attendre la reddition de la place, sans secours possibles et jusqu’à épuisement de ses réserves, soit d’attaquer. La durée des préparatifs de l’assaut dépend de l’urgence de la prise de la place et de la main-d’œuvre disponible. Ces préparatifs peuvent durer plusieurs jours et plusieurs nuits.
Une fois les préparatifs achevés, les défenseurs se voient accorder une dernière chance de reddition avant l’assaut. En cas de refus, l’assaut est déclenché.
Comment se déroule l’assaut ?
Pour conduire un assaut on exécute les opérations suivantes, les unes après les autres ou simultanément :
– Minage d’une partie du mur d’enceinte
– Remblai d’une partie des fossés ou des douves
– Construction de machines pour l’approche (tours en bois, tonnelons) et pose d’échelles pour escalader les courtines
– Destruction d’une porte ou d’une section de courtine à l’aide d’un bélier.
– Destruction par des bombardements d’une section de muraille par le lancement de pierres à l’aide de machines de guerre. Ces machines sont utilisées jusqu’à l’apparition de l’artillerie à poudre au XVIe siècle. On distingue les machines statiques, telles que les machines mues par un balancier et les machines mues par un ressort. Ces machines servent à percer, à briser ou à ébranler les constructions.
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date : 17-10-2017
Les 18 et 19 août, le régiment doit se rendre en deux étapes sur Rocroi, pour s’opposer à toute tentative de passage de la Meuse. La 101e brigade va stationner à droite de la 102e, qui occupe la zone Auberton, Beaume, Besmont. Les attelages des régiments d’artillerie suivent avec la cavalerie à trois jours. La poussière blanche de Champagne farine les uniformes et les chevaux sous un grand soleil. Un peu de pluie serait souhaitable, mais le ciel d’été n’annonce pas encore d’orage.
Les attelages rejoignent les concentrations : flanquée du sous-officier, chef de pièce, la première pièce de tir se compose d’une voiture-canon et de sa voiture-caisson. L’attelage à six chevaux, semblable à celui des landaus à la Daumont, est conduit de la banquette de l’avant-train, ou par un homme monté sur le premier cheval, à gauche. Les artilleurs, les conducteurs et les servants sont répartis sur les banquettes des coffres. Suivent trois autres attelages, puis deux caissons, qui constituent la « cinquième pièce », intermédiaire entre les canons et les approvisionnements. Ces cinq-là forment la batterie proprement dite. Ensuite, vient l’« échelon » : six lourdes voitures chargées de coffres pleins d’obus, attelées chacune de six forts chevaux, et puis la forge et le chariot de batterie. Les batteries avancent, mais les officiers ne savent pas encore exactement pour quel emploi. Nous comptons beaucoup sur les artilleurs et leurs « 75 » pour nous soutenir. Nous savons que notre canon est l’un des meilleurs comme l’a affirmé un artilleur qui nous fait partager son exaltation :
 Le canon se cabre comme un cheval pris de peur. Les crânes vibrent. On a dans les oreilles un tintamarre de cloches ; on est secoué de la tête aux pieds. Une grande lame de feu jaillit de la gueule de la pièce. Le vent, du coup, soulève de la poussière autour de nous. La terre tremble. On a dans la bouche une saveur fade d’abord, âcre à la longue. C’est la poudre. On ne sait si on la sent ou si on la goûte et le tir se poursuit, rapide, sans à-coups.
Les mouvements des hommes sont coordonnés, précis, brefs. Ils ne parlent pas. Leurs gestes suffisent pour indiquer la manœuvre. On n’entend que les commandements de hausse du capitaine que répètent les chefs de pièce :
 2 500 ! Feu !
 2 525 ! Feu !
Au coup de feu, le tube de la pièce recule sur les glissières du frein, puis, posément, exactement, vient se remettre en batterie, prêt à tirer à nouveau. Derrière le canon, les douilles noircies, en monceau, fument encore.

Nous levons le camp le 18 au matin.
C’est vers 3 heures qu’est donné l’ordre de départ. Nous quittons ce pays sans regret avec l’espoir de trouver mieux. Que de fois, par la suite, ma pensée a été vers Nampcelles quand nous dormions à la belle étoile ou dans une étable infecte !
Ce n’est qu’à 9 heures et demie du soir, après une marche pénible que nous arrivons au village de Dohis. Toute la compagnie est logée dans une ferme. Chaque escouade allume les feux pour faire la soupe. La pluie vient nous surprendre et vers minuit chacun s’abrite de son mieux après avoir mangé de la viande à moitié cuite. Nous sommes tous les uns sur les autres dans une grange et je ne ferme pas l’œil à cause des cris et des jurons à n’en plus finir. Le moindre mouvement qu’un homme fait réveille les voisins et bien souvent un coup de pied involontaire fait hurler le malheureux, dont la tête, ou la poitrine a été touchée.
La nuit n’est pas longue, à 3 heures, nous sommes rassemblés. La possibilité de se laver n’est même pas envisagée et seul le quart de jus nous sort de notre engourdissement. Je ne puis rien dire de Dohis, l’obscurité régnait à notre arrivée comme elle règne à notre départ.
Nous poursuivons notre avance vers Rocroi. Cette marche est particulièrement pénible. Pendant les premières heures, nous allons gaillardement, mais, à l’apparition du soleil, il faut une volonté de fer pour résister. François Roussel, mon compagnon de marche m’encourage et ce sont ses quelques bonnes paroles qui me donnent la force d’aller jusqu’au bout.
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En ce dimanche 9 octobre 1373, sur les conseils de son chapelain Léothéric, la baronne Ann de Boischarlet fit réunir toute la communauté dans l'église. Toute la famille était présente. Les vilains étaient tous venus et même de loin, trop heureux de se repaître des malheurs qui touchaient leur seigneur et ses proches. C'est dans l'ordre des choses.
L'église était bondée. Rarement, elle avait contenu autant de personnes, vous pensez, assister à la disgrâce du fils aîné du baron et de la baronne de Boischarlet, seigneur de la Challerie.
C'était jour de fête pour tous ces gueux.
Le curé et le chapelain étaient aux anges... Les sots.
Aux dires du chapelain, chaque délit avait son masque : une langue pendante à l'égard des clabaudeurs, une tête de cochon pour les ivrognes, de coq pour les orgueilleux, avec des clochettes et des formes étranges pour les sorcières...
Pour lui ce serait le supplice du masque d'infamie1.
Le fils de Boischarlet était installé sur une sellette (2), au centre de la nef, nu, juste couvert d'un linceul, comme un mort, avec un trou pour la tête, et deux pour les bras. Le visage serré dans un masque rehaussé de grandes oreilles pour évoquer la bêtise. Porter ces longues oreilles était vécu comme une véritable humiliation. L'ensemble était surmonté d'une une perruque rousse sur le chef : la couleur des bordelières. La marque des rusés, des menteurs, des déloyaux, des perfides, des traîtres, des félons.
À la main, on lui avait glissé un cierge et accroché un ecriptel (3)
« Je suis un être sans honneur. »
Pas de nom, rien, juste une ombre.
Après la messe, ce fut un long défilé devant lui, des serfs et des vilains de son père, puis de sa famille ensuite. Chacun clamait son origine et ses qualités avant de lui cracher au visage en signe de rejet.
À la fin, ce fut le tour de ses sœurs, les seules qui pleuraient, de son frère et pour finir de son père et de sa mère.
La baronne fière, se tenait droite devant l'assistance. Sa voix forte et claire résonnait sous les voûtes de l'église
Il arrivera souvent à son fils de l'odir encore résonner dans sa tête.
Immobile devant lui, elle le contemplait avec une moue de dégoût sur les lèvres. Elle cracha droit devant l'atteignant au front. En recevant la salive de tous ces gens qui le méprisaient, il n'avait jamais cherché à se soustraire. Il avait reçu leur mépris, tête basse, fuyant leurs regards.
À la fin du cérémonial, sa mère, après en avoir fait des gorges chaudes, lui dit, et ce, devant la communauté rassemblée pour la circonstance :
- À présent, disparais de notre vue, tu n'es plus la chair de ma chair, je te renie à jamais.
C'était une mort civile, une éradication du monde, la mise au ban de la société.
C'était ce que l'on appelle la loi de l'oubli.
Mais lui oublierait-il ?
Il n'y avait plus qu'une seule voie pour renaître, partir vers la ville et être quelqu'un d'autre.
(1) Le masque d'infamie ou de dérision au Moyen Âge avait pour but d'exposer les contrevenants aux règles élémentaires de l'ordre social.
(2) La sellette était le petit banc de bois sur lequel s'asseyait l'accusé interrogé par ses juges. Le siège était très bas pour des raisons psychologiques et symboliques. L'accusé se trouvait dans une posture tout à la fois inconfortable et humiliante.
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La forêt est là, vivante, débordante, bestiale. On voit ses sentinelles à têtes feuillues, chacune d'un vert différent, au corps brun ou gris clair bien ancré dans une terre noire, humide couverte de son drap de mousse. Un éclair sombre signale le déplacement d'un sanglier solitaire. On sent mille et une odeurs qui remplissent le nez. Des odeurs douces de champignons, de mousse, des odeurs plus fortes de souches pourries ou mâles portées par le vent. On entend mille bruits, car elle brame, croasse, grogne, pépie, siffle, geint, craque, frissonne, se frotte, chante claironnant cinq, six notes depuis la profondeur des broussailles, lance des cris brefs et nasillards du haut des arbres. Dans le lointain, lui répond en duo un couple de cailles forestières. Son opacité, son foisonnement sans ordonnance ni repère font naître l'angoisse pour certains. J'en ignore les raisons, mais moi, elle m'apaise. Elle s'insinue en moi. Cependant, j'ai des scrupules à y pénétrer. C'est une intrusion. J'ai le sentiment de troubler cette harmonie avec mon odeur de sueur et de crasse. Nous troublons un essaim qui vire bourdonneur, faute de roi[1].
Drouet nous demande de rester groupés le plus possible et d'ouvrir l'œil.
La prophétie de l'astrologue que j'avais oubliée refait d'un coup surface dans mon esprit. Je ne peux m'empêcher de me retourner sans cesse pour débusquer un éventuel danger.
Nous progressons en guettant presque à chaque pas quelque piège ou embuscade, toujours dans l'angoisse d'un coupe-gorge.
Nous sommes tous quiets, à l'affût du moindre bruit suspect. Rien.
Nous passons devant une chapelle, celle de Sainte-Catherine-de-Fierbois. On se demande si les ouailles sont nombreuses dans les environs.
Drouet, pour nous occuper l'esprit, nous conte l'histoire de cette sainte connue dans la région pour ses miracles.
- Les seigneurs, de retour de leurs combats, avaient pris l'habitude de déposer leur branc près de l'autel en signe de gratitude, à l'égard de sainte Catherine, car ils avaient été épargnés de la mort. Les vauriens ont trouvé là de quoi s'équiper à bon compte. C'est aussi ce qui fait que ces bois les attirent.
-C'est une profanation!, s'écrient les femmes.
- Vous croyez peut-être que ces malotrus s'en préoccupent. Ils s'en moquent bien. Ils sont pour la plupart sans foi, ni loi.
- Mais pourquoi y viennent encore ? Il ne doit plus y en avoir depuis.
- Parce qu'ils ne le savent pas. Ils pensent que d'autres en ont remis.
Nous apercevons, la lumière d'une clairière au milieu de cette forêt qui semble n'en plus finir.
Nous trouvons un enclos de charbonnier. Nous sommes fatigués, assommés de soleil, sales de sueur et de poussière. La nuit n'est plus loin maintenant, Drouet décide d'y faire halte malgré les risques. Nous n'avons pas le choix...
En contrebas du chemin, la rivière fait miroiter ses eaux limpides allant d'un vert d'émeraude à un bleu turquoise. Dans le silence de cette journée qui se meurt, mes yeux suivent, un moment, le courant de l'eau. Je me souviens, quand plus jeune, les soirs d'été, à l'heure où la nature s'endort, je regardais les premières étoiles s'allumer dans le ciel.
Soudain, sans que personne ne s'en soit aperçu, six personnes arrivent à notre hauteur. Habillés comme la plupart des pèlerins, ils nous abordent.....
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