Extraits

Veux-tu que je le tue ?

— Non.

— Tant pis. Me permets-tu de le tuer quand même ?

— Non !

L'amour ne ressemble à rien de connu. L'amour, c'est un son. La mélodie que composent deux cœurs qui battent à l'unisson. Le chant d'une cascade ou le calme du monde au lever du jour. Il vous berce avant de vous endormir et au milieu de la nuit noire de l'âme, il jaillit comme un rire.

- Oui... tu sais, même dans les endroits où il fait nuit noire, même au cœur de la tourmente, les gens trouvent la lumière chez les autres. ”

Certains savent qu'il faut rester aux aguets s'ils veulent entendre l'amour quand il survient. Chez d'autres, il est noyé par une cacophonie. Cela prend plus de temps. Mais quand il finit par s'imposer, c'est une symphonie.

Tout ce temps, j'ai cherché mon histoire d'amour idéale dans les contes de fées. On dirait bien que j'ai étudié les mauvais livres

- Mon cher Nickolas, je vous serais reconnaissant de la fermer.

Mais ce qui étouffe le reste, c’est la douloureuse certitude d’avoir, enfin, trouvé cette passion chantée dans des centaines de romans, le poids écrasant de l’amour véritable. Et cet amour, il s’incarne dans l’unique personne qu’il m’est interdit d’aimer.

Du doigt, je montre la longue cicatrice qui lui barre le torse en diagonale.

- Celle-là, la plus grande, c'est moi qui te l'ai faite.

- Et tu crois que je suis fier de la cicatrice que je t'ai laissée ? rétorque-t-il en montrant la marque qui m’abîme le bras gauche.

- Elle me dérange pas. Sur le coup j'ai eu très peur, mais elle me rappelle que j'ai vécu une aventure dans ma vie.

- Moi non plus la mienne ne me dérange pas. Elle est ce qui me relie à toi, avoue-t-il.

Mille battements de cœur.

Qu’insinue-t-il par ces paroles ?

- Pour être franc, ajoute Lennox sur un ton timide, j'ai un autre souvenir de toi. J'ai, comment dire, j'ai gardé cette mèche de cheveux que j'ai coupé pour te menacer. Quand je suis triste, je l'enroule autour de l'index. Comme cela.

Il attrape une mèche de mes cheveux toujours mouillés et il me montre de quelle façon elle épouse ses doigts.

Dix mille battements de cœur.

À mon tour de confesser dans un chuchotement :

- J'ai gardé ta cape. Je m’emmitoufle dedans la nuit.

Elle sent l'océan, elle a gardé ton odeur.

- T'es cheveux sentent l'eau de rose, chuchote-t-il.

Ses yeux, aussi bleus que le ciel, atterrissent sur mes lèvres et me posent une question muette. Il se rapproche.

- Tu as peur de moi ?

Je secoue la tête, nos nez se frôlent.

- Non.

- Moi je n'ai jamais embrassé personne. J'ai un peu peur de toi.

- Nous avons tout les deux beaucoup de chance, car tu sais surmonter tes peurs.

Ses lèvres entrent en contact avec les mienne. ”

- Tu dors ?

Rien.

- Tant mieux. Parce que je suis courageux, mais même mon courage à des limites. Je t'aime. Malgré tout ce que nous avons vécu, et tout ce que nous vivrons à l'avenir. Je suis désespérément amoureux de toi.

Je suis fier de ma soeur, de ses compétences, de son intelligence, de son courage.