Extraits

C'est à cet instant que je prends conscience que ce que je veux est hors d'atteinte. C'est Annika que je veux.

Je la veux pour moi seul. Je veux qu'elle me regarde et qu'elle m'accepte pour compagnon, malgré mon passif. Les raisons du mépris qu'éveille en moi Nickolas deviennent soudain limpides. Il ne veut pas se tenir à ses côtés la tête haute ni se monter digne d'elle. Moi, si.

Ne crois aucun homme sur parole, jamais. C’est à ses actions que tu dois le juger. Il t’a livrée aux mains de l’ennemi ? Il le refera, sans la moindre hésitation. C’est l’égoïsme personnifié. - Lennox

Mon cher Nickolas, je vous serais reconnaissant de la fermer.

... Les larmes coulaient sur ses joues chaudes et tombaient sur le sol froid.

- Je comprend. Dans ce cas, j'ai une question à te poser.

- Laquelle ?

- Elle est très simple : Annika Vedette, me feras-tu l’honneur insigne de devenir ma femme ? ”

Je comprend comment l'amour peut changer une personne. Et le chagrin, aussi. Parce que le chagrin, c'est l'amour que ne peut pas recevoir la personne à qui il est destiné.

>> Tu vois ce jeune soldat derrière moi ? Je l'aime. Je l'aime tellement que j’affronterais les pires des dangers pour lui.

Et si je le perdais... je ne sais pas de quoi je serais capable. ”

Je me dis que le charivari qui parvient à mes oreilles est le crépitement de la pluie. Un grand vacarme plus loin, dans la montagne, un arbre qui s'effondre, ou je ne sais pas trop quoi. Mais je l'entends à chaque foi que Lennox sourit, qu'il me touche ou qu'il me regarde d'une certaine façon.

Ce bruit, c'est le bruit que fait un millier de battements de cœur.

Je la contemple, comme foudroyé. Les cheveux fouettant le vent, elle étudie les occupants des voiliers et nos regards se croisent. Elle se fige à son tour. Est-ce moi qu'elle cherchait ainsi sur l'eau ? Le temps semble s'arrêter tandis que nous nous observons, immobiles l'un et l'autre. Je sens, au plus profond de moi, que nous flirtons avec le danger.

Mais sa constellation préférée, c'est Cassiopee. Elle se bat à l'épée. Et ses cheveux, il ne l'a pas oublié, embaument l'eau de rose.

Il n'a pas envie de la détruire. Pourtant, c'est ce qu'il va faire.

L'odeur des vieux livres prend mes narines d'assaut à l'instant où je pousse la porte de la bibliothèque.

Je sens un poids quitter mes épaules et je promène mon regard autour de moi, étudiant le moindre détail, savourant la paix qui s'installe dans mon âme.