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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T00:48:10+01:00

ELLE ENTEND ENCORE le son du couteau que l’on retire de l’œil, puis qu’on replonge dans l’autre. Il l’a appelée par son prénom… Miriam ? Cette pensée rebondit dans son crâne comme une balle qui ricoche.

Sa main la brûle. Elle pousse un hoquet de surprise, sursaute en reculant. Sa tête cogne contre la fenêtre passager. Pas assez pour la fendre, mais suffisant pour lui faire voir trente-six chandelles. Sa cigarette éteinte tombe de ses lèvres et dégringole sur ses genoux.

— Est-ce qu’on se connaît ? demande-t-elle tout en clignant des yeux, pour se débarrasser des points blancs qui saturent sa vision.

Louis, de toute évidence, semble perdu.

— Connaît-on vraiment les gens ? demande-t-il.

— Non, aboie-t-elle sèchement – trop sèchement.

Elle secoue la tête.

— Ce que je veux dire, c’est, est-ce que nous nous sommes déjà rencontrés ? Est-ce qu’on se connaît ?

La main de Louis est toujours pendue là où elle l’a serrée, mais à présent, il la recule doucement, comme si tout mouvement brusque pouvait la faire disparaître.

— Non, on ne se connaît pas.

Elle se frotte les yeux.

— Connais-tu quelqu’un d’autre qui s’appelle Miriam ?

— Je ne pense pas, non.

À présent, il la regarde comme si elle était un crotale. Elle réalise qu’il a une main sur le volant et que l’autre est libre, au cas où le crotale se déciderait à mordre. Il doit penser que je suis shootée. Si seulement.

Merde. Elle sait comment ça va finir. Ça ne va pas le faire. Ses intestins protestent.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T00:47:57+01:00

Frankenstein semble pensif. Ses grosses mains sont bien serrées autour du volant. Il fronce les sourcils. Elle se demande s’il est en train de penser à tout ce qu’il compte lui infliger. Ou peut-être à ce qu’il pourrait faire de son crâne blanchi. Elle se dit qu’une bonbonnière, ce serait plutôt pas mal. Ou une lampe. Elle est déjà allée à Mexico. C’était quand ? Il y a deux ans ? Pendant la fête des Morts. Toutes ces ofrendas colorées – les bananes, le pan de muerto, les bouquets de soucis, les mangues, les rubans jaunes et rouges. Ce qui l’a le plus marqué, ce sont les calaveras en sucre : des memento mori en meringue, piqués de confiseries colorées, avec de grands yeux et un large sourire, bienheureux dans leur délicieux trépas. Peut-être que ce gars est suffisamment cool pour faire quelque chose comme ça de son crâne. Un glaçage au sucre. Plutôt goûteux.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T00:47:43+01:00

Miriam boit une gorgée à sa bouteille d’eau. Raté, c’est toujours pas de la vodka.

Au-dessus de sa tête, des moineaux s’ébrouent sur les corniches de l’entrepôt. Des ombres s’étirent.

Elle allume une autre Marlboro. Elle donne des petits coups dans le cendrier qui bascule d’avant en arrière. On dirait un chat jouant avec une souris. Elle fait des ronds de fumée, pianote, et fait cliqueter ses ongles – soit rongés jusqu’à l’os, soit longs – sur la table pliante.

La porte s’ouvre enfin.

Le gamin entre. Sous son bras, il a coincé un carnet et des feuilles volantes tandis qu’une sacoche pour ordinateur pend contre son flanc. Un dictaphone numérique est accroché autour de son cou.

Il tire une chaise.

— Désolé, dit-il.

Miriam hausse les épaules.

— Laisse tomber. T’es Paul, c’est ça ?

— Oui, c’est moi.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T00:47:31+01:00

01 H 40. Pratiquement deux heures du matin. La pluie vient de cesser. La route luit.

L’air sent l’asphalte mouillé, une odeur que Miriam associe à celle des gros vers de terre étalés sur le macadam humide.

Les pneus des voitures chuintent et sifflent. Tout n’est que brouillard, taché d’un côté par les lumières des phares, et de l’autre par celles des feux stop.

Ça fait maintenant vingt minutes que Miriam patiente, dehors, et elle se demande pourquoi ce n’est pas plus facile. Elle attend, avec son tee-shirt blanc moulant – un tee-shirt mouillé, sans aucun soutien-gorge à l’horizon – et son pouce tendu. De l’auto-stoppeuse de première qualité, reçue avec mention très bien. Pourtant, personne ne s’arrête.

Une Lexus la dépasse à toute vitesse.

— Espèce de connard, dit-elle.

Un 4 × 4 blanc disparaît dans un grondement.

— Espèce de gros connard.

Un pick-up rongé par la rouille approche, et elle se dit que cette fois, c’est la bonne. Celui qui conduit cette poubelle doit forcément croire qu’il va pouvoir conclure avec cette jolie petite chatte de rue. La voiture ralentit, le conducteur veut mater. Sauf qu’il accélère de nouveau et klaxonne. Un bol de KFC vide pirouette dans les airs et manque de peu la tête de Miriam. L’effet Doppler déforme le rire gras des péquenauds. Miriam change son pouce d’auto-stoppeuse pour un doigt d’honneur et crie :

— Va te faire enculer bien profond, tarte au foutre !

Elle s’attend à ce que le pick-up poursuive sa route.

Sauf qu’elle aperçoit un éclat rouge. La lumière des freins. La voiture s’arrête brutalement, puis fait marche arrière.

— Merde.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T00:47:10+01:00

LES PHARES DES voitures pulsent comme des stroboscopes à travers les volets déglingués du motel.

Quand elles pénètrent dans la chambre, Miriam se regarde dans le miroir sale.

J’ai l’air de débarquer d’une route poussiéreuse, pense-t-elle. Jean crade et déchiré. Tee-shirt blanc moulant. Cheveux blonds décolorés aux racines apparentes ; ces racines sombres, comme issues de la terre.

Elle pose ses mains sur ses hanches puis les balance à droite, à gauche. D’un revers de la main, elle essuie une tache de rouge à lèvres, là où Del l’a embrassée.

— Les lumières doivent être allumées, dit-elle pour elle-même, prédisant le futur.

Elle allume la lampe près du lit. Une lueur jaune pisse illumine la chambre miteuse.

Un cafard reste tétanisé au milieu de la pièce.

— Oust, casse-toi. Tu es libre.

Le cafard ne demande pas son reste. Il s’éclipse en se tortillant sous le lit pliant, soulagé.

Retour au miroir.

— Ils ont toujours dit que tu avais l’âme d’une vieille, murmure-t-elle.

Ce soir, elle le ressent vraiment. Dans la salle de bain, la douche siffle. Il est bientôt l’heure. Elle s’assoit sur le bord du lit, se frotte les yeux et bâille.

Elle entend le robinet de la douche couiner. Les canalisations grognent et bégaient comme si un train passait dans le mur. Miriam recroqueville ses orteils de singe puis les tend. Les jointures font clac.

Dans la salle de bain, Del fredonne. Une chanson de country à la con qui vient d’un patelin paumé. Elle déteste la country. Cette musique est le pouls lancinant et sourd du cœur du pays. Attends, on est bien en Caroline du Nord, là ? Est-ce que la Caroline du Nord est littéralement au cœur du pays ? On s’en fout. Le Cœur du pays, la Confédération, le Nulle Part Béant. Est-ce important ?

La porte de la salle de bain s’ouvre et Del Amico sort, enveloppé de fantômes de vapeur.

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Extrait ajouté par WinniefredP-H 2014-11-16T12:51:17+01:00

— Regarde ça. Blackbird. Red Vampire. Choisis.

— Choisis quoi ?

Elle pousse un soupir exaspéré.

— Un candidat pour la présidence de la Lune et de toutes ses provinces.

Il la regarde fixement, confus.

— Ma teinture, abruti. Je vais me teindre les cheveux. Blackbird – elle secoue la boîte – ou Red Vampire – elle secoue l’autre boîte.

Il plisse les yeux, son visage complètement relâché exprime son peu d’investissement ou de compréhension. Miriam grogne, avance vers lui d’un pas lourd et laisse tomber son sac. Elle balance les deux boîtes sous son menton pour leur faire faire une petite danse, comme dans la pub Let’s All Go To The Lobby où les bonbons défilent en dansant.

— Noir, rouge, noir, rouge, chantonne-t-elle.

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Extrait ajouté par WinniefredP-H 2014-11-16T12:50:58+01:00

— C’est mon frère. Il… a des problèmes. Primo, il est mal élevé. Deuxio, son prénom est Ashley, et avec un nom pareil, il doit bien avoir quelques vagins dans sa poche, non ? Tertio, il est au moins à moitié attardé. Je parierais même bien sur deux tiers attardé, si vous voulez faire un pari amical. Maman avait l’habitude de lui donner du fertilisant pour gazon quand il était petit, je pense que c’était une tentative d’avortement rétroactive.

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