Commentaires de livres faits par MissDupont
Extraits de livres par MissDupont
Commentaires de livres appréciés par MissDupont
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Les voix se déchaînèrent dans sa tête.
"Tu es complètement fou ou quoi? N'y pense même pas!"
"C'est beaucoup trop risqué. Concentre-toi sur ton objectif, Elias. Tu dois à tout prix reprendre contact avec Luana."
Puis elle dit:
- Je vais demander aux autres de partir, si tu veux bien. Il faut qu'on parle, toi et moi.
- Qu'est-ce que c'est? demanda-t-elle.
- Morphium.
- C'est pour quoi?
Le médecin semblait chercher ses mots.
- C'est pour...euh. Comment dire. Quand on a de... Schmerzen? Pain? Vous comprenez?
- Oui.
Quand on a de la peine. C'est ce qu'elle avait compris. Le médecin lui posa encore quelques questions, puis lui demanda de lever les genoux. Madeleine sentit ses doigts froids sur les rotules, puis à l'intérieur des cuisses où son regard était maintenant posé. Il s'arrêta net et recula d'un pas, comme si l'entrejambe de Madeleine lui avait révélé, dans un murmure, le troisième secret de Fatima.
- What is this? s'exclama-t-il.
- Je ne comprends pas, répondit Madeleine.
- Là! Ça!
- C'est une tache de naissance, je l'ai de mon père.
- C'est une treble key?
- Une clé de fa? Oui, mon frère Luc avait la même, mais il est mort. Il paraît que ça ressemble à une clé de fa. Moi je ne sais pas, je ne fais pas de musique.
Mais il est clair qu'aujourd'hui, c'est lui qui a eu l'idée géniale qui nous permettrait de mettre les informations contenues dans le carnet entre les mains des enquêteurs de la police, et cela sans nous compromettre.
-Il suffit d'aller déposer ce carnet là où j'ai trouvé l'autre, et d'avertir ensuite la police au moyen d'un appel anonyme, a-t-il déclaré tout à l'heure, face à nos mines ahuries.
Patricia n'en revenait pas. Et moi, pas davantage. Ce gamin qui me tape sur les nerfs depuis qu'il sait marcher venait de nous tirer d'affaire là où nous ne savions plus par quel bout prendre le problème! Il a même ajouté, joignant le geste à la parole:
-Il faut bien l'essuyer pour ne pas laisser d'empreintes digitales.
-Il l'a ensuite saisi avec un mouchoir en papier, avant de le glisser dans sa poche.
-Un instant! s'est alors écriée Patricia. Ce serait plus prudent quand même d'en garder une copie pour nous. On ne sait jamais...
Une fois, seule avec elle au McDonald's (péché capital), elle m'a fait une de ces scènes de planification incroyable:
- Je vais aller mettre mon manteau sur la chaise de la table là-bas. Pendant ce temps, tu attends le cabaret. Une fois notre table réservée, j'irai au comptoir remplir les contenants de ketchup et attraper les pailles et les napkins. N'oublie pas de lui demander le miel pour les croquettes et rejoins-moi à la table. À plus tard.
Les sourcils en accents circonflexes, je l'avais regardée s'éloigner pour accomplir sa partie de mission. Mon Dieu! J'avais l'impression de vivre une intervention-tactique-Colombo pour désamorcer une bombe dans le parc de jeux pour enfants. Je m'attendais presque à la voir faire une roulade sur le côté comme un ninja pour atteindre la table avec les gobelets de ketchup en main. Sacha, on mange un burger de clown, calme-toi...
- Je sais que ne n'est pas toi, dit-il.
"Chéri. S'il te plaît."
- Je sais que ce n'est pas vrai. Je sais que c'est Horace.
"Je t'en prie. Si tu m'aimes. S'il te plaît."
Sully ne put contenir ses larmes. Il ne voulait pas de cette conversation, mais il l'avait tant désirée.
- S'il te plaît quoi? murmura-t-il enfin.
"Ne lui dis pas", répondit-elle.
- Excuse-moi, je vais me raser la prochaine fois.
- Tu dois trouver que je suis poilue avec ma coupe brésilienne, que je suis un peu comme l'homme du couple? risqu'ai-je.
- Euh... ça va. C'est pas trop pire. Il y a des filles qui ont vraiment des forêts amazoniennes. On les appelle, mon coloc et moi, les "chtougnes", parce que lorsqu'elles enlèvent leurs petites culottes, ça fait "chtougne": tous les poils rebondissent!
Pardon? Ai-je bien compris la question, monsieur l'avocat? Je crois que vous n'avez pas saisi le dossier: vous êtes nul à chier et mon ex me faisait jouir en cinq minutes. Donnez-moi vite le numéro de vos témoins experts qui ont un orgasme en se faisant arracher le clitoris! Voilà ce que je lui aurais volontiers balancé. Ma réponse fut brève.
- Non.
Absence d'orgasme chez madame? Monsieur ne se questionne pas sur sa façon de faire. Nul doute, le problème se trouve du côté de la partenaire. Désolée, mais il est hors de question que je m'abaisse à simuler un orgasme pour épargner les ego masculins. Je m'endormis quand même collée sur Marc.
- Ne bougez pas! Ne bougez pas, vous avez eu un accident. Ne bougez pas, parlez-moi, restez avec moi. Ne partez pas, parlez-moi.
- C'est de la faute à Baudelaire... chuchote-t-elle dans un souffle qui menace de s'éteindre.
- Continuez, continuez.
- Ma mère. Qui va prendre soin de ma mère? a-t-elle encore la force de murmurer.
Est-ce l'angoisse qu'elle éprouve à l'idée d'abandonner sa mère ou la douleur physique qui lui donne ce rictus coincé?
- Ne vous inquiétez pas, on va s'en occuper. Je vais m'en occuper, se reprend-il.
Maintenant qu'il vient de briser la jeunesse et la beauté de cette joggeuse matinale, il est prêt à lui promettre mer et monde. Elle souffle un léger merci juste avant de tomber dans un profond sommeil.
"Bonsoir , monsieur. Que puis-je pour vous?
- Il y a un truc dont je voudrais discuter avec un inspecteur , s'il-vous-plaît.
- Quelle est la nature du problème, je vous prie?
- Eh bien, dit-il, on m'a fait signer un contrat. Je dois tuer quelqu'un. Plusieurs personnes, en fait."
La réceptionniste arqua légèrement les sourcils, puis se reprit. Hack respira. Ce qu'il craignait surtout, c'était qu'elle lui fasse la morale.
"Veuillez vous asseoir. Un inspecteur va venir s'occuper de vous dans un petit instant."
Aussi, quand on est jeune, on croit pouvoir prédire les tourments et les tristesses que l'âge apportera sans doute. On s'imagine esseulé, divorcé, veuf; les enfants vivant loin de soi, les amis mourant. On imagine la perte de statut, la perte de désir - et de choses désirables en soi-même. On peut aller plus loin et considérer sa propre mort qui approchera et que l'on ne pourra, quelle que soit la compagnie qu'on aur pu réunir autour de soi, affronter que seul. Mais tout cela est se projeter dans l'avenir.
- Julie, sacrament! Tu m'apprends que j'ai une MTS comme on annonce qu'on rentre à quatre heures!
- C'est pas la fin du monde!
- Pour moi, oui.
- Si t'es pas content, tu peux toujours retourner avec ton ex.
Jean-François en avait assez entendu. Julie ramenait le sujet d'Esther de plus en plus souvent dans leurs chicanes. Chaque fois, il se sentait obligé d'intervenir en faveur de son ex. Il ne permettait pas qu'on salisse la réputation de la mère de ses enfants. Esther n'était pas parfaite, mais sa vie était rangée, ordonnée et cohérente. Tout ce qui avait fini par miner leur mariage lui manquait. Ce qu'il reprochait à Esther, son manque de fantaisie, sa rigidité, l'absence de lâcher-prise, lui semblait maintenant attirant comme un verre de chardonnay à une mouche.
- Non! protestait Ethan entre deux sanglots.
La neige qui tombait de son anorak formait des flaques sur le parquet.
- Ethan, chéri, ne pleure pas ou je vais me mettre à pleurer aussi.
Dénouant les petits bras de son cou, Marnie lui releva le menton.
- S'il te plaît, reste! hoqueta Ethan en cachant son visage dans le cou de Marnie, ses frêles épaules secouées par les sanglots.
Luke était bouleversé. Il y avait tamt de tendresse dans la façon dont Marnie tenait son fils, la courbe de son bras soutenant ce petit garçon qui ne voulait manifestement pas qu'elle parte.
Mère indigne - Ça a donné quoi?
Père indigne - "Jean-dit: Gratte-toi le cul."
Silence.
Mère indigne - "Gratte-toi le cul"?
Père indigne - Oui.
Mère indigne - T'es sûr qu'elle n'a pas dit "Gratte-moi le cul"?
Silence.
Mère indigne - C'est juste pour être sûre.
Père indigne - Je serais intervenu.
parce que je n'en pouvais plus de la version originale.
Rafi m'a prise par le bras pour me secouer et me faire réagir.
- Prends ton sac et ton chat, on s'en va.
- C'est grave? Je posais la question tout en faisant ce qu'il me disait. Son ton était calme, mais sans réplique. Je savais qu'il était sérieux.
- Oui, quelqu'un a allumé un immense feu sous la galerie. La maison est en bois et ce n'est pas un accident, Savannah...
Je lui expliquais chaque bruit: "Le pilote met de la puissance dans les moteurs pour décoller. Le nez va bientôt lever et on va s'envoler." Elle s'agrippait comme un petit animal apeuré. Elle a eu un instant de frayeur quand le capitaine a baissé le régime des moteurs.
- Non, nous ne sommes pas en panne... Ne t'inquiètes pas.
- C'est quoi ce bruit?... Mamaaaaaan, je veux descendre!
- Il vient de faire entrer les roues à l'intérieur de l'appareil. Tout va bien.
Vous voyez le genre? Si ma mère avait été là, ensemble, elles auraient mis tellement la panique à bord que le pilote aurait dû se poser d'urgence n'importe où et les abandonner sur une piste déserte.
Je suis partie dans le couloir comme un flocon de neige porté par le vent, mais sans trop savoir où j'allais.
J'étais pieds nus, je sortais de la douche et je grelottais. J'avais mal au ventre, j'étais gelée, fragile et dans le noir.
Je sentais un vent froid entrer par tous les bouts de mon pyjama. Je rêvais de mon foulard en laine que j'avais oublié avec mes bas dans la chambre. Je devais avancer à tâtons jusqu'à la chambre d'Alex qui serait peut-être le plus surpris de me voir à sa porte.
C'est vrai que depuis notre arrivée, nous n'avions pas eu beaucoup de temps ensemble. Il parlait souvent à Oussamina et son travail captait toute son attention.
La seule fenêtre aux carreaux de plomb au bout du corridor, avant le tournant, ne laissait passer qu'un filet de lumière, la lune étant cachée.
Je sentais le stress monter dans ma gorge. J'avais envie de crier, mais je ne savais pas pourquoi. Il n'y avait que ce sentiment d'angoisse profond qui me transperçait.
Mes pieds froids traînaient sur les grandes dalles de céramique et j'aurais voulu courir, mais je n'y arrivais pas. J'entendais des voix et rien n'indiquait d'où elles venaient. C'était comme un choeur. Plusieurs personnes chantaient, ou priaient?
J'avais peur et tout ce que je voulais, c'était arriver au bout de ce corridor qui semblait mesurer dix kilomètres; quelle idée aussi d'installer Alex aussi loin de ma chambre?
Mais le problème est qu'il faut de l'argent pour obtenir ces produits. Pour résoudre ce problème, nous nous trouvons un emploi. Ce n'est peut-être pas l'emploi idéal, et le temps que nous y passons n'est peut-être pas utilisé comme nous le souhaiterions, mais nous acceptons l'emploi afin de rembourser le paiement des trucs que nous avons achetés. Nous nous disons que c'est temporaire et que bientôt nous ferons un autre boulot, une activité pluscen relation avec ce que nous voulons vraiment faire.
Mais il y a un hic. Parce que l'emploi ne nous permet pas de nous épanouir, et parce que nous y passons tellement d'heures, nous nous sentons de plus ven plus insatisfaits. Pendant ce temps, il y a plein de gens autour de nous qui répètent sans cesse à quel point ils ont hâte à la retraite où ils pourront faire ce qu'ils veulent. Avant longtemps, nous commençons nous aussi à rêver à ce moment presque mythique dans le futur où nous n'aurons plus à travailler mais où nous pourrons plutôt passer nos journées à faire des trucs qui nous passionnent vraiment.
...
Les battements de mon coeur supplantaient la note stridente dans mes oreilles. J'ai relevé la tête. Mon regard s'est attardé aux arches surmontées d'armoiries, aux boiseries de chêne qui en épousaient les lignes arrondies, aux détails des vitraux, à l'alcôve et à ses rayons remplis de livres, puis il s'est posé sur la fresque monumentale qui, en surplomb, dépeignait des scènes de la guerre de Sécession.
J'ai baissé les yeux vers mon texte. À travers le brouillard, j'arrivais à distinguer les lettres, mais pas les mots qu'elles formaient. L'éclairage des lampes de verre blanc posées sur les tables m'aveuglait. Au moins cent personnes étaient entassées derrière ces tables. J'apercevais leurs silhouettes, mais mon malaise brouillait tout, je ne pouvais discerner leurs visages. J'ai levé la main pour calmer l'assistance. Les applaudissements se sont atténués, puis se sont dissous dans le silence.
Quelle heure pouvait-il être?
Ulysse leva le bras pour consulter sa montre mais, curieusement, elle glissa jusqu'à son coude, comme si le bracelet était soudain trop grand.
Que se passait-il donc?
Nouvelle inquiétude d'Ulysse, qui nota que son poignet avait rapetissé et que c'était pour cette raison que sa montre avait glissé.
Que lui était-il donc arrivé pendant cette mystérieuse nuit?
Il ne s'attarda guère à cette question car il pensa alors à Tatiana.
Il avait complètement oublié de la coucher dans son petit berceau. Ne l'avait-il pas écrasée pendant la nuit? Sa tête, invisible, était recouverte par le drap, qu'il s'empressa de soulever.
Une nouvelle surprise l'attendait.
Le pâle duvet blond de Tatiana était devenu une abondante chevelure comme celle d'une fillette de deux ans! Très fournis, joliment bouclés, ses cheveux touchaient presque ses épaules.
Comment une telle transformation avait-elle pu s'opérer en quelques heures à peine?
- Charlotte, on est assis sur des tabourets. Tout le monde peut nous voir.
- Puis? C'est ça qui est excitant, tu trouves pas?
- T'arrêtes ça tout de suite.
- Arrête-moi si tu veux, toi, dis-je en continuant de lui caresser la cuisse et de remonter très tranquillement.
Il saute de son tabouret, m'attrape par la taille pour me faire descendre du mien, me plaque contre lui et commence à m'embrasser doucement... C'est tellement bon. Je resterais là, comme ça, pour l'éternité.
Sa main droite appuie fermement dans le bas de mon dos, pour m'inciter à me coller un peu plus... Et c'est là que je découvre que le désir l'habite tout autant que moi.