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Mais je suis faible. Beaucoup trop faible. Et amoureux. Beaucoup trop amoureux.
Afficher en entierMon audace est récompensée par un large sourire. Mademoiselle serait-elle tentée ? Si cela continue, je finirai même par m’amuser à ce dîner !
À grandes enjambées déterminées, Pokémon Noir interrompt mon plan drague :
— Raphaël VanPelt, mieux connu sous le pseudonyme d’Echophobia, vingt-six ans, célibataire, pas d’enfant, domicilié à Waterloo. À son actif, en son nom propre, un disque d’or pour son remix de King of my Castle et un de platine pour Whispering Nothing. Le double en tant que producteur, domaine où il ne se limite pas à la scène électro. Propriétaire avec sa sœur du Starlight, la boîte la plus branchée de Belgique, voire d’Europe. On souhaite qu’elle survive à sa crise actuelle… Invité récurrent dans les plus grands festivals, où les organisateurs espèrent vendre des tickets grâce à son nom sur l’affiche. Une rumeur persistante, toujours démentie jusqu’à présent, lui promet un album d’ici la fin de l’année. Echophobia devient une valeur sûre dans le milieu, quelqu’un avec qui il faut compter.
Elle reprend son souffle, et se présente enfin :
— Je suis Roxanne Dansereau, enchantée !
— Madame a fait ses devoirs…
Mon ton est loin d’être enjoué. Je fixe la main tendue de Roxanne et la serre à contrecœur. Sa tirade m’a mis mal à l’aise. La plupart de ces renseignements sont facilement accessibles sur le Net, sauf, peut-être, notre situation financière. Moi-même, je n’étais pas au courant il y a une heure de cela. Pourquoi a-t-elle fait des recherches aussi poussées sur mon compte ?
— J’aime bien savoir avec qui je bosse.
— Nous ne travaillons pas ensemble.
— Correction : nous ne travaillons pas encore ensemble. Je suis venue vous proposer votre prochain tube !
Afficher en entierChapitre 2 :
Murder on the Dancefloor - Sophie Ellis - Bextor
«…
— Personne d’autre que moi ne dirige le son dans mon night-club.
Mélissa et moi nous mesurons du regard, froide détermination contre fureur sombre. Je ne détourne les yeux que pour jauger la réaction de Sasha, protégée de ma rage par toute la longueur de la table. La traîtresse garde la tête basse, elle n’ose pas affronter le cataclysme qu’elle a provoqué. Pétasse. Avec des amis pareils, sûr que je n’ai pas besoin d’ennemis.
— Enfin, tu ne la dirigeais même pas, cette foutue équipe ! Tu n’es jamais là à l’heure, Sasha te couvre en permanence ! Elle le fait déjà, ce job, s’énerve Mélissa.
— Tu te rends compte de ce que tu me fais ? Tu me vires ! De ma propre boîte !
— Je te donne l’opportunité d’avoir plus de temps pour d’autres choses !
— La bonne excuse, ricané-je.
— Comme ton album ou te sevrer, par exemple ! Crie-t-elle.
— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
J’essaie d’adopter un ton froid, calme, détaché, pour que mes mots pèsent plus. Peine perdue : je tremble de rage, je vocifère, j’éructe.
— Qu’au moins, si tu étais sobre quand tu viens…
— Je suis sobre, bordel !
— Comme un Polonais lors de sa campagne napoléonienne ? Raille-t-elle.
— Certaines personnes ont une vie en dehors de ces quatre murs ! Quitte le Starlight cinq minutes, trouve quelqu’un qui aura le courage de te sauter, peut-être que tu seras moins chiante, après beuglé-je m’en casser la voix.
— Comment oses-tu… siffle Mélissa. Crétin !
— Connasse !
— D'accord ou pas d’accord, Sasha devient la cheffe !
— Va te faire foutre !
Sous les yeux médusés de nos directeurs d’équipe, je me lève d’un bond. Je tente une sortie théâtrale, pousse ma chaise vers l’arrière avec brutalité, dans l’espoir qu’elle tonne tel un coup de fusil en heurtant le sol. Sauf que le salon où nous sommes est muni de moquette...»
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