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« Les présentations faites, nous nous sommes installés à table pendant qu’Alain préparait le barbecue. Vincent, assis à mes côtés juste en face d’Alexandre, ne disait pas grand-chose. Il se contentait de sourire en regardant Alex qui faisait le service. Mais Alex était si fasciné par son ami qu’il en oublia de nous passer le plat, ce que je lui fis remarquer : « J’aimerais me restaurer aussi un peu, si tu le veux bien ! » Alex n’avait d’yeux que pour son ami. Mes taquineries ne l’atteignaient absolument pas. Quant à Alain, il ne semblait pas pressé de nous rejoindre.
Il s’assit enfin, mais resta silencieux, ce qui ne lui ressemblait guère, lui d’un naturel si jovial et accueillant. Son visage était fermé, ses sourcils froncés et il respirait fort, signe chez lui de contrariété. Il fixait son assiette. Je le sentais très mal à l’aise, et plus les minutes passaient, plus j’avais le désagréable sentiment de l’être à mon tour, sous mon propre toit.
Au fil du repas, je vis mon fils se « lâcher » comme on dit aujourd’hui. Je me rendis compte que ses gestes n’étaient pas seulement amples ou un peu théâtraux, mais aussi maniérés, précieux, et que sa voix prenait des intonations aigües lorsqu’il s’adressait à Vincent. Alex ne cessait de le complimenter et enviait la vie qu’il menait à Paris. À l’entendre, rien n’était bien ici, chez nous, dans notre campagne. Vincent avait beau lui répondre que l’on pouvait aussi se sentir seul dans une grande ville, Alex continua sur le même ton et jura de s’installer à Paris plus tard. Alors, Vincent se proposa de lui faire découvrir les plus beaux endroits de la capitale…
Plus j’observais ce jeune homme, plus je le trouvais efféminé. Et soudain, je vis clairement leur petit jeu. Comme si, d’un seul coup, quelqu’un m’enlevait un voile : Alexandre et Vincent cherchaient à se plaire l’un l’autre ! »
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