Commentaire de Capridegh

Moi, Simon, 16 ans, homo sapiens (édité sous le titre Love, Simon après la sortie de l'adaptation cinématographique géniale du livre) est un roman que j'ai beaucoup apprécié pour sa bienveillance et l'humanité de ses personnages. Même s'il m'a fallu quelques pages pour me sentir bien dans le récit (beaucoup de personnages, un décor lycéen traditionnel qui ne me concerne plus depuis longtemps, la narration entrecoupée de mails, etc), j'ai vite ressenti finalement l'envie de prendre Simon sous mon aile et l'envie de m'en faire un ami dans la vraie vie. Simon est tout simplement craquant, avec sa sympathie qui déborde, son humour appréciable, son naturel à toute épreuve, sa culture et son intelligence rusées. Il porte, à lui tout seul, tout le roman qui en est alors des plus agréables. Love, Simon est un de ces livres dont les personnages manquent au lecteur dès que celui-ci le referme. C'est ce que je ressens encore aujourd'hui, encore plus d'ailleurs depuis que j'ai vu le film et la gueule d'ange de l'acteur qui campe le rôle du personnage principal (comment ça "je suis bien trop vieille" ?!).

Love, Simon a peut-être des allures de roman léger qui ne paye pas de mine et qui se lit simplement mais malgré tout, il aborde le thème bien sérieux du coming-out, du coming-out raté, qui plus est. Car oui, Simon va en vivre des vertes et des pas mûres, suite à un chantage des plus vicieux ; mais ce dernier ne pourrira pas l'ambiance du roman pour autant car certaines situations et certains malentendus qui en découleront alors ne manqueront pas de faire rire le lecteur. le ton de Love, Simon reste en général gai, spontané et très agréable. L'élément perturbateur en sera d'autant plus brute, douloureux, surprenant, voire carrément dramatique et on se surprend à vivre pleinement les événements avec les personnages concernés.

Seule ombre au tableau : Love, Simon est parsemé de clichés. Il fourmille des ingrédients du lycée américain typique, avec sa star de football, les bandes de copains, son club de théâtre qui répète une pièce grandiose pour la fin d'année, les soirées où la bière coule à flots dans ces gros gobelets en plastique rouges incontournables, etc. La famille de Simon est on ne peut plus stéréotypée elle aussi et somme toute parfaite en tout point. Les codes du feel good movie à la mode pour adolescents sont tous là (que ce soit dans le livre ou dans le film) mais je ne les ai pas détestés longtemps tellement j'ai été prise dans l'histoire et tellement Simon lui-même est accrocheur. Je ne doute pas qu'ils peuvent cependant rebuter bien plus d'un lecteur !

Love, Simon, c'est finalement un roman qui fait un bien fou avec des personnages authentiques qu'on adore et qui nous donne envie de ne pas voir le bout de leur histoire. le narrateur est un personnage ultra amical qui saura être l'épaule adéquate pour les jeunes lecteurs qui pourraient éventuellement vivre un coming-out tout aussi compliqué. Mais le côté pédagogique du roman est très léger et il reste avant tout une très belle histoire où l'amitié tient une place importante et dont la fin ravira les amateurs de happy ends.

J'accorde un 8/10 à Moi, Simon, 16 ans, homo sapiens. Si certains ne vont sans doute pas apprécier les clichés du roman, Love, Simon n'en est pas moi un livre presque parfait en tout point ; l'auteure parvient à rendre la petite vie de ses personnages simples ultra captivante, chacun des protagonistes étant très sympathique. Tout se passe finalement dans la bienveillance et dans un climat qui fait chaud au cœur... C'est un livre que j'ai adoré dévorer comme une part presque trop petite de cheesecake moelleux et délicieux !