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VII INIJI
Ne peut plus, Iniji
Sphinx, sphères, faux signes, obstacles sur la route d'Iniji
Rives reculent
Socles s'enfoncent
Monde. Plus de monde seulement l'amalgame
Les pierres ne savent plus être pîerres
Parmi tous les lits sur terre où est le lit d'Iniji?
Petite fille petite pelle
Iniji ne sais plus faire bras...
p.79
Afficher en entierI THE THIN MAN (Regards sur des gravures de Matta)
Petit petit sous le vent petit et lacunaire pressé et sachant que vite il faut qu’il sache dans son cockpit dans sa petite galaxie veillant faisant perpétuellement le quart dans son automoteur dans son autocorrecteur dans son peu de paix dans son pas de paix du tout bruissant sous la douche de milliers d’avertisseurs sonné
sifflé
frappé
percé
se croyant de la chair se voulant dans un palais mais vivant dans des palans innombrable et frêle horloger cependant et fœtus aussi commandant des les rafales visé
entamé
abordé
agrippé
agriffé
frappé à coups redoublés gravé comme une plaque cliquetant comme un téléscripteur déplacé dévié
le miroir mille fois brisé
affolé
à l'écoute ne voulant pas être perdu traçant des plans des plans contradictoires des plans étrangers des plans rebondissant des plans à l'infini luttant avec des plans jamais tout à fait submergé
luttant toujours renversé
redressé
de nouveau alerté
asséché
refaisant des plans des contre-plans des plans d'opposition dans l'obscur dans le futur dans l'indéterminé
pilote pilote tant qu'il pourra pilote ou plus rien en plein vol cible qui scrute qui trame qui projette
Celui qui est né dans la nuit souvent refera son Mandala p.9-10-11-12
Afficher en entierVIII VERS LA COMPLÉTUDE
(Saisie et Dessaisies)
…
après un long voyage
Rien seulement Rien
« Rien » s’élève du naufrage
Plus grand qu’un temple plus pur qu’un dieu
« Rien » suffit frappant le reste d’insignifiance d’une inouïe, invraisemblable pacifiante insignifiance
Bénédiction par le « Rien »
Pour l'éternité
« Rien »
réjouissant le cœur distribué à tous
La table vit de moi je vis d’elle
Est-ce tellement différent ?
Existe-t-il quoi que ce soit de totalement différent manteau table tissu tilleul colline sanglier différents seulement parce que semblables par-dessus tout effaçant tout
Unité
Totalement
Tous les êtres le règne de l’existence commun à tous
Magnifique !
La grande flaque de l'intelligence
étendue sur le monde inerte apaisée sans compétition sans griffes sans ambition en voie de rencontre embrassant embrassé
Monde...
p.105-106
Afficher en entierXI YANTRA
A Kim Chi
Empli de la puissance su sens de la plénitude du rejet, du retrait le serpent raide traversé de sons
Étendu, vertical simultanément dehors et dedans aux quatre points cardinaux retiré
en l'Infini pourtant
Universel soi en tous points reconjugué
Allié, au souterrain, au sombre là où la force d'ombre fonce avec fureur bouche à bouche le noble et l'ignoble
Imperturbé
impénétré
au centre de l'espace axial
à l'écart des tourmenteuses
Descente dans l'aire réservée
Éliminé l'actuel, l'accidentel la poussière de l'existentiel
éliminé l'attachement aveugle à l'altérité
investi de grandeur de silence investi d'immatériel du louche indéfini des puissances obscures
Replongé
Force sans face
Matrice des formes et rempart contre les formes
Dans l'espace un œil sans visage contemple d'un regard inaltérable, sans fléchir, sans paupière sans fatigue
…
p.125-126-127
Afficher en entierX
LE JOUR, LES JOURS,
LA FIN DES JOURS
……………………………………………………………………………………
Sans qu'ils parlent, lapidés par leurs pensées
Encore un jour de moindre niveau. Gestes sans ombres
À quel siècle faut-il se pencher pour s'apercevoir?
Fougères, fougères, on dirait des soupirs, partout, des soupirs
Le vent éparpille les feuilles détachées
Force des brancards, il y a dix huit cent mille ans on naissait déjà pour pourrir, pour périr, pour souffrir
Ce jour, on en a déjà eu de pareils quantité de pareils jour où le vent s'engouffre jour aux pensées insoutenables
Je vois les hommes immobiles couchés dans des chalands
Partir.
De toute façon partir.
Le long couteau du flot de l'eau arrêtera la parole.
p.121-122
Afficher en entierVIII VERS LA COMPLÉTUDE
(Saisie et Dessaisies)
On reçoit on reçoit on a l'enchantement de recevoir de secrètement sans fin l'Impalpable recevoir
JOUR DE NAISSANCE DE L'ILLIMITATION
Un autre Monde m'accepte m'agrée m'absorbe m'absout
Armistice des passions
Des bancs de clarté
souterrainement souverainement
L'émanation d'exister l'agrandissement d'exister le promontoire, l'impétuosité d'exister
Je suis à l'arrivée de la plénitude
L'instant est plus que l'être
L'être est plus que les êtres et tous les êtres sont infinis
J'assiste à l'invasion qui est une évasion
Temps mobile
à plusieurs étages ascendants, panoramiques
Un invisible véhicule m'emporte…
p.93-94
Afficher en entierVIII VERS LA COMPLÉTUDE
(Saisie et Dessaisies)
…
Perdu les outils retrouvée la semence
Le comble le comble m'appelle seulement le comble
Universels bras qui tiennent tout enlacé
Univers donné
donné par le dépouillement
Ablation
Oblation union dans le tréfonds
Attirance
Porté à une puissance plus haute
à une puissance invraisemblablement haute
Séparé de la séparation je vis un immense ensemble inondé de vibrations la poitrine aux cent portes ouvertes
Une flottille d'embarcations part de nous part de tous
Dans le dénuement est conféré l'aigu le plane, le grand, le grandiose l'agilité, l'unicité, l'étendue l'énormité, la libéralité...
p.107-108
Afficher en entierIV LIGNES
Sur des lignes tracées sans but sur le papier ; sur des pages de lignes.
Ennoblie par une trace d'encre, une ligne fine, une ligne, où plus rien ne pue
Pas pour expliquer, pas pour exposer, pas en terrasses, pas monumentalement
Plutôt comme par le Monde il y a des anfractuosités, des sinuosités, comme il y a des chiens errants une ligne, une ligne, plus ou moins une ligne...
En fragments, en commencements, prise de court, une ligne, une ligne...
... une légion de lignes
Alevins de l'eau nouvelle d'un sentiment qui point, parle, rit, ravit ou qui déjà par moments poignarde
Échappées des prisons reçues en héritage, venues non pour définir, mais pour indéfinir, pour passer le râteau sur, pour reprendre l'école buissonnière, lignes, de-ci de-là, lignes,
Dévalantes, zigzagantes, plongeantes pour rêveusement, pour distraitement, pour multiplement... en désirs qui s'étirent, qui délivrent.
Débris sans escorte, le réel déminé,
Souris du souvenir indéfiniment se profilant à 'horizon de la page, ou bien tracés légers d'avenir incertain.
D'aucune langue, l'écriture —
Sans appartenance, sans filiation
Lignes, seulement lignes.
p.29-30-31
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