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"En se projetant sur la clôture, elle en arracha vingt mètres; prise dans les fils supérieurs, elle fit une culbute complète, tomba sur le dos, ses quatre pieds entraînant les fils de fer et l'y entortillant tout entière.
-Le diable emporte ces barbelés, dit McLaughlin... si seulement j'avais les moyens de les remplacer par des palissades convenables!
Ken, la mort dans l'âme, suivit les hommes qui s'étaient rapprochés de la pouliche et la regardaient se livrer à des efforts héroïques et vains pour se libérer: elle ne fit que se ligoter davantage dans le réseau acéré qui lui déchirait la peau et la chair. [...]
Gus, avec ses cisailles, se mit à couper le fil de fer; les hommes réparèrent la clôture, traînèrent Flicka au milieu du pré et placèrent à sa portée une caisse d'avoine et un seau d'eau.
-Je serai étonné si elle s'en tire, dit McLaughlin. Ce sera tant mieux. Si ce n'avait été ainsi, c'eût été d'une autre manière. Un cheval fou ne vaut pas un fifrelin."
Afficher en entier« Lady, tout comme Ken, assistait à ce spectacle, tendue et tremblante d’émotion. Les poulinières aussi, sans bouger, suivaient la course des yeux.
Comme elle courait, cette petite pouliche ! Rocket trottait avec nervosité, allant et venant, près des poulinières; Banner fit demi-tour et se précipita sur Rocket. La pouliche passa devant Ken, comme un éclair; il vit des yeux effrayés au milieu d’une crinière flottante, des jambes minces, et pendant une fraction de seconde, ces yeux apeurés lui adressèrent comme un appel. Il fit faire volte-face à sa monture et suivit la petite alezane. Un coup d’œil jeté en arrière lui montra Rocket repartant au galop, Banner à ses trousses; puis elle s’arrêta; le grand corps de l’étalon s’éleva au-dessus du sien et la masse unique des deux chevaux se sculpta sur le ciel orageux.
[…]
Le poulain de Rocket — un yearling, une pouliche — la sienne à lui. Il n’avait pas eu à la choisir, elle s’était donnée. Elle lui appartenait parce que d’un regard elle lui avait demandé secours. Elle lui appartenait à cause de sa beauté sauvage, de sa vitesse, et parce qu’à sa vue, à sa seule pensée, il sentait faillir son cœur. »
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