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Ca s'apprend. La vacuité. Faire le vide, c'est comme une méditation. Ne rien attendre et tout donner au point d'en oublier de respirer. Vous n'imaginez pas comme c'est bon. Alors vous n'êtes plus que souffle, traversé par quelque chose qui ne vous appartient pas mais qui pourtant est la seule chose qui vous tient debout. Une pulsation venue des entrailles de la terre, volcanique. Une énergie qui ne demande qu'à être mobilisée.
Afficher en entierIl est des débats qu'il faut se garder de conclure par des réponses tranchées mais qui doivent impérativement trouver des lieux où les points de vue s'expriment, où le dialogue peut se développer dans le temps. Cette confrontation des points de vue, si l'écoute est sincère de part et d'autre, est la seule chance d'esquisser des solutions. Cohabiter, ce n'est pas habiter côte à côte mais habiter ensemble.
Afficher en entier- Il est beau, ton patou.
- Oui...
- Il a l'air bien dressé en plus.
- Elevé. Pas dressé !
- C'est quoi la différence ?
- La différence, c'est la relation. On peut imposer le respect mais la confiance, ça se gagne. Cela suppose une relation d'écoute. Réciproque. Avec un chien, c'est comme avec un cheval. Le but, c'est qu'il ait confiance, pas qu'il ait peur. Alors on peut l'élever, pas le dresser.
Afficher en entierJe prends conscience que je suis telle une prisonnière qui se croit enfermée dans une cellule, et qui se rend enfin compte que la porte n'a jamais été verrouillée par quiconque mais qu'il lui suffit de la pousser pour en sortir.
Afficher en entierOn devrait apprendre aux enfants à perdre. Perdre pour gagner en beauté. Perdre pour grandir en sagesse. Perdre pour que l’autre puisse aussi gagner, par altérité, par solidarité, par éthique. Apprendre à perdre au jeu pour que le jeu reste toujours un jeu. Apprendre à perdre ses clés sans maudire l’heure d’après à les chercher. Apprendre à perdre du temps pour mieux rencontrer l’autre, ou soi-même. Apprendre aussi à perdre celui qu’on aime. Apprendre à continuer à vivre malgré cela.
Afficher en entier"J'ouvre la fenêtre. L'air glacial me fouette le visage. Une gifle ; une gifle d'amour.
À chaque fois que j'arrive en montagne, je réalise qu'en ville je vis en apnée."
Afficher en entierUn soir où nous nous étions arrêtés pour voir le soleil se coucher au-delà de la Meije, Maxime me demanda de raconter à Kate une légende cherokee que je lui avais contée quand il était un adolescent:
- Un grand-père voulait expliquer à son petit-fils ce qu'était la vie et ils eurent cette conversation: «En moi se déroule un terrible combat entre deux loups, le noir et le blanc, commença le grand-père. Le noir est mauvais, il n'est que colère, envie, tristesse, regret, avidité, arrogance, culpabilité, mensonges, orgueil, sentiment de supériorité. L'autre loup est blanc: il est bon, et n'est que joie, paix, amour, espoir, sérénité, humilité, bonté, bienveillance, générosité, vérité, compassion. Ce combat terrible se passe aussi en toi, et à l'intérieur de chacun des hommes.» Le petit-fils réfléchit pendant une minute, puis demanda à son grand-père: «Mais, grand-père, lequel des deux loups va gagner?» Le vieux Cherokee lui répondit simplement: «Celui que tu nourris.»
Afficher en entierJe m'attarde sur la terrasse avant d'aller dresser le couvert.
Je me met à avoir envie de pleurer. Et je pleure...
Je ne retiens pas ces larmes auxquelles j'ai du mal à donner un sens.
Afficher en entierEn montagne comme en ville, on canalise,on oriente, on crée des passages protégés, balisés, il existe même de pistes de ski que l'on éclaire la nuit, comme sur la place de la Concorde ! Pourtant, une vie, une vie de femme comme d'homme, c'est une succession de choix qui sont bien plus complexes et qui supposent de savoir lire une carte mentale, sensible et affective, où il n'existe aucun sentier balisé mais des courbes de niveaux où se cachent des sources précieuses comme d'abruptes falaises.
Afficher en entierC'est plus dur car à chaque pas je soulève avec moi un paquet de neige mais c'est aussi un plaisir à nul autre comparable que de faire sa propre trace. Emprunter un chemin en ayant le sentiment d'être le premier, s'identifier un peu à Armstrong quand il a marché sur la Lune...
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