Extraits

Elle me regarde dans les yeux et continue :

— Tu as envie de me baiser ?

Je hoche la tête en guise de réponse, mon cerveau est déconnecté, elle ajoute :

— C’est dommage tu sais, parce que c’est moi qui vais le faire.

Sur ces paroles, elle contracte la cuisse qui me tient et relève l’autre, heureusement que nous sommes appuyés contre le mur sinon elle basculerait en arrière. Et là, elle me balance un énorme coup de genou dans les parties.

Game over...

— Un problème Yuri ?

— Non, enfin oui.

— Ben, vas-y, balance ! je lui dis en souriant.

Les geeks ne savent parler qu’avec un clavier, je le vanne du coup :

— Sinon, envoie-moi un mail si ça peut t’aider.

Elle attrape le drap du lit à toute vitesse et cache ses seins nus. Il me faut quelques secondes pour que mon cerveau se remette en marche.

— Salut, mon petit volcan, bienvenue parmi les vivants. La prochaine fois évite de faire ça, tu veux, parce que ça me donne un peu chaud et après mon pantalon est trop serré, tu vois.

Elle grogne.

— Je ne suis pas ton petit volcan, Vasili, et puis ce n’est pas comme si tu n’en avais jamais vu non plus, hein ?

— Si, tu es mon volcan à moi et puis j’ai déjà vu des tas de nichons en fait, de toutes les couleurs et de toutes les tailles, des vrais et des faux.

Je lui fais mon plus beau sourire.

— Charmant… dit-elle en levant les yeux au ciel.

Je montre sa poitrine du doigt.

— Mais les tiens sont dans mon top dix.

— Je sais, mais je ne veux pas le perdre…

— Il va s’en sortir, tu vas voir. C’est le karma, c’est obligé, il va devoir te supporter toute sa vie pour les péchés qu’il a commis.

J’éclate de rire, elle glousse.

— Aïe.

— Ça va ?

— C’est ton neveu qui pense que mon ventre est un terrain de foot.

— Je peux ? je lui demande en montrant son ventre.

— Oui, vas-y.

Je pose ma main et sens une grosse bosse remuer. Je la retire d’un coup, elle rit en parlant à son ventre.

— Ben voilà, ça, c’est tonton Vasili.

Elle reprend ma main pour la poser et je sens de petits coups.

— Ouais, c’est ça mon pote, tu as raison de te venger d’elle, elle n’a pas fini de t’emmerder, moi je te le dis.

— Eh ! me gronde-t-elle.

— Ben quoi ? Le pauvre, entre toi et sa sœur il va en voir de toutes les couleurs.

— J’ai l’impression de ne servir à rien quand vous parlez entre vous, il va falloir que je songe à me mettre au russe.

Vasili rit et me dit :

— Je peux te donner des cours de langue si tu veux, il me fait un clin d’œil.

— Je vais être papa, les gars !

Alexeï me dit :

— Il était temps, vieux, alors comme ça tu vas en avoir deux d’un coup ?

— Ouaip, une fille et un garçon, j’annonce tout fier.

Les mecs se lèvent pour me féliciter. Je suis plus heureux que jamais. Je regarde mon frère.

— On aura besoin de toi sur ce coup-là, frangin.

Il devient tout blanc et répond :

— Quoi ?! Mais j’y connais rien aux gosses moi.

— Ben, il va falloir que tu prennes des cours en accéléré tonton.

Il sourit maintenant, je rajoute :

— Pour Viktoria et Vasili.

Ses yeux s’écarquillent.

— Vous allez appeler ton petit gars comme moi ?

— Si tu es d’accord.

Il se rapproche et me serre dans ses bras... Je n’ai jamais ressenti autant de complicité avec lui qu’à ce moment précis. Il me répond :

— Ouais, en plus ce prénom a trop la classe, j’en ferai un vrai tombeur de ce petit mec.

Je ris, c’est sûr qu’avec lui comme oncle il sera à bonne école.

— Tu m’aurais vraiment tiré dessus ?

Je glousse.

— Je t’ai dit que tu ne savais pas de quoi j’étais capable pour protéger ceux que j’aime. Je ne laisserai personne faire du mal à mes enfants. Je ne t’aurais peut-être pas touché, mais j’aurais tiré.

— Je le sens pas, Vladimir, elle a vraiment flippé. Si elle me tape une crise en plein resto, je suis mal…

— Elle ne le fera pas, Sergeï, elle ne veut pas attirer l’attention, il répond.

— Ouais, mais elle a une arme patron, et vu l’état de nerf dans laquelle elle est, je n’ai pas envie de me transformer en passoire.

Je l’entends éclater de rire.

— Non, pas encore, j’ai un service à te demander j’ai mis le haut-parleur pour que ton garde du corps préféré nous écoute.

— Tout ce que tu veux ma belle, dis-moi ?

Je regarde Alexeï du coin de l’œil et vois son visage se décomposer.

— Eh bien, Vasili sera ton témoin, je présume.

— Évidemment, je n’aurais voulu personne d’autre, il me répond.

— Et moi ?

— Je n’ai pas d’idée, mais je sais que tu es loin de ta famille et de tes amis, nous choisirons n’importe qui, c’est juste une question administrative.

— Eh bien, je veux que ce soit Alexeï.

Nous l’entendons éclater de rire dans le téléphone, je souris, il reprend son souffle.

— Et il a accepté ?

— Pas encore, il attend ta permission.

Alexeï dit :

— Patron, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, je ne veux rien à voir à faire avec cette folle.

Mon beau Russe rit de plus belle, je fusille Alexeï du regard.

— Non, mais je rêve, tu m’as traitée de folle ? D’accord, tant pis, je demanderai à Yuri, je suis certaine qu’il sera d’accord.

Le garde du corps grogne.

— Ce geek tout maigrichon ? Tu l’imagines le jour de vos noces, habillé en costard ? Il aura l’air d’un gamin le jour de sa communion.

J’entends Vladimir rire plus fort. J’y crois pas, il se paye notre tête.

— Bon, alors, tu te décides espèce d’homme de Cro-Magnon !

Il lève les yeux au ciel.

— OK, je vais le faire, mais c’est juste parce que je sais que tu seras encore plus pénible, même si je pense que tu es déjà au top niveau emmerdeuse.

— Tu te shootes à la drogue, moi je me shoote à l’adrénaline ! C’est pareil. Sauf que moi ça ne me tuera pas Vasili. Nous essayons tous les deux d’échapper à nos vies en nous faisant décoller.