Extraits

J’ai les paumes moites, la gorge sèche et mon coeur joue du tambour. Je viens de tomber amoureuse.

La main de Bob se fait plus insistante sur mon épaule. J’émerge de ma bulle pour constater que les propriétaires me dévisagent étrangement.

— C’est… c’est… combien ?…, je bredouille.

— Cent trente mille, répond le monsieur.

— C’est… pas si cher. C’est vraiment beau… Je… je l’aime.

Ouch ! Les doigts de Bob s’enfoncent dans mon épaule. Qu’est-ce qui lui prend ?

La réponse me frappe tout à coup. J’ai fait la même gaffe à mon premier achat de propriété. Mon pauvre conjoint avait frisé la crise d’apoplexie en m’entendant vanter devant les vendeurs la perfection de la maison que nous venions de visiter. À cette étape très préliminaire d’une transaction immobilière, il faut faire semblant de ne pas trop aimer. C’est mieux pour négocier.

Oups… Trop tard !

C’est comme ça depuis que j’ai quatorze ans. Je perds ma cervelle et tous mes moyens chaque fois que je tombe amoureuse.

« Si ma maison était une personne, j’en aurais fait mon amie pour les mêmes raisons que je vous ai choisis. Elle est bourrée de défauts mais possède un charme fou. Comme chacun de vous. »

« Les humains se révèlent au fil du temps, dans l’action, en situation. Tout le monde peut être charmant pas trop longtemps. »