Extraits

En tout cas, je suis quand même soulagée de savoir qu’il n’est pas venu prendre la ferme. A moins que ce soit la seule chose que ma mère ait trouvé pour garder notre ferme : m’échanger. Je vois rouge.

—Je souhaiterai que tu deviennes ma femme, indique Fernando.

—Pas moi, rétorquais-je. Maintenant tu peux partir, au revoir.

Fernando éclate de rire, tandis que ma mère m’assassine avec son regard. Je n’y fais pas attention.

—Ma fille ne sait pas ce qu’elle raconte. Lorsqu’elle voit des

étrangers, elle est un peu sur la défensive. Mais je vous assure qu’elle est très douce.

—J’ai tué deux hommes aujourd’hui, annonçais-je pour démontrer que non, je ne suis pas douce.

C’en est trop pour ma mère qui écarquille les yeux, avant de se mettre à s’éventer, comme si elle était prise d’une bouffée de chaleur.

—Seigneur… Murmure-t-elle.

La pousser à bout. La dissuader de vouloir apprendre à mes côtés. Une femme n'a pas sa place sur un champ de bataille, putain! Il lui arrive quoi au roi. Tout ça parce que j'ai pas voulu baiser cette meuf. Non seulement je n'aime pas les brunes, mais en plus cette fille me répugne. Bien qu'elle ressemble à une femme en apparence, le fait qu'elle aime se battre, ça me refroidit. Elle a l'esprit d'un mec. Depuis quand une fille s'amuse à me dévisager. Je ne peux pas bander pour ce genre de phénomène. Non mais, d'où elle sort cette fille?

Anouar finit par sortir de son inquiétant silence.

- Comment veux-tu mourir?

Finalement, le silence était mieux.

Ils ne pensent pas, ils agissent. Ils ne blessent pas, ils tuent. Il n'aiment pas, ils haïssent. Ils ne respectent pas, ils méprisent.

Elle n'est pas là pour me faire du bien, mais pour être celle qui partagera ma vie et assurera ma descendance. C'est donc avec elle que je vais goûter au fruit défendu?

Pour le moment, j'aimerai qu'elle arrête de sourire comme une idiote. Si elle continue de sourire, je lui fourre ma queue dans la bouche et on verra si elle avalera mon sperme avec un sourire aussi prononcé.

- Tous les hommes chercheront à profiter de toi et te rabaisser. Mais tu vas leur montrer que tu n'es pas rien, ma fille. Personne ne pourra te faire de mal si tu suis précisément tout ce que je te dis.

Et elle disparait dans le couloir.

En ne faisant rien pour la retenir, j'ai fait un choix. Le meilleur qu'il soit pour elle et moi. Je la protège de ce côté sombre qui encercle ma poitrine et j'évite de côtoyer ce que je nomme désormais, mon seul et unique point faible.

J'esquisse un sourire, monte sur mon cheval et la rattrape aisément. Elle sait très bien qu'elle n'aura jamais aucune chance contre moi, mais son esprit de compétition me plait fortement.

.

—Dix ? M’appelle quelqu’un.

—Ouais ?

Naïm avance vers moi. Dans son armure noire, je le trouve ridicule. Putain quand comprendra-t-il que combattre avec ce truc lourd peut porter préjudice ?

—Nous avons attrapé trois personnes tentant de voler dans le potager de sa Majesté.

—OK, bute-les.

Il écarquille les yeux.

—Ce sont des mères de famille, m’informe Naïm soudainement mal à l’aise.

Je le fixe avec mépris. C’est censé me faire chialer ?

—Et en quoi c’est mon problème ? Bute-les c’est tout.

—Je… je…

—T’as perdu tes couilles ?

—Non, je… je ne peux pas. C’est contre…

—Ferme ta putain de gueule. Où sont-elles ?

Naïm lance des regards de chaque côté, comme s’il recherchait de l’aide. Je commence à m’impatienter alors je lui fous mon poing dans la gueule.

—Qu’est-ce que t’attendais de moi exactement si tu ne veux pas les buter ?

—Je voulais savoir dans quelle prison je devais les mettre… Bafouille-t-il en se tenant le nez.

—Fais ce que tu veux, je m’en bats les couilles.

Je le bouscule avec mon épaule pour passer, en le faisant tomber au sol.

La capuche de ma veste noire dissimule la moitié de mon visage et mon cache cou remonté jusqu’à sous mes yeux, l’autre moitié. Malgré le fait que mon regard ne croise pas celui des serviteurs, tous baissent les yeux en pressant le pas dès qu’ils me voient. Tant mieux, voir leurs sales gueules de merde chaque jour me pète les couilles.

—Anouar ? M’interpelle une voix féminine.

—Quoi ? Lançais-je agressivement en me retournant.

Pas encore elle, putain ! —Tu ne me dis pas au revoir ? Demande-t-elle tristement.

—Non.

Je ne me rappelle même pas de son prénom.

—Tu vas me remplacer ?

—Ouais.

Je reprends mon chemin, agacé qu’elle me dérange, mais cette catin me court après et m’attrape le bras.

—Mais s’il te plaît Anouar, écoute-moi ! Me supplie-t-elle.

Je lui décoche une gifle monumentale qui la fait tomber au sol. Les serviteurs qui passaient par là s’empressent de foutre le camp, de peur que ma fureur s’abatte également sur eux.

—Ecoute-moi bien bidule, commençais-je froidement alors qu’elle sanglote en se tenant la joue.

—Leenah. Je m’appelle Leenah !

—Je m’en bats les couilles de ton prénom ! Aboyais-je. T’as intérêt à vite m’oublier et d’arrêter de me harceler. T’es qu’un trou à baiser. Une pute. Idriss va s’occuper de ton cul. Maintenant fous le camp, j’ai assez vu ta sale gueule.

N’attendant pas de réponse de sa part, je me casse, prenant la direction des jardins du palais.