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Posant ses affaires sur une chaise, elle s'assoit sur le tabouret et inspiré pour retrouver le calme. Elle place des mains sur les touches, en savourant leur fraîcheur familière. Pour elle, le piano est un point d'ancrage. Un foyer. Un havre. Jetant un nouveau coup d'oeil à la fenêtre, elle entame les jeux d'eaux à la Villa d'Este, son morceau préféré de Liszt. La musique s'élève en tourbillonnant autour de l'instrument , avec des tonalités de blanc aussi éclatantes que les flocons de neige. Les souvenirs de son père , de ses six jours d'errance et de la désapprobation de sa mère se fondent dans les couleurs tournoyantes et glacées de la musique.
Adossé au cadre de porte, je l'observe, fasciné. Son interprétation est extraordinaire. Chaque note est jouée avec une telle précision, une telle émotion... Elle est habitée par la musique. La moindre inflexion se lit sur son beau visage et dans les accords qui coulent sous ses doigts.
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